Beaucoup d’entre nous ont entendu parler de glaire cervicale sans vraiment savoir de quoi il s’agit.

Plus ou moins abondante selon les périodes du cycle menstruel, elle est produite par les cellules glandulaires du col de l’utérus, puis s’écoule dans le vagin.

Pour la distinguer des autres "pertes blanches", notamment des sécrétions lubrifiantes, il suffit d’en recueillir un peu avec ses doigts puis de la plonger dans un verre d’eau : le mucus cervical reste collé à la peau ou bien coule à pic, alors que les autres pertes se dissolvent rapidement.

Observer les modifications de la glaire, en volume et en consistance, peut être précieux pour déterminer sa fenêtre de fertilité et accroître ainsi ses chances de grossesse.

Un rôle-clé dans la procréation

Sans glaire, difficile de tomber enceinte. Les sécrétions du col sont en effet d’une grande utilité : elles protègent les spermatozoïdes de l’acidité vaginale et les aident à entrer dans l’utérus pour aller rejoindre l’ovocyte libéré dans les trompes par les ovaires et tenter de le féconder.

Leur fabrication étant orchestrée par les fluctuations des hormones féminines, "elles sont réduites à la portion congrue chez les femmes qui prennent la pilule, ainsi qu’à la ménopause", explique le Dre Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne, auteure de Vagin & Cie, on vous dit tout ! (éd. Mango)*.

Durant la grossesse, la glaire cervicale s’épaissit pour former un bouchon muqueux protecteur au niveau du col utérin. Celui-ci met le bébé à l’abri des germes du vagin susceptibles de le contaminer et d’entraver son bon développement.

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Ce bouchon se désagrège lorsque le col s’efface en vue de l’accouchement, d’où l’apparition fréquente de pertes épaisses quelques heures à quelques jours avant le début du travail. 

La glaire cervicale, un bon indicateur pour suivre son cycle

Plus le taux d’œstrogène est élevé, plus la production de glaire cervicale devient importante.

"Une fois les règles terminées, après quelques jours de sécheresse relative, le col de l’utérus augmente peu à peu ses sécrétions à mesure que le taux d’œstrogène repart à la hausse, indique le Dre Odile Bagot. La vulve donne alors la sensation d’être mouillée avec l’apparition de la glaire pré-ovulatoire, qui est transparente et visqueuse".

Juste avant l’ovulation, elle est filante comme du blanc d’œuf cru que l’on peut étirer entre ses doigts. C’est cette glaire qui aide les spermatozoïdes les plus vaillants à accomplir leur mission. Ceux qui présentent des anomalies restent englués dans cette barrière crémeuse.

"Après l’ovulation, la glaire devient plus opaque et collante car la progestérone – qui domine à cette période du cycle – freine la sécrétion de liquide par les cellules du col", poursuit le Dre Bagot. Même les spermatozoïdes les plus vigoureux ne parviennent alors plus à se frayer un chemin dans l’appareil génital féminin.

Attention : si l’observation des glaires constitue une aide appréciable pour déterminer sa période optimale de fertilité, elle ne peut constituer une méthode contraceptive fiable. En condition de vie réelle, le taux d’échec s’élève à plus de 10%, selon le Dr Margueritte Duane, spécialiste de la fertilité à l’université Georgetown (Etats-Unis).

Les signes qui doivent alerter

Toutes les variations de la glaire ne sont pas liées aux cycles menstruels. Certaines peuvent témoigner d’une infection.

Si leur changement de texture ou de couleur (jaune à marron) s’accompagne d’une mauvaise odeur, de brûlures et/ou de démangeaisons, mieux vaut consulter son médecin sans tarder.

Des glaires roses à brunâtres peuvent quant à elles évoquer des traces de sang oxydé, signes d’un déséquilibre hormonal, d’une inflammation ou de lésions au niveau du col.

Une glaire en quantité insuffisante ou de mauvaise qualité (trop acide, trop visqueuse…) peut par ailleurs être à l’origine d’une infertilité. Parlez-en à votre gynécologue. Il vous prescrira peut-être quelques examens, dont un test post-coïtal de Hühner, afin d’évaluer si votre glaire ne constitue pas un obstacle à la remontée des spermatozoïdes.