Mobilisé samedi 2 février, lors du 12ème acte des gilets jaunes à Paris, Louis Boyard, président de l'Union nationale des lycéens (UNL) a été blessé au pied. Il aurait reçu un tir de lanceur de balles de défense (LBD), ce qu’on appelle plus communément un flash-ball, par les forces de l’ordre, lors de l’arrivée du cortège place de la République. Comme expliqué plus tard dans une interview auprès de franceinfo, Louis Boyard se tenait à l’écart, “sans gilet jaune”, et manifestait “pacifiquement”. Son pied est extrêmement gonflé, il est donc emmené à l'hôpital : il s’agira d’un hématome.

Soupçon de fake news

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont mis en doute sa version, en s'appuyant sur une vidéo où on aperçoit un jeune homme tomber "tout seul du socle" de la statue de la République. Rémi Banet, journaliste à l’AFP, a donc effectué une vérification des faits, démontrant que le jeune homme visible sur cette vidéo n'était pas Louis Boyard.

Le jeune homme de 18 ans, très actif sur les réseaux sociaux, a ensuite donné des nouvelles de son état de santé dans une vidéo publiée sur Facebook. “En vérité, je suis l'un des plus chanceux, j'ai seulement été touché au pied” estime-t-il après avoir raconté le ballet incessant de personnes blessées au cours de la journée de mobilisation, admises aux urgences dans la soirée.

Vidéo du jour

Louis Boyard a tenu à préciser que "toutes ces violences, toutes ces bavures policières se sont presque banalisées. Il y en a tout le temps”, pointant du doigt celui qu’il estime être le responsable : “Christophe Castaner”. Le jeune syndicaliste souhaite donc porter plainte pour que le ministre se rende “responsable devant la justice”.

“On lâche rien”

En décembre, Louis Boyard avait demandé à être reçu par Christophe Castaner, après les événements de Mantes-la-Jolie qui avaient mené à l’arrestation d'adolescents à genoux les mains sur la tête par des policiers. Une demande à laquelle il n'a jamais reçu de réponse. 

Aujourd’hui, Louis Boyard réitère sa demande : “Si jamais il ne veut pas me recevoir en tant que responsable syndical, je lui demande au moins de nous recevoir en tant que victime. Je lui demande de tenir le même discours qu'il tient devant les caméras ou en conférence de presse, lorsqu'il dit que personne n'est responsable, que nous sommes les seuls responsables de ce que l'on subit."

Toujours très mobilisé, Louis Boyard a annoncé qu’il se rendra à la manifestation des lycéens, mardi 5 février, aux revendications multiples : “Interdire les LBD [lanceur de balle de défense, ndr], mettre fin à parcours sup, contre la réforme du bac, et le Service National Universel” énumère le syndicaliste lycéen dans sa vidéo Facebook, concluant : "Je ne vais céder ni à la violence, ni à la peur".

Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, plus d’une centaine d’enquêtes ont été ouvertes par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) concernant les blessures et violences policières. Par ailleurs, selon le secrétaire d’État Laurent Nunez, interviewé sur LCI à la fin du mois de janvier, 1900 manifestants avaient été blessés dans le cadre des manifestations et 10 personnes décédées.