Traiter et soigner la dépression sont des défis de santé publique importants.

D’après les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, 3,8 % de la population mondiale souffrirait de cette pathologie, soit environ 280 millions de personnes. Malgré l’efficacité prouvée de la psychothérapie dans le traitement des symptômes dépressifs, la quantité et la fréquence optimales des séances restent floues.

Des chercheurs néerlandais se sont donc intéressés à ces relations.

L’efficacité des séances fréquentes

Dans leur étude publiée dans le prochain numéro de la revue Journal of Affective Disorders, attendu dans son intégralité pour août 2024, les données de 176 études précédentes impliquant plus de 15 000 participants ont été incluses.

Les chercheurs ont extrait des informations sur divers aspects des précédents travaux, comme le nombre de séances de psychothérapie, la durée totale de contact entre le patient et le professionnel, ainsi que le nombre de séances par semaine.

Dans un premier temps, ils n’ont trouvé aucune relation significative entre le nombre de séances ou la durée totale de contact et l’efficacité du traitement, ce qui suggère que le simple fait d’augmenter le nombre de séances ou le temps passé avec un thérapeute ne conduit pas nécessairement à de meilleurs résultats.

En revanche, l’augmentation de la fréquence d’une à deux séances par semaine était associée à une amélioration significative des résultats. Il serait donc plus bénéfique d’organiser des séances plus fréquemment sur une période plus courte que de les étaler dans le temps.

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Un lien observationnel qui n’établit pas de causalité

"Il semble que la quantité de psychothérapie, qu'elle soit mesurée en nombre de séances, en durée de la thérapie en semaines ou en minutes passées avec le thérapeute, n'est pas associée aux effets du traitement, a déclaré dans un communiqué Marketa Ciharova, doctorante à l’Université libre d’Amsterdam (Pays-Bas) et autrice principale de l’étude. Ce qui semble important, c'est plutôt la fréquence des séances : plus elles sont fréquentes, meilleurs sont les résultats".

Il est cependant important de noter que l’étude est observationnelle, et n’établit pas de lien de causalité.

"Bien que l'étude actuelle fournisse certainement des indications sur les relations, les résultats ne sont que corrélationnels, poursuit Marketa Ciharova. Les rapports sur les études incluses n'étaient pas non plus optimaux, de sorte que parfois, les informations nécessaires à l'analyse manquaient".

De futures recherches à grande échelle comparant directement les effets de différentes fréquences de psychothérapie devront être réalisées.