Depuis quinze ans, les laboratoires de cosmétique s'intéressent à l'exposome. Le terme a été inventé en 2005 par Christopher Wild, épidémiologiste et spécialiste en cancérogenèse environnementale, pour désigner tous les facteurs non génétiques, internes et externes, c'est-à-dire les expositions environnementales auxquelles l'organisme est soumis, y compris celles liées au mode de vie.

Si à l'origine, l'objectif était de mesurer l'impact de l'exposome sur la santé, la recherche s'est rapidement penchée sur ses effets sur la peau. Car si seulement 20 % du vieillissement cutané serait dû à des facteurs génétiques, les 80 % restants sont liés à des agressions extérieures. Heureusement, il existe des solutions pour prévenir et réparer leurs méfaits sur la peau.

Les UV, responsables du vieillissement cutané

Pourquoi ils sont nocifs ?

Les UVB, de longueur d'onde moyenne, sont responsables des coups de soleil et provoquent un épaississement de l'épiderme, accentuant l'arrivée des rides. Les UVA, dont la longueur d'onde est plus importante, sont eux présents tout au long de l'année.

"Ils pénètrent les couches plus profondes de la peau, altèrent la structure du collagène et de l'élastine, ce qui accélère le vieillissement de la peau et l'apparition des rides. Les UVA sont également à l'origine d'un dérèglement de la mélanogenèse, provoquant une surproduction de mélanine et donc des taches brunes", explique Saveria Coste, fondatrice de Garancia.

Comment s’en protéger ?

Même lorsque vous ne vous exposez pas au soleil, misez sur une crème de jour ou un produit de maquillage enrichi en filtres UVA et en antioxydants. Enfin, régulez l'excès de mélanine avec des actifs ciblés comme l'extrait d'arbre aux papillons ou de réglisse.

Le bon réflexe

Protégez cou et décolleté, aussi en première ligne.

Vidéo du jour

Les polluants, générateurs de stress oxydatif

Pourquoi ils sont nocifs ?

Ils sont nombreux : particules fines (émanations de gaz d'échappements, chauffage par combustion, usure des pneumatiques), polluants organiques persistants (barbecue, fumée de cigarette, pesticides), métaux lourds (plomb, mercure, arsenic) et polluants gazeux (ozone, dioxyde d'azote). À l'intérieur, ce sont surtout les composés organiques volatiles (molécules qui s'échappent des plastiques, moquettes, peintures) qui polluent l'atmosphère.

La pollution génère un stress oxydatif, qui est amplifié lorsqu'elle est associée à l'exposition aux UV", résume Virginie Couturaud, directrice scientifique Esthederm. Les répercussions sur la peau ? Inflammation, déshydratation et hyperpigmentation.

Comment s’en protéger ?

Un bon démaquillage le soir et un nettoyage le matin, pour éliminer les polluants qui s'accumulent à la surface de l'épiderme. Le jour, optez pour un bouclier antipollution avec des formules dont les actifs, comme l'extrait de moringa ou les biosaccharides, empêchent l'adhésion des particules polluantes. En parallèle, faites le plein d'antioxydants avec des vitamines C et E. Le soir, misez sur des ingrédients détoxifiants, tels que les alphaglucanes de levure, qui aident à éliminer les déchets.

Le bon réflexe

Investissez dans un purificateur d'air, qui capture un maximum de particules polluantes (jusqu'à 99,95 %) dans nos intérieurs et assainit l'atmosphère.

Le tabac, façonneur de teint terne

Pourquoi il est nocif ?

Chaque bouffée de cigarette ne dégageant pas moins de deux cent mille radicaux libres, le tabac est un cocktail terrible pour la peau : il l'assèche et l'oxyde, en réduisant le flux vasculaire, d'où l'impression de teint terne et gris. Il diminue aussi la production de fibres de collagène et d'élastine, et modifie le microbiome cutané. Il ralentit également la cicatrisation des boutons ou marques d'acné à cause de la vasoconstriction.

Comment s’en protéger ?

Boostez la peau en antioxydants pour protéger la barrière cutanée et privilégiez les formules aux prébiotiques ou plantes adaptogènes qui rééquilibrent le microbiome. Pour favoriser le renouvellement cellulaire et raviver l'éclat : un peeling doux, sans acides de fruits ni particules abrasives.

Le bon réflexe

"Juste avant la crème de jour, vaporisez une brume protectrice qui aide à lutter contre l'oxydation et à prévenir les phénomènes inflammatoires. N'attendez pas qu'elle sèche, appliquez immédiatement votre soin", recommande Saveria Coste, fondatrice de Garancia

La lumière bleue : gare aux taches brunes

Pourquoi elle est nocive ?

