Comment faire pour que vos enfants aiment votre nouveau partenaire de vie ?

Par Louise Piguet
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Conseils et astuces pour faire aimer votre nouveau partenaire à vos enfants et pouvoir filer, une super vie de famille tous ensemble.

Divorcer, c'est remplir avec un zèle décuplé un agenda de mère poule. Divorcer, c'est voir, plus encore qu'avant, les enfants s'accrocher autour d'un cou, se cocooner au creux d'un bras et se rendre maîtres des soirées, des week-ends et même des vacances. «Maman, je t'aime !» Pour un peu, on en pleurerait. De bonheur. On les a tellement peu. En tout cas tellement moins qu'avant. Après des mois de turbulences, comment ne pas avoir envie de croquer avec eux les croissants du dimanche dans le grand lit sans en perdre une miette. De partager les fous rires dans la chambre d'hôtel du Cap-Ferret. De partir en vacances traquer le chameau dans le désert marocain ou le geyser bouillonnant sous le ciel bleu d'Islande. Avec eux et personne d'autre! 

Dans l'agenda des nouveaux divorcés, les coups de cœur ne sont plus une priorité. Plus vraiment le temps d'y songer. Plus vraiment envie non plus. C'est du moins ce qu'on se dit, avant de se sentir chavirer au creux d'une épaule. On ne peut jamais tenir bien longtemps à distance un homme qu'on aime. Surtout quand il vous dépose à 1 heure du matin devant chez vous, avant de démarrer avec un petit signe des doigts attendrissant et un sourire piteux à la Clooney. On grimpe les quatre étages, le mollet épuisé et le cœur fractionné. Bien sûr ce serait plus facile de faire l'amour à la maison, avant de voir l'autre tout simplement s'installer pour de bon. 

Mais dans le scénario il n'y a pas seulement une femme qu'il aime, il y a aussi deux enfants. Encore traumatisés par la séparation, et qui idéalisent leur père, rêvent la nuit de le voir revenir et, le jour, fliquent les allées et venues. Surtout celles des hommes qui s'installent plus d'une soirée sur le canapé.

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Nouvel amoureux et enfants, une cohabitation parfois laborieuse

Dans l'échelle des catastrophes, quand un homme rencontre une divorcée, il y a 1) l'ex, surtout quand il n'est pas à l'origine de la rupture et 2) l'enfant. « On a l'impression qu'il a son mot à dire dans le choix de sa mère, raconte Vincent, qui aime depuis quatre mois une mère solo. Il entre dans le jeu amoureux de l'autre. Il lui sert d'alibi. C'est sa nouvelle migraine. Car après le divorce, les enfants prennent l'habitude de fonctionner avec leur mère (ou leur père) comme un vieux couple. Ils ont leur passé, leurs défauts et, surtout, leurs rites. Quel que soit l'âge : « J'ai vécu trois ans seule avec mon fils de 12 ans, explique Caroline. Le matin, il sautait dans mon lit, il avait l'impression d'être l'homme de la famille. Il me protégeait. » Le nouveau n'apprécie pas trop ces débordements de tendresse. Il a l'impression d'être un intrus, refoulé hors de son rôle d'amant.

  • Pour éviter les complications, on ne présente que les hommes sûrs.

Ceux dont on se dit qu'ils pourraient s'installer, partager nos placards et notre ordi. C'est là que l'aventure commence. Et que, pour Daphné, tout s'est compliqué : « J'habitais une maison où Eric devait venir s'installer. Il avait commencé par venir le soir, puis les week-ends. Enfin il a emménagé pour de bon. Pour lui comme pour moi, ce devait être le bonheur. En réalité, j'étais nerveusement épuisée. Mes enfants m'en voulaient d'être moins disponible. Ma fille s'enfermait dans la salle de bains. Elle me disait : "Tu m'aimes moins." Mon fils est parti chez son père. En même temps, je me sentais moins amoureuse d'Eric. Je le voyais un peu désemparé, ne sachant pas quoi dire aux enfants, réfrénant ses élans. J'essayais de quitter le bureau plus tôt pour les faire dîner avant qu'il soit là. J'en arrivais à souhaiter qu'il rentre le plus tard possible. »

  •  L'autre ? Il joue à la fois profil bas, souriant, branché, patient, pas susceptible.

