Toutes les raisons qui peuvent expliquer un retard de règles

cup menstruelle retard de regles
Les menstruations sont une source fréquente de préoccupation, surtout lorsqu’elles ne surviennent pas à la date prévue. La crainte d’une grossesse non désirée surgit aussitôt, mais beaucoup d’autres évènements sont susceptibles de perturber le cycle féminin et de générer un retard de règles.

Les règles sont souvent capricieuses. Il s’écoule théoriquement quatre semaines entre le premier jour des règles d’un cycle et le premier jour des règles suivantes, mais ce délai n’est qu’une moyenne car notre corps ne fonctionne pas comme une horloge suisse.

En effet, seulement 13% des femmes possèdent des cycles réguliers de 28 jours. Chez ces dernières, on parle de retard de règles lorsque le flux menstruel ne se manifeste pas dans les 3 à 5 jours après le jour J.

Mais chez la plupart d’entre nous, la situation est plus difficile à apprécier. Le retard est patent à partir d’une semaine d’attente. "Si on a une vie sexuelle, le premier réflexe à adopter est de réaliser un test de grossesse", indique le Dr Brigitte Letombe, gynécologue médicale membre du CNGOF (Collège national des gynécologues obstétriciens français), mais bien d’autres raisons peuvent expliquer une aménorrhée. 

Le stress est un grand perturbateur des menstruations

Chez les jeunes filles, les retards sont légion car les règles restent erratiques au cours des trois premières années de la puberté. Mais chez les femmes adultes, un choc émotionnel ou un stress intense s’avèrent souvent en cause. Le décès d’un proche ou une grosse difficulté financière suffisent en effet parfois à différer ou à interrompre l’ovulation.

Vidéo du jour

L’explication est simple : le cycle menstruel est orchestré par les ovaires dont l’activité est contrôlée par une petite glande située à la base du cerveau, l’hypophyse. Or cette dernière n’agit pas en toute autonomie. Son fonctionnement est régulé par l’hypothalamus, une région cérébrale particulièrement sensible aux émotions fortes. C’est pourquoi beaucoup de femmes ont constaté un retard de règles durant les deux confinements. Le stress induit par l’épidémie de Covid-19 et l’adoption d’un nouveau mode de vie imposé a suscité un chamboulement hormonal qui s’est traduit par l’apparition de cycles menstruels fantaisistes.

La vaccination contre le Covid-19 peut également retarder les menstrues, d’environ une journée, selon une étude américaine publiée en janvier 2022 dans la revue Obstetrics & Gynecology. Mais "cet impact n’est que ponctuel et sans conséquence", assure le Dr. Alison Edelman, professeur de gynécologue à l’université de l’Oregon.

Aménorrhées : le sport à haute dose sur le banc des accusés

Pratiquer une activité physique est bénéfique à la santé, mais un entraînement intense peut finir par occulter les règles. L’excès de sport, associé à une masse graisseuse réduite à peau de chagrin, constitue en effet un stress pour l’organisme. Alerté, le cerveau cesse alors de stimuler les ovaires car les conditions ne sont pas réunies pour envisager sereinement une grossesse.

Résultat : la production d’œstrogène s’amenuise et les règles s’éclipsent. C’est pourquoi les gymnastes de haut niveau, les nageuses, les cyclistes et les danseuses professionnelles connaissent de longues périodes sans règles.

La maigreur extrême liée à la privation de nourriture, en cas d’anorexie mentale par exemple, provoque également une suspension des règles (aménorrhée). C’est un signal d’alarme à ne pas négliger qui doit conduire à consulter rapidement un gynécologue et un psychiatre spécialisé.

Des chercheurs de l’université de Grenoble suggèrent en outre que la pollution de l’air aux particules fines altère la communication entre le cerveau et les ovaires, d’où un allongement possible du cycle. Leur étude, publiée fin 2019 dans la revue Environmental Pollution, a notamment montré que la première phase du cycle (avant l’ovulation) dure en moyenne 0,7 jour de plus pour chaque augmentation de 10 µg/m3 des particules dans l’atmosphère.

Des médicaments ou une pathologie en cause

La prise de certains médicaments est susceptible d’altérer le bon déroulement du cycle menstruel. C’est le cas des corticoïdes, de quelques antidépresseurs et de certains traitements contre le cancer. Un changement de méthode contraceptive (arrêt de la pilule ou transition entre un anneau vaginal et un stérilet au cuivre par exemple) engendre aussi souvent des yoyos hormonaux qui ne font pas bon ménage avec la régularité des règles.

Un dérèglement de la thyroïde, un mauvais fonctionnement des glandes surrénales ou de l’hypophyse peuvent également être à l’origine d’une suspension des règles.

"Un allongement des cycles peut aussi être le signe d’un syndrome des ovaires polykystiques, souligne le Dr Brigitte Letombe. Cette affection, qui concerne 7% à 10% des femmes avec une sévérité plus ou moins marquée, doit être prise en charge car elle est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires".

"Un retard de règles de quelques jours ne doit donc pas inquiéter outre-mesure, affirme le Dr Letombe, mais s’il dépasse les 35 à 40 jours, même si cela se reproduit régulièrement, un avis médical devient absolument nécessaire afin d’en trouver la cause et de la traiter si besoin".

[Dossier] Menstruations : tout ce qu'il faut savoir sur les règles - 40 articles à consulter

La Newsletter Égo

Bien-être, santé, sexualité... votre rendez-vous pour rester en forme.