Venue à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron mardi 13 juin, Theresa May devrait annoncer à cette occasion que Londres et Paris joindront leurs forces pour amener les acteurs de l'internet à agir davantage contre la diffusion de contenus extrémistes.

Ferme mais discrète, elle est la deuxième femme à occuper ce poste au Royaume-Uni, après Margaret Thatcher. Découvrez qui elle est vraiment :

  • Les ambitions d'une carrière en politique

Il y a trois ans, l'émission Woman's Hour de la BBC Radio 4 érige Theresa May en deuxième place du classement des femmes les plus puissantes du Royaume-Uni. Le résultat d'une carrière où la femme politique n'a cessé de prendre du galon. Au départ, elle étudie la géographie à Oxford. Puis, elle travaille à la Banque d'Angleterre avant de s'engager en politique au sein du Parti conservateur en 1986. Cette année là, elle est élue conseillère du district londonien de Merton.

Après avoir perdu deux fois aux élections législatives, elle est finalement élue en 1997 en tant que députée de Maidenhead, dans le Berkshire (sud de l'Angleterre). En 2002, elle fait parler d'elle lors d'un discours où elle qualifie les Tories, à l'époque très à droite, de "nasty party" ("parti des méchants"). Entre 2002 et 2003, elle est la première femme à occuper la fonction de secrétaire générale du parti. Depuis 2010, elle est secrétaire d'Etat à l'Intérieur. Après la travailliste Jacqui Smith, c'est la deuxième femme à occuper ce poste.

Vidéo du jour
  • "La nouvelle Margaret Thatcher" ?

Au vu de son caractère, certains la surnomment "la nouvelle Margaret Thatcher". Elle sera d'ailleurs la deuxième femme à être Première ministre outre-Manche, après la "Dame de fer". Si elle perçue comme peu charismatique et plutôt austère, elle fait preuve de fermeté et de poigne. Un bon point lorsque l'on imagine les négociations qui auront lieu avec Bruxelles. D'ailleurs, elle l'a affirmé avec sa formule "Brexit means Brexit" (le Brexit veut dire Brexit) : la sortie du Royaume-Uni ne sera pas remise en cause.

Vous pouvez me juger sur mon bilan

Parmi ses engagements politiques : une limitation de l'immigration sur le territoire britannique, un argument avancé en général par les pro-Brexit. Pourtant, elle a timidement soutenu David Cameron pour le "Remain" dans l'UE. Dernièrement, elle s'est engagée en faveur du mariage gay, a milité pour plus d'égalité hommes-femmes, s'est vivement opposée aux imams radicaux et a décidé d'avoir une politique ferme en matière de drogue. Pour ce qui est de ses prochains engagements, elle devrait mettre en place des représentants des travailleurs dans les conseils d'administration, renforcer les contrôles sur les salaires et avantages des dirigeants et tenter de lutter contre de trop grands écarts sociaux.


 

  • Theresa May, souvent comparée à Angela Merkel

Theresa May est née en 1956, dans le Sussex (deux ans après la naissance d'Angela Merkel). Comme la chancelière allemande, dont le père était pasteur, elle est la fille d'un religieux, un révérend anglican. Aujourd'hui, la future Première ministre est membre de l'Église d'Angleterre et elle se rend régulièrement aux services du dimanche. A l'instar d'Angela Merkel, elle aime beaucoup cuisiner et marcher. Autre point commun évident : toutes deux ont su se faire une place dans un milieu majoritairement masculin. Cependant, si les deux femmes sont adeptes du consensus et du pragmatisme, Angela Merkel n'a pas la même politique vis-à-vis de l'immigration.

  • Seule excentricité ? Les chaussures !

Seule extravagance de cette femme assez discrète : ses chaussures (rouges et vernies, à motif zébrés ou peau de serpent...). Mais ce sont surtout celles qu'elle portait lors de son fameux discours de 2002, à talons et imprimés léopard, qui resteront dans les mémoires.

En dehors de cela, la future occupante du 10 Downing Street n'a pas pour habitude de faire parler d'elle, ni de fréquenter les sphères d'influence. Pour se décrire, elle a confié à USA Today : "je ne fais pas la tournée des plateaux de télévision. Je n'ai pas de potins à partager pendant le déjeuner. Je ne vais pas boire des verres dans les bars du Parlement. Et je ne porte pas mes sentiments en bandoulière. Je fais juste mon boulot."


John Stillwell (Abaca)

  • Une vie privée très discrète

"La vie n'a pas toujours été facile. Son père a été tué dans un accident de voiture peu de temps après avoir obtenu son diplôme, et sa mère, qui avait une sclérose en plaques, est décédée l'année suivante. Puis vint la découverte amère que les Mays ne pouvaient pas avoir des enfants", note le Guardian.

Mariée au banquier Philip May depuis 1980, elle n'a pas d'enfant. A ce propos, dans l'une de ses rares déclarations sur le sujet, elle a confié au Telegraph : "ce n'est pas quelque chose dont je parle habituellement, mais les choses ont tourné ainsi". Et d'ajouter, avec une pointe de regret : "vous regardez les familles tout le temps et vous voyez qu'il y a quelque chose que vous n'avez pas."