Sans oublier l'humour : « Les qualités d'un père parfait qu'on ne demande pas à son propre père », résume Yvan. L'impression de passer tous les soirs un test : restera, restera pas. Période d'autant plus difficile pour l'amant qu'il n'est pas là pour jouer au papa. Du moins avec les nôtres. Des enfants, il en a parfois d'un premier mariage qu'il ne voit, comme 85 % des hommes divorcés, qu'un week-end sur deux. Il est en manque de tendresse. Et de caresses. La sensibilité à vif : « Nous sommes une génération d'hommes qui faisons des enfants élevés par d'autres pendant que nous élevons les enfants des autres », note Cyril. Un déchirement. La crise, changement de boulot, déménagement... Ses deux fils, de 4 et 6 ans, il ne les voit plus qu'un week-end sur deux : « Moi j'ai Nicolas, 3 ans, dit Marine. Nous étions fous amoureux, mais pendant des mois il a hésité avant de s'installer avec moi. Je sentais qu'il avait l'impression de trahir ses enfants. Il me répétait que les enfants les plus malheureux étaient ceux qu'il avait laissés à sa mère. »

  • Quand ceux-là arrivent le week-end, il s'en occupe plus que du vôtre, qui d'un coup se sent délaissé et ne comprend plus:

« On passe son temps à expliquer, protéger, consoler », raconte Carole. Évidemment, on protège d'abord ses enfants. « La première année, nous sommes partis tous les cinq à la Martinique. C'était affreux. A un moment, Mathieu a poussé Harold et lui a pris sa Nintendo. Bruno est arrivé, il a donné une claque à mon fils. J'étais folle. Je lui ai dit : "Mais attends, il n'a que 4 ans." Je suis partie, je ne voulais plus dîner avec lui. »

Enfants et nouveau compagnon : partir rapidement en vacances ensemble

Les hommes sont formels : l'idéal, c'est de partir le plus vite possible ensemble. Larguer les amarres, ça change tout. Le reste de l'année, chacun a sa vie, on se croise, parfois on reste plusieurs jours sans se voir. L'été, personne ne travaille, on est décontracté sans se sentir de passage. On apprend à se faire confiance. On s'installe dans une relation stable. Aller ensemble acheter un jean ou des cerises au marché, jouer au tennis ou aux échecs, c'est un moyen de faire connaissance. Une complicité se crée. Une fois revenus de vacances, on continue.

«Le soir, Simon me lance : "J'emmène ton fils faire du vélo." Si je dis non, Arthur se fait implorant : "Allez maman, sois cool." Ils claquent la porte et je les entends rire dans l'escalier, cela me fait un plaisir fou. » Peu à peu, les choses se débloquent. Un jour on entend: « Ah, Philippe il s'occupe bien de nous ! » L'embellie. Ce n'est pas encore une vraie famille mais presque. On se rend compte qu'ils sont heureux ensemble. Même quand on n'est pas là. « On se sent mieux quand on ne sent pas sur soi l'œil de la mère aux aguets», dit Paul. Un soir, ils étaient en vacances à l'île d'Yeu : « Elle n'avait pas envie de sortir. J'ai emmené sa fille dîner dans un resto de pêcheurs. Pour la première fois, nous avons vraiment parlé. »

Une présence masculine, cela complique et facilite la vie. L'homme rentre et dit : « On va déboucher une bonne bouteille ! » Les garçons ne sont plus seuls à regarder le foot à la télé. L'avantage d'un beau-père ? Il attend de ses beaux-enfants une plus grande complicité vis-à-vis de la femme qu'ils aiment. « Ils s'entendent si bien qu'on n'a plus le droit de me draguer. L'année dernière, se souvient Sonia, nous étions tous les quatre en Grèce. Un soir, un magnifique Italien est venu me parler sur la plage. Au bout de dix minutes, mon fils m'a dit : "Bon maman, ça suffit, on rentre, il y a Jeff qui t'attend." Pour rien au monde, il ne voudrait d'une nouvelle séparation. 

Mes enfants et mon nouveau partenaire : "C'est Marc qui a demandé à rencontrer Gaspard"

Carine, 32 ans, en couple depuis deux ans témoigne

« Gaspard avait 7 ans quand Paul nous a quittés pour s'installer, à 800 km, avec une autre femme et ses deux enfants. Très vite nous avons fui cet appartement trop lourd de souvenirs pour emménager dans un petit nid à nous. Les premiers mois, j'ai commis plein d'erreurs. Les rituels se sont installés : le câlin du matin, dans mon lit, à me raconter ses rêves de la nuit... Gaspard était devenu le petit homme de la maison. Je me souviens qu'il ne voulait pas partir en vacances chez son père, de peur de me laisser seule. 

En dehors de notre bulle, sentimentalement, j'avais tout fermé à double tour... Jusqu'au jour où j'ai rencontré Marc. On a vécu un très joli début d'histoire, pendant six mois. Je quittais Gaspard et la baby-sitter, Marc m'attendait sur sa moto et on partait se réfugier chez lui, jusqu'à la sonnerie du réveil, qui retentissait toujours à 3 heures du matin, l'heure de retrouver mon autre vie.

