Nombre de maux de ventre résultent d’une mauvaise digestion qui perturbe le transit, d’un ballonnement intestinal (aérophagie), d’un reflux gastro-œsophagien ou d’une infection digestive, la fameuse turista ou une gastro-entérite. Un gros coup de stress peut également être en cause, car le ventre est ultra-sensible à nos émotions dans la mesure où il abrite des milliards de cellules nerveuses qui communiquent avec le cerveau.

Mais quand les douleurs sont très violentes ou qu’elles s’installent durablement, il faut consulter pour éliminer la présence d’une maladie.

Intestin irritable ou la digestion chaotique

4 millions de Français sont atteints de colopathie fonctionnelle ou de syndrome du côlon irritable, en majorité des femmes de moins de 50 ans. Longtemps négligés, ces désagréments digestifs gâchent la qualité de vie.

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Outre les douleurs, ils se caractérisent par un cortège de symptômes peu spécifiques : pesanteur dans l’abdomen, gaz malodorants, constipation, diarrhée ou une alternance des deux plus d’un jour par semaine depuis au moins six mois. Il suffit d’une gastro ou d’un traitement antibiotique pour déclencher ces colères de l’intestin. Celles-ci peuvent être apaisées en limitant les Fodmaps, des sucres non digérés par les bactéries intestinales contenus principalement dans le lait et les fromages frais, le blé, les légumes secs, l’artichaut, l’asperge, l’ail, l’oignon, les pommes et les édulcorants.

Un apport de probiotiques est également conseillé, en particulier Bifidobacterium infantis, une souche qui fait ses preuves pour calmer les intestins irritables.

La SIBO,  une prolifération de bactéries néfastes

L’intestin grêle renferme habituellement peu de bactéries. En outre, ces dernières sont différentes de celles hébergées par le côlon. Mais suite à une chirurgie digestive ou à un syndrome de l’intestin irritable, la flore du côlon peut se propager dans l’intestin grêle et y proliférer. Une surconsommation de sucre et d’aliments industriels peut aussi générer une telle contamination.

Cette affection chronique, baptisée SIBO pour "small intestin bacterial overgrowth", est susceptible de conduire à des carences en vitamines et en protéines car les bactéries en surnombre perturbent la digestion. Une distension abdominale douloureuse, des diarrhées à répétition, une grande fatigue et l’apparition d’une intolérance au lactose et/ou au gluten doivent alerter et conduire à consulter un médecin spécialiste.

Crohn, rectocolite hémorragique : des maladies inflammatoires chroniques qui se contrôlent

Des maux de ventre terribles associés à des diarrhées parfois sanglantes ou une atteinte de la région anale (fissure, abcès) peuvent faire penser à une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique. Très handicapantes, ces pathologies évoluent par poussées. Bien qu’elles soient souvent diagnostiquées entre 20 et 30 ans, elles peuvent surgir à tout âge et nécessiter une hospitalisation lorsque les crises sont sévères.

En cas de doute, mieux vaut consulter afin de réaliser les examens nécessaires au dépistage (prise de sang, endoscopie, entéro-IRM…). Il n’existe pas de traitement curatif mais des anti-inflammatoires et des immuno-modulateurs permettent de freiner l’évolution de la maladie.

Quand faut-il s'inquiéter d'un mal de ventre ?

Un mal de ventre est considéré comme bénin s’il disparaît en 3 h ou moins, le temps de la digestion. Mais il faut voir un médecin très rapidement quand ils surviennent après un accident ou s’accompagnent de selles très foncées, signe possible d’une hémorragie digestive, de vomissements importants, d’une forte fièvre ou de la prise d’un nouveau médicament. Des douleurs très vives, semblables à des coups de couteau, doivent également conduire aux urgences. 

A savoir : des douleurs importantes dans le bas-ventre au moment des règles peuvent signaler une endométriose. Et si vos règles sont en retard, signalez-le : il peut s’agir d’une grossesse extra-utérine.