Mal de ventre, crampes, sautes d’humeur ou encore grande fatigue : les manifestations du syndrome prémenstruel, ou SPM, toucheraient 20% à 40% des femmes en âge de procréer, recense l’Inserm. Un mal qui constitue un vrai handicap pour 5% d’entre elles, toujours d'après l'organisme.

Cependant, ces symptômes sont aussi susceptibles d’apparaître après la fin des règles. Il s'agit là d'un phénomène peu reconnu, que certain.es spécialistes nomment le syndrome post-menstruel.

"Ce phénomène n’a pas encore été évalué donc il n’existe pas de littérature scientifique à ce sujet", confirme la Pr Nathalie Chabbert-Buffet, endocrinologue à l’Hôpital Tenon - Sorbonne Université APHP.

Mais alors, à quoi se reporterait-il donc et comment le reconnaître ? 

Syndrome post-menstruel : quelles origines ? 

Dans un premier temps, il est important de souligner que le manque de ressources rend difficile l’explication de la survenue de tels symptômes après la fin des règles.Comme pour le SPM, les causes restent floues, bien que l’on soupçonne des facteurs hormonaux d’en être à l’origine.

Pour Sonia Khorana, médecin généraliste, interrogée par Stylist UK, "Certaines personnes sont sensibles aux changements dans leurs niveaux d'hormones et peuvent présenter des symptômes à cause de cela".

La Pr Chabbert-Buffet évoque aussi la possible conséquence d’un cycle irrégulier ou de règles douloureuses et abondantes qui peuvent être "particulièrement fatigantes" et pourraient donc expliquer une irritabilité, de potentielles sautes d’humeur ou des maux de tête, après la période de menstruations.

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Pourtant, "la fin des règles correspond à la phase où le taux d’estradiol - qui donne un petit coup de boost au moral et au corps - remonte", nuance de son côté l’endocrinologue. Ce qui explique pourquoi l'existence d'un tel syndrome pose question. 

Quels symptômes surveiller ?

Si, "comme pour n’importe quel signe clinique, chaque femme peut le ressentir différemment, y compris d’un cycle à l’autre", certains symptômes pourraient être révélateurs. Le syndrome post-menstruel apparaîtrait pendant la phase lutéale, à savoir le moment entre l’ovulation et les règles suivantes. À cette période, les taux d'estrogènes et de progestérone sont élevés, pouvant occasionner un regain d’énergie chez la plupart. 

Mais chez certaines,en raison de la baisse du taux d’œstrogènes, les manifestations psychologiques du syndrome post-menstruel peuvent être "intenses" et provoquer une baisse du moral avec de l’irritabilité, voire des pleurs. L’Inserm observe aussi "éventuellement des douleurs à la tête, au dos, aux seins, au ventre, et puis des problèmes digestifs ou encore dermatologiques".

L'hôpital de Vinmec recense aussi des états d'anxiété et rapporte que "les manifestations psychologiques du syndrome post-menstruel sont plus intenses que celles du syndrome prémenstruel" et estime que "certains cas graves peuvent se manifester par une dépression, des troubles du sommeil, des difficultés de concentration".

Côté symptômes physiques, la structure hospitalière recense également "des douleurs au ventre, aux articulations, au dos et au cou, ou des maux de tête et des douleurs pendant les rapports sexuels". À cela, s’ajoute de la fatigue - jusqu'à l’épuisement - et des changements d’humeur, auxquels Stylist UK additionne "la maladresse ou le manque de coordination".

Syndrome post menstruel : le signe d’un déséquilibre hormonal ?

Ce syndrome n'étant pas encore reconnu, aucun diagnostic précis, ou traitement, n'existent pour l'heure.

Le cycle menstruel est un phénomène très fragile, susceptible d’être affecté par n’importe quelle variable : du stress, un événement marquant, un voyage... Des facteurs qui peuvent "déclencher" certains maux après les règles. 

À noter que la spécialiste met aussi en lumière un potentiel déséquilibre hormonal, bien qu'en règle générale, "il se manifeste avec d’autres signes", comme "des règles irrégulières, des sautes d’humeur et des changements de poids inexpliqués", note l’Institut de la femme.

Enfin, "il peut aussi indiquer un souci de santé psychologique et/ou physique s’il est régulier, et doit pousser à consulter", conclut la spécialiste qui rappelle que, "plus généralement, si une femme ne sent pas bien après ses règles, il faut pouvoir en parler à un médecin" pour explorer les causes de ce mal-être.