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Intempéries et catastrophes«Même les meilleurs systèmes d’alarme ne peuvent empêcher des morts»

Michaela Schärer a défini la stratégie d’alerte à la population pour les dix prochaines années.
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Les graves intempéries en Suisse il y a une dizaine de jours ont provoqué au moins six morts. Un lourd bilan humain et des dégâts matériels énormes qui ont poussé l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) à accélérer la présentation de son plan stratégique sur dix ans pour améliorer les systèmes d’alerte en cas de catastrophe.

Parmi les mesures envisagées, l’envoi de SMS sur tous les téléphones mobiles présents dans une zone définie sans passer par l’application Alertswiss. Contrairement à l’Allemagne, la Suisse ne dispose pas de cet instrument très pratique pour alerter non seulement les résidents, mais aussi les touristes étrangers.

Sachant que trois septuagénaires allemandes sont décédées récemment au Tessin, un tel système aurait-il augmenté les chances de sauver des vies s’il avait été en fonction? «Ce serait déplacé de répondre à cette question, étant donné qu’on ne sait pas ce qui s’est exactement passé au Tessin.» Et d’ajouter: «Même les meilleurs systèmes d’alarme ne peuvent empêcher des morts. Lors des inondations catastrophiques de 2021 survenues en Allemagne, le pays a compté 180 morts malgré le fait qu’il disposait de la technologie d’alerte par SMS. Cela a poussé l’Allemagne à faire un énorme effort de déploiement des sirènes.»

Le val Maggia, au Tessin, a été particulièrement touché par les intempéries.

Conclusion de Michaela Schärer? Chaque pays améliore son système de sécurité après une catastrophe. Selon elle, la Suisse n’a pas à rougir, puisqu’elle dispose d’un réseau de sirènes performant et d’une application, Alertswiss, que certains pays lui envient.

Mais comment faire mieux? L’OFPP a détaillé ce jeudi à Berne plusieurs mesures, qui coûteraient 300 millions jusqu’en 2035.

Renforcer l’application Alertswiss

L’application Alertswiss pour les smartphones, lancée en 2018, compte aujourd’hui près de 2 millions d’utilisateurs. Elle permet de recevoir des messages d’alerte dans les cantons de son choix. Les notifications concernent aussi bien les incendies que les accidents graves, les catastrophes naturelles, les enlèvements, les attentats… Le but est de renforcer l’application pour qu’elle corresponde encore plus aux besoins individuels et d’augmenter le nombre de ses utilisateurs.

Consolider le réseau de sirènes

Tout le monde connaît le traditionnel réseau de sirènes qui hurlent en cas de danger (ou, généralement, d’exercice). On en compte 5000 fixes et 220 mobiles. À l’heure des smartphones, cette technologie n’est-elle pas obsolète? Non. L’OFPP souligne la fiabilité du système en cas de coupure de courant et sa bonne couverture du territoire. Les sirènes permettent aussi de réveiller efficacement les gens pendant la nuit. Encore faut-il allumer sa radio pour savoir de quoi il retourne. La consolidation du système des sirènes coûte plus de 8 millions par an.

Introduire les alertes massives sur les smartphones

La Confédération souhaite donc introduire un nouvel instrument d’alerte: la diffusion cellulaire. Elle permet d’envoyer un court message sur l’ensemble des téléphones dans la zone de réception d’une antenne. Cela nécessitera le feu vert du parlement et des discussions sur les coûts avec les opérateurs. Ce n’est pas encore pour demain, puisque la cheffe de l’OFPP prévoit que le système entre en fonction vers 2028-2029.

Conquérir de nouveaux écrans

Le but de la Confédération n’est pas d’entretenir des dizaines de canaux différents pour lancer des alertes. Cela coûte cher; il faut donc cibler les efforts pour avoir un maximum d’impact. Mais l’OFPP est aussi intéressé par une large diffusion de ses messages d’alerte. Et compte sur des tiers pour y arriver.

Un exemple? Les constructeurs de voitures. L’écran de navigation pourrait signaler que l’automobiliste vient d’entrer dans une zone à risque. Pour conquérir les écrans privés, la Confédération devra adopter un langage informatique standard facilement absorbable par les systèmes privés. Tout en veillant à ce que la multiplication des canaux n’ouvre pas trop la porte à des cyberattaques et à la désinformation de la population.

Développer les points de rencontre d’urgence

C’est une leçon tirée de la guerre en Ukraine. Quand il n’y a plus de chauffage, de courant dans un quartier, il devient très important de développer des points de rencontre. Ceux-ci, dotés d’une connexion wi-fi, permettent de recharger son natel et de communiquer avec ses proches. Ils permettent aussi de recevoir les dernières informations, alertes ou alarmes, selon les dangers.

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