Quelle vie mènent les personnes atteintes d'un cancer cinq ans après la pose du diagnostic ? Dans la nouvelle étude VICAN5* menée par l'Inserm (Institut national de la recherche et de la santé médicale) et l'INCa (Institut national du cancer), il est démontré que le cancer est une épreuve difficile aussi bien sur le plan physique, psychologique, social, sentimental et familial pour les patients qui en sont atteints.

La fatigue, un handicap majeure pendant et après la maladie

Aujourd'hui, plus de trois millions de personnes vivent en France avec un cancer ou en sont guéris. Les progrès médicaux au niveau du diagnostic et des traitements contre le cancer ont permis de faire reculer la mortalité. Pourtant, cinq ans après avoir découvert qu'ils étaient malades, les patients se plaignent d'une grande fatigue.  

"48,7 % des personnes décrivent la fatigue comme un symptôme cliniquement significatif. La prévalence est plus importante chez les femmes et varie en fonction des localisations", indique l'étude.

Les professionnels de santé recommandent aux patients malades du cancer de pratiquer une activité physique régulière. Mais plus de la moitié d'entre-eux admettent avoir réduit ou cessé tout exercice, et seulement 12,7% en pratiquent davantage. 

Rémission et vie professionnelle en berne

Au fil du temps, la situation professionnelle des personnes malades se dégrade. Cela se traduit principalement par une baisse des revenus. La réduction du nombre d'heures travaillées accordées aux malades selon les traitements et leurs effets secondaires explique en partie cette diminution de salaire. 

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Une grande majorité des personnes malades se dit par ailleurs insatisfaite de l'aménagement du temps de travail. "Les personnes qui ont bénéficié des aménagements sont les femmes, les personnes initialement à temps plein, les salariés du secteur public et les personnes à contrat à durée indéterminée. Les indépendants ont moins recours à ces aménagements", mentionne l'étude. 

Le suivi médical prend également beaucoup de place dans la vie d'un patient atteint du cancer. Cinq ans après le diagnostic de la maladie, 56,9% ont un suivi spécifique en médecine générale. Mais plus d'un tiers des patients affirment ne pas être suivis et ne se sentent pas assez informés sur les symptômes de leur maladie.

*presse.inserm.fr/cinq-ans-apres-un-diagnostic-de-cancer-la-qualite-de-vie-et-la-situation-en-emploi-restent-fortement-degrades/31754/