À 30 ans, Adwoa Aboah mannequin britannique d’origine ghanéenne, fait partie des visages phares de l’industrie de la mode. Si sa beauté est atypique, son parcours l’est tout autant.

Focus sur cet OVNI de la mode, devenue l’une des mannequins les plus en vogue du moment.

Adwoa Aboah, la top model anti-conformiste

Crâne rasé, taches de rousseur, voix grave et allure garçonne assurément street... La singularité de cette jeune femme de 25 ans insuffle un vent de fraîcheur dans le monde de la mode.

Un milieu dans lequel elle a été baignée depuis l'enfance puisque ses parents sont à la tête de la très respectée CLM agency, une agence londonienne qui gère la carrière de photographes et stylistes de mode.

Alors étudiante en art dramatique à l’université Brunel de Londres, Adwoa se fait remarquer à dix-huit ans et signe son premier contrat de mannequinat avec l'agence Storm. Sa carrière va alors prendre un tournant décisif alors que la jeune femme fait pourtant face à une sévère dépression.

Être sur cette couverture est la plus grande chose qui me soit arrivée dans ma carrière

De Dior à Calvin Klein, en passant par Marc Jacobs, H&M ou encore Versace, Adwoa les fascine tous.

Très proche de la mannequin et actrice Cara Delevingne, elle défile pour les plus grandes maisons, fait la couverture de titres prestigieux tels que le Vogue Italie ou i-D et a été élue “Femme de l’année 2017” par le mensuel britannique GQ.

Vidéo du jour

Mais parmi tous ces succès, il y en a un en particulier qui surpasse tous les autres : Adwoa est entrée dans l’histoire en faisant la une du Vogue britannique. En effet, le numéro daté de décembre 2017 est le tout premier dirigé par Edward Enninful, premier rédacteur en chef homme, noir et homosexuel à endosser cette fonction.

 Consciente de l'opportunité que représente cette couverture pour sa carrière, sur les réseaux sociaux, Adwoa s’est dite “sans voix, émue et reconnaissante.

Adwoa Aboah, mannequin féministe 2.0

Sa vie n’a pas toujours été aussi belle qu’elle l’est aujourd’hui, loin de là. Comme la plupart des adolescentes, Adwoa a souffert d’une faible estime d’elle-même.

Sous l’influence de ses amis, elle fume son premier joint lors de son 14e anniversaire. L’année suivante, lors du célèbre festival de musique de Glastonbury, l’adolescente s’essaye à l'ecstasy et à la cocaïne.

Ses diverses expérimentations avec la drogue se transforment peu à peu en une addiction à la kétamine doublée d’une dépendance à l’alcool.

Tandis que sa carrière de mannequin décolle, la jeune femme, mal dans sa peau, navigue entre cures de désintoxication et dépression. Une lente descente aux enfers qui la conduira à une tentative de suicide en octobre 2015, la plongeant quatre jours dans le coma.

Plus tard, Adwoa confiera qu'elle considère désormais cette date comme celle de sa “seconde naissance”.

Aujourd’hui guérie, Adwoa profite de sa célébrité pour mettre en lumière la santé mentale et les problèmes d’addiction. Dans une interview accordée à StylelikeU dans le cadre du projet What’s Underneath, elle aborde sans langue de bois ses anciens démons mais raconte aussi le combat qu’elle a mené pour réussir à les surmonter.

C’est également dans cette optique qu’elle a fondé Gurls Talk en 2016, une communauté sur internet dont le but est d’aider les filles du monde entier qui, comme elle auparavant, souffrent d’addiction, de haine de soi ou de dépression. Adwoa la décrit comme un lieu sûr, où les jeunes filles peuvent partager leurs problèmes sans crainte d'être jugée.

Cette communauté bienveillante lui permet non seulement d’aller de l’avant mais surtout d’aider d’autres filles à s’en sortir "Gurls Talk est exactement ce dont j’avais besoin quand j’étais à l’école".