C'est Marc qui a demandé à rencontrer Gaspard. J'ai spontanément répondu que c'était prématuré, morte de trouille, mais j'ai cédé. J'avais envie de retrouver une vie normale, de voir, aussi, comment cela pouvait fonctionner entre eux... J'ai organisé un dîner à la maison. J'en ai parlé à Gaspard quelques jours avant, en lui disant que j'avais un nouvel amoureux, qui était très gentil et avait envie de le connaître. Gaspard avait l'air ravi, mais il a tout de suite précisé qu'il ne voulait pas que je me marie avec lui. 

C'est un équilibre fragile au début, mais qui prend ses marques doucement

Marc est arrivé avec un cadeau, un Playmobil. Tout s'est fait assez naturellement, c'était joyeux et simple. C'est au moment où j'ai voulu coucher Gaspard que tout s'est envenimé. Il a réclamé une histoire, puis un câlin, exigé qu'on ne ferme pas la porte, qu'on laisse la lumière allumée... J'ai chuchoté à Marc qu'il valait mieux qu'il ne dorme pas à la maison ce soir-là. Au réveil, Gaspard est venu me retrouver, en larmes, en me demandant: "Est-ce que tu vas me mettre à la poubelle après, quand Marc habitera ici ?" J'ai essayé de le rassurer, en insistant sur le fait que mon amour pour lui était illimité, qu'il ne devait jamais craindre de me perdre. Mais les jours qui ont suivi, chaque fois que je parlais de Marc en disant qu'on allait le revoir, Gaspard boudait. Un jour, il m'a dit : "Je ne l'aime pas beaucoup ; si je le vois, je ne suis pas sûr d'être gentil avec lui." 

Les rencontres suivantes ne se sont pas très bien passées. Je me sentais déchirée entre l'envie de rassurer mon fils et la nécessité de lui imposer mon choix. Gaspard était capricieux, difficile, je lui cédais tout. Marc s'éloignait de moi, je commençais à m'essouffler. Lorsque Marc a parlé de "break" et m'a dit que je n'étais pas encore prête à avoir un homme dans ma vie, cela a été comme un électrochoc. C'est à partir de ce moment que j'ai décidé d'être plus "stratégique". Tout d'abord en décidant d'accélérer un peu les choses. Finalement, le temps pouvait ne pas être un allié, il fallait au contraire inclure Marc assez rapidement dans notre vie, lui faire une place. Il est venu dormir à la maison, il était de plus en plus dans notre quotidien. J'ai aussi fait en sorte de les laisser seuls ensemble, sans ma présence : pour la sortie de l'école, la piscine, les devoirs... Mais il a fallu aussi gérer le fait que Marc n'avait jamais été père. J'ai dû (encore maintenant !) veiller à ce que leur relation ne tombe pas dans le copinage. Marc, qui n'a pas envie d'être autoritaire, est parfois trop coulant, et mon fils en profite... Je suis intervenue à plusieurs reprises pour rétablir les rôles, instaurer le respect.

C'est un équilibre fragile au début, mais qui prend ses marques doucement... Aujourd'hui, avec Marc, nous pensons sérieusement à donner un petit frère ou une petite sœur à Gaspard. J'ai confiance, je suis persuadée que cela va être un nouveau chapitre passionnant, et que cela va encore solidifier notre famille.»   

Enfants et nouveau compagnon : l'avis de l'expert

  • Marie Claire : Doit-on dire aux enfants que maman aime un autre homme que papa ?

Claude Halmos*: Beaucoup de parents culpabilisent. Mais en fait, le meilleur cadeau qu'on puisse faire à un enfant, c'est de lui montrer un père et une mère heureux. Cela lui permet d'être heureux sans difficulté. Les enfants comprennent très bien et font la part des choses quand on leur explique que les parents ne sont pas que des parents. Ils forment un couple qui était là avant eux, et c'est parce qu'il était là qu'ils sont nés. Ils doivent savoir que cette partie-là de la vie de leurs parents qui est leur vie d'amoureux (ensemble ou, après la séparation, avec un nouveau partenaire), ils n'y ont pas accès. Elle se passe sans eux et ils n'en sont pas les maîtres. Ce n'est pas eux qui peuvent choisir les nouveaux amoureux de leurs parents.

  • Comment faire les présentations ?

