Alors que les méthodes miracles pour être plus heureux au quotidien pullulent sur les étagères des librairies, il semble encore difficile pour tout un chacun de déterminer son taux de bonheur (ou de malheur, c’est selon). D’autant que d’après les différentes recherches sur le sujet, une situation n’influe que sur 10% de notre bonheur : ce qui explique par ailleurs que deux personnes vivant la même chose aient une perception très différente de leur niveau de bonheur. Par exemple, manger du chocolat : pour certains, c'est un plaisir comme un autre qui accompagne le café, pour d'autres (moi) c'est pratiquement un orgasme gustatif. 

“On ne peut améliorer que ce que l’on peut mesurer”, écrit Sarah Allart dans son ouvrage “Happy Days” (Ed. Larousse) consacré à la psychologie positive. “Il est donc essentiel de mesurer régulièrement notre niveau de bonheur et de satisfaction”, poursuit-elle avant de présenter la méthode du Dr. Ilona Boniwell, experte en psychologie positiveSelon cette experte, on peut quantifier son degré de félicité grâce à un simple tableau de bord qui regroupe à la fois des indicateurs qui renvoient au bonheur hédonique (bien-être, émotions positives, etc) et des indicateurs de bonheur eudémonique ou d’aspiration (recherche de sens, désir de bien faire, etc). L’objectif est d’évaluer en parallèle le bien-être ressenti (“est-ce que je me sens bien dans ma vie ?”) et les différents leviers du bonheur (“est-ce que ma vie est utile et a du sens ?”). Une sorte de bilan de compétences teinté de béatitude. 

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Construire son propre tableau de bord du bonheur

Toujours selon le Dr. Boniwell, il suffit donc de se créer un tableau de bord du bonheur sur-mesure. Pour se faire, elle a mis au point une série de questions pour permettre à tout le monde de le construire et d’identifier ses principaux axes d’amélioration. Sur une échelle allant de 1 à 10 (1 = pas du tout  et 10 = absolument), il suffit donc d’évaluer un certain nombre de points, en se basant sur les semaines précédentes.

Comment évaluez-vous … ?

  • Votre niveau de bonheur (au global, puis dans chaque domaine de votre vie : professionnel, personnel, relationnel)
  • Votre capacité à vivre l’instant présent
  • Votre réservoir d’émotions positives (joie, intérêt, etc)
  • Votre réservoir d’émotions négatives (peur, colère, anxiété, etc)
  • Votre niveau de stress
  • Votre forme physique (énergie, santé, etc)
  • Votre cadre de vie et de travail
  • Votre niveau de confiance en soi
  • Votre niveau d’autonomie
  • Votre rapport au temps (équilibre vie pro/vie perso)
  • Vos relations
  • Votre capacité à utiliser vos talents et à optimiser vos forces
  • Votre sentiment que votre vie a du sens (utilité, en phase avec vos valeurs)
  • Votre performance (plus précisément dans le travail)
  • Votre sentiment d’accomplissement

Cette liste est évidemment non-exhaustive, comme le précise l’auteure Sarah Allart, qui invite chaque personne en quête de quantification de son propre bonheur à ajouter ses propres indicateurs (nombre de fois où j’ai souri, nombre de compliments reçus, etc). Elle précise ensuite qu’il peut être judicieux pour celles et ceux qui se posent des questions sur leur avenir professionnel de faire un tableau spécifique pour estimer son bien-être au travail.

Une fois que le tableau de bord est constitué, l’experte invite à identifier les aspects positifs qui en ressortent afin d’en apprécier leur valeur et ensuite de s’appuyer sur eux. Pour les résultats négatifs, il faut donc se demander comment on peut améliorer la situation, puis se fixer des objectifs (atteignables). “Pensez à refaire le questionnaire régulièrement (chaque semaine ou chaque mois), pour mesurer les progrès et identifier ce qui a encore besoin d’être nourri ou travaillé”, conseille pour finir l’auteure. 

Pour aller plus loin, “Sunday, Monday, Happy Days” de Sarah Allart, Ed. Larousse, 17 euros