Accumulatrice, vous ? Non, pas du tout ! Vous aimez juste que votre agenda de 6ème et ses souvenirs restent près de vous... Tout comme ce tube de crème solaire qui traîne dans votre salle de bain depuis 2005. Et aussi ce pull, trop petit, très moche, qui prend de la place, ces tickets de caisses qui germent dans votre sac à main, sans parler de cette boîte à chaussures vide et poussiéreuse qui prend racine dans l'entrée.

Alors, êtes vous une accumulatrice compulsive ou juste une personne (très) désorganisée ?


Qu'est-ce l'accumulation compulsive ?

Connu aussi sous le nom de syllogomanie, ce trouble "renvoie à l'accumulation compulsive, c'est-à-dire au fait d'entasser toutes sortes d'objets au hasard, contrairement aux collectionneurs, qui gardent et recherchent des objets spécifiques", explique le psychologue parisien, Boris Charpentier. "Ces personnes ne veulent rien jeter car elles ont l'impression que cela pourra servir plus tard", ajoute-il.

L'accumulation compulsive peut complètement perturber la vie quotidienne : en plus d'avoir un impact social (isolement, conflits familiaux), cette pathologie peut être dramatique sur le plan physique. "L'accumulation est dangereuse, il y a des risques de chute et d'incendie à cause des objets entassés", indique le spécialiste.
 
Ce dernier nous précise cependant que la syllogomanie reste un syndrome rare.
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Les différents stades de l'accumulation

Différents degrés d'accumulation compulsive existent : il y a les gens attachés aux souvenirs matériels et il y a les autres. Si la syllogomanie est un trouble déjà très handicapant, sa forme la plus extrême porte le nom de syndrome de Diogène.

Les victimes de cette pathologie vivent totalement recluses chez elles, dans un bazar d'objets et de déchets inimaginable. Les personnes âgées de plus de 60 ans restent les plus touchées par le syndrome de Diogène, souvent en dépression elles tentent de combler l'absence de liens humains par de l'accumulation.
 
Nourriture avariée, saletés, et même parfois excréments : l'hygiène tout comme le rangement sont tombés dans l'abandon. 

Qui est concerné par l'accumulation compulsive ? 

La syllogomanie touche les personnes "perfectionnistes qui n'arrivent pas à prendre des décisions et qui sont anxieuses à l'idée de se séparer de quelque chose", avertit Boris Charpentier. Le psychologue indique que ce trouble apparaît généralement à l'adolescence et qu'il est davantage possible d'en souffrir lorsqu'un membre de la famille en est aussi atteint.

Ce trouble doit être pris en charge par des spécialistes, notamment lorsque l'on a "des difficultés à jeter des choses inutiles (même des ordures ménagères), quand des pièces du lieu d'habitation ne sont plus du tout accessibles, et surtout quand on en souffre", prévient le psychologue.

Accumuler des choses est forcément pathologique ?

Heureusement non. Si vous ne vous reconnaissez pas dans les diverses descriptions de la syllogomanie, c'est que vous êtes tout simplement une personne désorganisée, voire bordélique. Donc rien de dramatique, sauf peut-être pour la papesse du rangement, Marie Kondo. Il faut également noter que les collectionneurs ne sont pas des accumulateurs : "Le collectionneur va organiser ses objets, il va être capable de les échanger, de les mettre en scène chez lui", analyse Boris Charpentier.

Mais on peut aimer garder tout un tas d'affaires sans pour autant être une collectionneuse. Dans ce cas, vous êtes sans doute allergique au rangement ou très nostalgique. Ou les deux. Si vous souhaitez changer vos habitudes pour avoir plus d'espace chez vous, le psychologue conseille d'"essayer de garder des points d'ancrages : conserver les objets qui rappellent des choses positives et se débarrasser des choses anxiogènes". Pour Marie Kondo, la méthode la plus efficace (et la plus radicale) est de jeter tout objet non utilisé depuis plus de 6 mois.