Nous sommes de plus en plus exposé·es à cette lumière qui favorise l'apparition des taches brunes. Pourtant, contrairement aux idées reçues, celle des écrans est bien moindre que celle du soleil. 12 minutes d'exposition à Los Angeles équivalent à 275 heures passées sur un iPad et à 252 heures d'éclairage sous un néon.

Comme le rappelle Nathalie Broussard, directrice de la communication scientifique Shiseido : "Les effets de la lumière bleue des appareils digitaux n'ont jamais été prouvés sur la peau. En revanche, dans le doute sur l'accumulation de celle du rayonnement solaire et des appareils électroniques, mieux vaut s'en préserver."

Comment s’en protéger ?

Misez sur des actifs antioxydants qui neutralisent les radicaux libres et protègent des dommages liés aux effets de la lumière bleue. En complément, appliquez un soin antitache qui régule la production de mélanine.

Le bon réflexe 

Lors d'expositions au soleil, utilisez des solaires teintés. La couleur jaune des pigments absorbe le bleu et permet de mieux protéger contre l'hyperpigmentation.

Une alimentation déséquilibrée, déshydratante et oxydante

Pourquoi elle est nocive ?

Si une bonne nutrition peut contribuer à stimuler la peau et à l'aider à se protéger contre les radicaux libres, les excès de gras et de sucre ont des conséquences négatives sur le vieillissement cutané. L'alcool est, lui, déshydratant et un puissant vasodilatateur, favorisant l'apparition de l'acné et de la rosacée.

Comment s’en protéger ?

Faites le plein de vitamines, minéraux, et limitez l'apport en gras et en sucre. Côté soins, misez sur une bonne hydratation associée à des actifs anti-glycation pour éviter la rigidification des fibres de collagène et d'élastine.

Le bon réflexe

"Quand vous buvez un verre d'alcool, buvez aussi un verre d'eau, pour éviter que la peau s'assèche et se ride", recommande Virginie Couturaud, directrice scientifique Esthederm.

Le manque de sommeil, ennemi de la peau

Pourquoi il est nocif ? 

La fatigue provoque des bouleversements au niveau de la peau. Comme en cas de stress, le corps sécrète davantage de cortisol. Les défenses immunitaires diminuent et la peau a du mal à se réparer. À la clé ? Teint terne, pores dilatés et plus visibles.

Comment s’en protéger ?

Le soir, appliquez un soin qui favorise la régénération cutanée. Relancez la microcirculation grâce à des formules à base d'algue rouge, qui aident à restaurer l'éclat.

Le bon réflexe 

Évitez les températures trop chaudes pendant la nuit pour que la peau se déshydrate moins et pour favoriser le renouvellement cellulaire. Bougez dans la journée.

Le stress, accélérateur d'inflammation

Pourquoi il est nocif ?

Le stress fait grimper le taux de cortisol dans l'organisme, tandis que le nombre de cellules de Langerhans (jouant un rôle dans la défense immunitaire cutanée) diminue. Résultat ? La peau, qui n'assume plus sa fonction barrière, devient moins résistante et se défend moins bien. D'où inflammation, sébum qui s'emballe et réserves de collagène et d'acide hyaluronique en chute libre. "D'autre part, il a été démontré que le stress peut entraîner une dissymétrie des expressions du visage", ajoute Nathalie Broussard.

Comment s’en protéger ?

Contrez la déshydratation avec une lotion, qui prépare la peau à recevoir les actifs à venir. Faites suivre avec des soins anti-fatigue, aux propriétés énergisantes, qui boostent les mitochondries (qui favorisent la respiration cellulaire) et agissent tel un coup de fouet. Enfin, pour réduire les problèmes d'asymétrie, initiez-vous au yoga du visage.

Le bon réflexe

Massez-vous en appliquant vos soins. Des études, réalisées sur les peaux atopiques, ont démontré que le massage aidait à relaxer et à améliorer les symptômes cutanés.

Le masque anti-covid, irritant cutané

Pourquoi est-il nocif ?

Le port du masque engendre un stress mécanique sur la peau, dont la fonction barrière est altérée. Elle devient alors sujette aux irritations. Il crée aussi un environnement humide, provoquant un excès de sébum et parfois des imperfections.

Le bon réflexe

Avant de l'enfiler, protégez l'épiderme avec une formule barrière, qui prévient les frottements. Évitez également des soins trop riches.