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« Les manœuvres de Viktor Orban, tant sur la scène européenne qu’internationale, sont le symptôme d’une désorganisation générale du leadership occidental »

Le premier ministre hongrois profite de la faiblesse de plusieurs dirigeants occidentaux pour jouer les trublions, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union européenne, de même qu’à l’OTAN, dont il participe au sommet. Une stratégie que l’on aurait tort de sous-estimer, estime, dans sa chronique, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 10 juillet 2024 à 04h30, modifié le 10 juillet 2024 à 08h14 Temps de Lecture 4 min. Read in English

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Viktor Orban a surpris tout le monde en se rendant, de sa propre initiative, dès les premiers jours de la présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne (UE), en « mission de paix » à Kiev, puis à Moscou, puis à Pékin – avec un détour par l’Azerbaïdjan. Coup de maître de la diplomatie magyare ? Eclair de génie de l’enfant terrible de la famille européenne ? Médiation secrète, peut-être, entre autocrates qui se comprennent ?

Rien de tout cela, malheureusement. La « Peace Mission 3.0 », comme l’appellent pompeusement les vidéos façon Top Gun que Viktor Orban poste sur les réseaux sociaux après chaque étape, s’est fracassée, lundi 8 juillet, sur un immeuble de Kiev qui abritait le plus grand hôpital pédiatrique d’Ukraine, et Top Gun s’est transformé en « idiot utile ».

A peine le premier ministre hongrois avait-il tourné les talons au Kremlin, après y avoir présenté sa vision de la paix en Ukraine, que Vladimir Poutine faisait s’abattre une pluie de missiles meurtriers sur ce pays qu’il torture depuis dix ans. A Kiev, un missile de croisière a détruit l’équivalent de l’hôpital Necker à Paris et un autre une maternité, causant la mort de 27 personnes, dont plusieurs enfants.

Un manque de leaders enthousiastes

A Bruxelles, comme souvent, on a réagi mollement à ce nouvel écart de conduite hongrois, tout en soulignant que M. Orban n’était pourvu d’aucun mandat européen. Lui-même joue les modestes – « Je ne suis qu’à la tête d’un pays de dix millions d’habitants » –, comme s’il ignorait que bien des pays européens en comptent moins de cinq millions et comme si ses vidéos « Peace Mission 3.0 » ne s’achevaient pas sur le logo de la présidence de l’UE.

Mais, pour les Polonais, la coupe est pleine. Moins flegmatiques que leurs collègues des vieux Etats membres de l’UE, leurs responsables regrettent ouvertement de ne pas avoir fait obstacle à la présidence hongroise, dont ils doivent prendre la succession en 2025. Le ton monte avec l’irritation à Varsovie, qui a convoqué une réunion des vingt-sept ambassadeurs auprès de l’UE, mercredi 10 juillet, pour parler du cas hongrois.

Que faire de Viktor Orban ? Un chercheur du cercle de réflexion The German Marshall Fund of the United States, Daniel Hegedüs, propose, sur le réseau social X, le mode d’emploi pour abréger la présidence tournante sans violer les traités.

Mais le Hongrois a plus d’un tour dans son sac : Viktor Orban vient de créer avec les élus de son parti, le Fidesz, un groupe au Parlement européen, Patriotes pour l’Europe ; les députés du Rassemblement national (RN) l’ont rejoint dès le soir du second tour des législatives françaises et il sera présidé par Jordan Bardella. Ce nouveau groupe d’extrême droite devient ainsi la troisième formation au Parlement de Strasbourg, reléguant les centristes de Renew Europe à la cinquième place, derrière l’autre groupe d’extrême droite, celui dans lequel siègent les troupes de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni.

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