Un malaise sporadique associé à des vertiges peut résulter d’une chute de tension, d’une hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang), surtout en fin de matinée ou d’après-midi, ou de la prise de certains médicaments (psychotropes, diurétiques ou bêta-bloquants), dont les effets secondaires engendrent un sentiment d’ébriété. Un mal des transports est également susceptible de provoquer des vertiges.

Entre les mouvements rapides du véhicule et les informations discordantes transmises par les récepteurs de l’équilibre, le cerveau est déboussolé et envoie des ordres confus qui se traduisent par des nausées et des étourdissements. Toutes ces sensations vertigineuses sont généralement passagères.

Un dysfonctionnement de l’oreille interne

Le labyrinthe de l’oreille interne est essentiel à l’équilibre. À la manière d’un gyroscope, il détecte la position de la tête et du corps dans l’espace à l’aide de trois canaux orientés différemment qui renferment des cristaux microscopiques, les otolithes. Ceux-ci se déplacent lorsque nous bougeons. Ils informent alors les centres nerveux – par le biais de capteurs sensoriels - pour qu’ils adaptent la posture afin d’éviter la chute. Mais si les otolithes d’une oreille s’agglutinent, un grand vertige apparaît à la moindre inclinaison de tête. C’est ce que les médecins appellent le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB), la cause de vrais vertiges la plus fréquente.

Le malaise se dissipe lorsque le cerveau est à nouveau approvisionné correctement en oxygène. Pour améliorer son irrigation, surélevez vos jambes afin de favoriser le retour du sang vers le cœur.

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"Les symptômes durent rarement plus d’une minute, explique le Dr Martine Ohresser, ORL. S’ils apparaissent à chaque fois que vous réalisez un mouvement de tête, il faut consulter un spécialiste". Celui-ci allonge le patient du côté où est ressenti le vertige, puis le fait basculer rapidement de l’autre côté afin de disperser les microcristaux. Bien réalisée, cette manœuvre (dite de Semont et Toupet) supprime les vertiges en une à deux séances.

D’autres troubles de l’oreille peuvent générer un vertige : une infection (otite), une inflammation du nerf qui relie l’oreille interne au cerveau (névrite vestibulaire) ou une élévation de pression dans le labyrinthe (maladie de Ménière). Ces affections se traitent à l’aide de médicaments. 

Un emballement du nerf vague

Une douleur abdominale intense, un effort physique démesuré ou un coup de chaud dans une atmosphère confinée… et vous avez l’impression que vos jambes vous lâchent et que tout tourne autour de vous ? Il faut vous allonger au plus vite et respirer calmement car il s’agit probablement d’un malaise vagal. Lorsque le nerf vague – qui va de l’estomac au cœur puis au cerveau – est trop stimulé, la tension baisse, la force musculaire diminue et l’équilibre devient précaire.

Le malaise se dissipe lorsque le cerveau est à nouveau approvisionné correctement en oxygène. Pour améliorer son irrigation, surélevez vos jambes afin de favoriser le retour du sang vers le cœur. Vous pouvez aussi respirer de l’huile essentielle de menthe poivrée : elle recèle des terpènes qui font remonter la tension quand elle est trop basse.

À ne pas confondre avec une crise de spasmophilie qui s’accompagne rarement de vertige mais se manifeste par une respiration haletante et de spasmes. L’hyperventilation due à un stress ou une émotion forte fait chuter le taux de gaz carbonique dans le sang, à l’origine du malaise. Pour le contrer, respirez trois à quatre fois dans un sac en plastique. 

Vertiges : quand faut-il s’inquiéter ?

Un vertige peut être un signe de déshydratation. En période de canicule, ne le prenez pas à la légère car la baisse du volume sanguin qui provoque la chute de tension peut avoir de graves répercussions. Buvez sans attendre (un verre toutes les 20 minutes), si possible une eau sucrée ou un bouillon salé, et rafraîchissez votre peau à l’aide d’un linge humide.

Un vertige d’apparition brutale, associé à des maux de tête violents, des vomissements et/ou une paralysie partielle (d’un côté du corps), nécessite une consultation d’urgence. Composez immédiatement  le 15 : un accident vasculaire cérébral (AVC) est à craindre.