Claude Halmos*:Simplement en expliquant qu'on a un nouvel amoureux, qu'on l'a choisi, et qu'ils ne sont pas obligés de l'aimer mais doivent se conduire correctement avec lui, comme avec n'importe quel adulte. Il faut préciser clairement que le nouveau venu n'essaiera jamais de remplacer leur père ou leur mère, qui sont « irremplaçables », mais qu'il ou elle pourra s'occuper d'eux avec tendresse, comme un père ou une mère. Cette façon de situer les choses peut sembler « dure » aux parents. L'expérience prouve qu'elle ne l'est pas et que, au contraire, elle permet aux enfants de trouver leur place. Les problèmes avec les nouveaux conjoints viennent en effet essentiellement de conflits œdipiens (de rivalité) que peut vivre l'enfant. Quand il dit ne pas aimer le nouveau compagnon ou la nouvelle compagne, c'est souvent qu'inconsciemment il avait, à la suite du divorce, le souhait d'occuper cette place. Il faut donc cadrer fermement les choses. Ensuite seulement, de vraies relations peuvent se nouer.

  •  Les vacances sont-elles le moment idéal?

Claude Halmos:Cela peut-être le bon moment, à condition que l'on ait respecté le temps des présentations. Il y a une gradation. Il doit auparavant y avoir eu des dîners pris ensemble, des week-ends. Ne pas imposer deux semaines d'un coup. En revanche, si cela se passe mal, surtout éviter toute concession faite à l'enfant en croyant le soulager. En fait, on ne ferait que cautionner son désir de diriger notre vie amoureuse. Demander au nouveau compagnon de partir dix jours plus tôt, c'est faire à l'enfant un cadeau empoisonné. 

  • Et quand le vrai père, et donc l'ex, est jaloux ?

Claude Halmos:Il faut expliquer aux enfants que les histoires d'amour des adultes, ce n'est jamais simple, qu'ils ne peuvent pas encore le comprendre. Non parce qu'ils sont « bêtes », mais parce qu'ils sont trop jeunes pour les avoir vécues. Leur dire que quand des adultes se séparent, il arrive que l'un des deux ne soit pas d'accord, qu'il aurait bien aimé continuer et que s'il a tendance à répéter que le nouvel amoureux n'a aucun droit sur eux ou à le critiquer, c'est peut-être qu'il est jaloux. Il est bon d'ajouter que, pour toutes les questions essentielles, « votre père et moi restons responsables », mais que « pour les questions d'autorité et d'intendance, j'aimerais que Raphaël partage la tâche avec moi ». Si nécessaire, préciser également que les enfants ne devront jamais l'appeler papa, parce qu'il ne l'est pas et ne le sera jamais. Ne pas oublier aussi de l'annoncer à votre ex : « Raphaël va passer les vacances avec nous mais, ne t'inquiète pas, il ne prendra jamais ta place. »

(*) Psychanalyste, auteure de « Grandir, les étapes de la construction de l'enfant, le rôle des parents » (éd. Fayard).

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Les avis des internautes

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De anonyme
C’est une étape difficile à comprendre pour un enfant en bas âge qui a tendance à vouloir garder ses parents pour lui, d’autant plus lors d’un divorce. Je pense que l’importance est que le père ou la mère explique bien la situation à l’enfant et lui fasse comprendre que ce n’est pas parce qu’il ou elle refait sa vie, qu’il sera oublié. Je pense également que lorsqu’un parent refait sa vie, il doit toujours prendre le temps de passer des moments seul à seul avec ses enfants afin de leur prouver qu’ils auront toujours une place pour eux car ils risquent de se sentir très vite délaisser à cause de la séparation. Dans tous les cas, rien n’est facile mais l’importance est de laisser toujours la porte ouverte à toute communication. J’apprécie échanger sur ce type de sujet sur mon blog http://www.universenfants.fr/ où j’aime discuter avec les internautes ! Merci pour ce partage d’article :-)
De anonyme
Anonyme, vous faites partie des Chiennes de Garde ? Ce que vous déclarez est aussi valable pour une BM ( puisque vous avez l'air de préférer les abréviations grotesques, signe évident de mépris envers le genre masculin ). Non, toutes les BM n'ont pas l'instinct maternel en elles, et non toutes les BM n'en veulent pas que pour ce que vous êtes ( mais plutôt pour ce que vous détenez ).
De anonyme
Cet article oublie un point important (c'est du vécu, chez moi et chez mes copines): un enfant qui n'aime pas son BP a parfois d'excellentes raisons! Maman, amoureuse, et qui a peur de se retrouver seule est souvent aveugle (au début, avant que la lucidité lui revienne d'un coup) . Mais les enfants, qui ne sont pas amoureux, remarquent les mauvaises manières en tous genres du monsieur. Tous les BP ne sont pas ces gentils mecs qui se font tout petits et cherchent leur place. Beaucoup au contraire s'imposent, prétendent tout régenter y compris l'éducation d' enfants qui ne sont pas les leurs. Votre psy n'a pas tout à fait raison. La mère devrait au contraire écouter ses gosses. S'ils n'arretent pas de lui répéter que son mec est un gros con, ce n'est souvent pas seulement parce qu'ils sont jaloux, mais parce que maman a vraiment fait un choix désastreux.