Dans la (longue) liste du check-up santé figure le frottis du col utérin. Aussi appelé "frottis cervical", il sert à dépister le cancer du col de l’utérus et est recommandé, tous les trois ans, à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans, rappelle l’Assurance maladie.

Et si cet examen peut effrayer de prime abord, une fois l'habitude prise, on n'imagine plus forcément se "préparer" pour ce dernier. Pourtant, avant de rendre visite à votre sage-femme ou à votre gynécologue, certains gestes sont recommandés. 

Par exemple, pour le bon déroulement de cet acte et l’assurance d'en obtenir à des résultats fiables, il faudrait éviter d’avoir un rapport sexuel par pénétration non protégé, 24 à 48 heures avant la réalisation de ce geste médical.

Mais pourquoi ?

Le rapport sexuel est susceptible de fausser le diagnostic

Il convient, en premier lieu, de noter qu’il y a une différence entre la "simple" consultation, qui ne nécessite pas forcément d’être examiné physiquement, de l’examen médical, comme le frottis. Et c'est à ce dernier que la recommandation 0 coït quelques heures avant est appliquée. 

“Idéalement, il faudrait suivre cette règle, car on peut retrouver des éléments extérieurs comme du sperme et du liquide séminal, qui vont modifier le profil des cellules qui font l’objet d’un examen”, explique le Dr Jonas Benguigui, gynécologue obstétricien.

En d’autres termes, cela peut fausser le résultat des analyses cytologiques, c’est-à-dire, d’une analyse des cellules du col de l’utérus (passé 30 ans, on recherche la présence même du virus lors du frottis).

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Il faudrait donc éviter un rapport non protégé par pénétration “24 heures avant l’examen”, notamment, car “tant qu’il n’y a pas de toilette intime, le sperme peut rester longtemps dans le vagin”, poursuit-il.

Toutefois, pour le Dr Benguigui, il n'est pas question de vous flageller, si jamais une étreinte langoureuse s'est glissée dans votre emploi du temps avant votre rendez-vous. “Cette visite chez le gynécologue ne doit pas être une source de pression et s’il y a des résultats peu concluants ou une suspicion de cellules anormales, l’examen peut être réalisé à nouveau”.

Règles, sang et traitement : un problème pour l'examen ?

Outre le rapport sexuel, d'autres situations peuvent nécessiter un report, notamment en cas d’infection du vagin ou "vaginite" et/ou de traitements intravaginaux, “comme le spermicide sous forme d’ovules, les gels ou les crèmes”. S'ils sont prescrits - en amont du rendez-vous prévu -, il vaut mieux reprogrammer l'examen.

À l'inverse, côté sang et période du cycle, “de petits saignements ne vont pas gêner le résultat”, indique le gynécologue qui précise qu’"il s’agit d’ailleurs d’une raison pour réaliser un frottis" - si ces derniers sont inhabituels. 

De même, à son sens, "historiquement, on disait aux patientes de venir lorsqu’elles n’ont pas leurs règles, mais cela relève davantage d’une question de confort pour elles", complète le spécialiste (outre les cas de règles hémorragiques, qui pourraient gêner le geste médical et être peu confortable pour la patiente).

Toutefois, dans le cadre du frottis, le site d'Ameli recommande de prévoir "votre rendez-vous de façon à ce que le prélèvement puisse être réalisé à distance de la période des règles (idéalement, en milieu de cycle)".

Toilette intime “préparatoire”, la fausse bonne idée

Lorsque l’on prévoit une visite chez son gynécologue, il n’est pas nécessaire, contrairement aux idées reçues, d’opérer une toilette intime plus approfondie qu’à l’accoutumée.

Si un examen est prévu et que vous devez vous déshabiller devant le médecin, cela ne justifie pas une épilation "forcée" et encore moins une douche vaginale. Au contraire, cette toilette intime excessive “peut causer des mycoses à répétition”, rappelle-t-il.

Une toilette normale suffit, à laquelle on peut allier “un savon adapté au pH neutre” - qui ne doit pas être utilisé en interne, le vagin s'auto-nettoyant -, propose le gynécologue.