Le 5 février, à l’occasion de la 23ème journée nationale pour la prévention du suicide, Santé publique France a publié un bilan préoccupant, effectué à partir d’enquêtes et de bases médico-administratives. Avec près de 9000 décès par suicide par an en métropole, la France présente un des taux les plus élevés d’Europe.

Selon le baromètre de 2017, fondé sur un sondage de plus de 25.000 personnes, 7,2% des Français âgés de 18 à 75 ans ont déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Parmi la population adulte, ils étaient également 4,7% à avoir pensé à mettre fin à leurs jours au cours des douze derniers mois. Des proportions importantes, marquées par de multiples facteurs à risque.

Une différence homme-femme

L’agence de Santé publique pointe une disparité de genre : les femmes seraient plus touchées que les hommes, en proportion. Elles sont 5,4% à déclarer avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois contre 4% pour les hommes. D’ailleurs, les conduites suicidaires sont particulièrement importantes chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans. C’est dans cette population que le taux le plus élevé est systématiquement observé, quelle que soit l’année - 30% en 2017 et en augmentation depuis 2011. “Le suicide demeure la deuxième cause de décès parmi les jeunes de 15-24 ans”, en France comme à l’international, rappelle le rapport.

Le suicide demeure la deuxième cause de décès parmi les jeunes de 15-24 ans.

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De multiples facteurs à risque

Parmi les variables de causalité, on relève les épisodes dépressifs, une situation financière difficile, le fait d’être célibataire, divorcé ou veuf, l’inactivité professionnelle, l’exposition aux violences ainsi que des événements traumatisants dans l’enfance. Pour les adolescents, on peut également citer le décrochage scolaire et les consommations de substances psychoactives, telles que l’alcool, le tabac et les drogues illicites.

Mais ce sont des troubles psychiatriques, notamment la dépression et les troubles anxieux, qui sont surreprésentés parmi les causes mentionnées sur les certificats de décès. Ainsi, Santé publique France rappelle que le sujet est “un problème majeur de santé publique dont l’impact en termes humains et économiques est important”.

L’agence préconise d’“identifier les personnes vulnérables et à haut risque [afin] d’intervenir en amont de la crise suicidaire”, mais également de mieux diagnostiquer la dépression et de maintenir le “lien avec les personnes ayant fait une tentative de suicide”, afin d’éviter au mieux les récidives.