14,7 milliards. C’est au bas mot une belle somme que vient d’investir le groupe LVMH dans le rachat de la maison de joaillerie américaine par excellence, Tiffany &Co. C’est même la plus grosse acquisition de l’histoire du groupe de luxe dont le PDG Bernard Arnault commente "C’est une icône de l’Amérique qui devient un peu française".

La célèbre maison, qui est connue internationalement pour ses fameuses boîtes bleues et ses diamants, possédait d’ailleurs déjà un peu de France en elle, ayant racheté les joyaux de la couronne française au XIXe… A cette occasion, retour sur cette success story à l’américaine.

Charles Lewis Tiffany, le roi des gemmes

Bien avant que Marilyn Monroe ne chante Diamonds are a girl’s best friend, Charles Lewis Tiffany se passionnait déjà pour les gemmes les plus rares et les plus extraordinaires. Après l’ouverture de sa boutique d’articles de luxe et de papeterie à New York en 1837, le marchand commence à réinventer le glamour en rachetant les bijoux d’aristocrates français, ce qui lui vaut le sobriquet de "roi des diamants".

Ayant compris l’engouement et l’effet hypnotique des grands diamants sur les gens, c’est en 1887 qu’il fait l’acquisition d’un tiers des joyaux de la couronne de France lors d’une enchère au Louvre. Et cela avant de dévoiler au monde le diamant Tiffany. 287,42 carats bruts, taillés pour en faire un joyau de 128,54 carats à 82 facettes, ce qui fait de lui l’un des diamants jaunes les plus importants au monde qui attire chaque année, et encore aujourd’hui, des milliers de visiteurs à la boutique de la Ve avenue de New York.

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Suite à cela, Charles Tiffany érige le diamant en symbole de l’amour : il crée en effet le Tiffany® Setting en 1886, la bague de fiançailles la plus emblématique au monde. Conçue pour laisser flotter le diamant au-dessus de sa monture à six griffes, cette innovation technique a fait de la maison une référence en matière de créations intemporelles et de savoir-faire. Ce qui pourrait expliquer qu’un quart des ventes de la marque soit encore réalisé grâce aux bagues de fiançailles et aux alliances.

Sa passion ne s’arrêtant pas aux diamants, le joaillier et son équipe de gemmologues se procurèrent des pierres de couleur qui contribuèrent à la réputation de la maison. Parmi ces trésors des aigues-marines lumineuses, des saphirs du Montana, des émeraudes de Colombie ou encore des saphirs du Cachemire qui se trouvent sertis sur les plus belles créations de la maison américaine.

Joaillerie star de la culture populaire

"Tiffany !" Même si elle a contribué à la popularité de la maison de joaillerie avec "Diamonds are a girl’s best friend" dans Les hommes préfèrent les blondes (1949), Marilyn Monroe n’en est pas la principale ambassadrice. Lorsque l’on énonce le nom de la marque, impossible de ne pas penser à sa rivale brune Audrey Hepburn, dans le désormais grand classique film Diamants sur canapé (1961) et donc à la première apparition cinématographique de l’enseigne. L’actrice y arbore d’ailleurs le Tiffany Diamonds. Ce dernier a d’ailleurs fait une apparition très remarquée au cou de Lady Gaga lors de la cérémonie des Oscars en 2019.

On pense également aux boîtes à l’emblématique couleur Tiffany Blue®. Il faut savoir que la turquoise était très appréciée des mariées de l’époque victorienne, qui avaient pour coutume de donner à leurs suivantes une broche en turquoise en forme de colombe comme souvenir du jour de noces. Autre fait, moins connu, le grand sceau des Etats-Unis visible sur les dollars américains est l’oeuvre de Charles Tiffany, chacun peut donc se targuer de détenir une création Tiffany dans son portefeuille !