Après des mois de conflit judiciaire, la maison Yves Saint Laurent enterre la hache de guerre avec Christian Louboutin. Mardi 16 octobre, le groupe PPR a en effet annoncé dans un communiqué vouloir mettre fin à la procédure qui l’oppose au célèbre créateur de souliers : « Yves Saint Laurent a entrepris des démarches pour mettre fin à l'action en justice intentée par Christian Louboutin en avril dernier ». La maison de luxe française a précisé vouloir « en finir avec ce qui reste du litige pour reconcentrer son énergie sur son travail et la création », ayant obtenu, selon lui, une victoire « claire » le 5 septembre.
Quant à la maison Louboutin, elle s'est dite « très satisfaite » estimant que « l'affaire est terminée depuis le 5 septembre lorsque la Cour a rendu sa décision réaffirmant la validité de (ses) droits de marque sur la semelle rouge aux Etats-Unis, signature emblématique de Christian Louboutin depuis 20 ans ».
Une longue affaire judiciaire
À l’origine de cette affaire, les escarpins Tribtoo dotés de semelles rouges qu’Yves Saint Laurent vendait dans ses boutiques new-yorkaises. La maison Louboutin avait poursuivi YSL pour « concurrence déloyale » et « violation de marque commerciale », considérant que cette semelle écarlate constituait sa « signature ». En première instance, la justice américaine avait estimé que le chausseur préféré des stars ne pouvait empêcher Saint Laurent de l’imiter, argumentant que « la couleur ne pouvait pas être une marque déposée dans l'industrie de la mode ». Puis en appel, le 5 septembre dernier, la Cour a reconnu que les semelles rouges pouvaient constituer une marque déposée sauf si le reste de la chaussure était de la même couleur.
Par conséquent les deux parties ont en quelque sorte obtenu gain de cause : Louboutin peut revendiquer la semelle rouge comme caractéristique emblématique de ses souliers et Yves Saint Laurent peut continuer à commercialiser ses chaussures rouges à semelles rouges. Tout est bien qui finit bien.