Lundi 6 mai 2024, à l’occasion du 38e dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organisé à Paris, le Premier ministre Gabriel Attal révélait que "366 faits antisémites" avaient été enregistrés en France au premier trimestre 2024, soit "une hausse de 300 % par rapport aux trois premiers mois de l'année 2023".
Pour Gad Elmaleh, l’antisémitisme est le "combat de tous"
Dans une interview accordée dimanche 23 juin 2024 à La Tribune Dimanche, l’humoriste Gad Elmaleh explique avoir subi des attaques antisémites en ligne. "J'ai reçu des menaces violentes sur les réseaux sociaux, anonymes bien sûr. Mais ça ne m'inquiète pas. Je ne pense pas être au cœur de la menace".
L'antisémitisme est "un bruit sourd, omniprésent depuis toujours, dit l'humoriste. Dans des périodes de crispation, on monte le son de ce bruit sourd et sombre. Il se dissipe ensuite, mais il reste".
Gad Elmaleh estime qu’il est primordial de parvenir à "faire de l’antisémitisme le problème de tous". "Ça doit concerner tout le monde, pas seulement les Juifs. Pareil pour le combat contre le sexisme, les hommes doivent s'en emparer. De même, la pédophilie dans l'Église doit devenir le problème de toute la société". Né à Casablanca en 1971, l’humoriste a grandi au sein d’une famille juive marocaine.
Gad Elmaleh ne se voit pas comme un porte-parole
Au cours de l’entretien, Gad Elmaleh rappelle que la communauté juive n’est pas homogène. "L'antisémitisme, ce n'est pas uniquement les actes atroces commis ou des insultes. C'est aussi une forme de langage. Quand on parle de LA communauté, c'est un début de stigmatisation. (…) Tous les Juifs de France ne pensent pas pareil, il y a beaucoup de courants de pensée différents. Il y a des Juifs qui s’opposent à ce qu’une femme soit rabbin, par exemple", note le réalisateur de Reste un peu, dans lequel Delphine Horvilleur joue son propre rôle.
L’humoriste de 53 ans explique qu’il ne tient pas à endosser le rôle de porte-voix. "On ne me le demande pas, explique-t-il. C'est apaisant d'avoir, dans chaque communauté, des figures qui prennent la parole." Et de nuancer : "C'est apaisant, mais pas toujours utile."