Exit le temps des supermodels et autres déesses aux mensurations irréelles qui semblaient avoir été coulées dans le même moule de poupée Mattel.

La top model populaire version 2021 puise sa notoriété dans une silhouette emblématique de la diversité morphologique humaine couplée d’une beauté singulière, métissée, aux aspérités sublimés.

La perfection supposée laisse place à une authenticité assumée, le tout superposée de réflexions engagées et de prises de positions militantes, construites au détour de parcours universitaires souvent brillants.

Aux antipodes des clichés de la mannequin décérebrée, la mannequin du XXe siècle sait et veut faire parler, quitte à bouleverser les codes d’une industrie tendant traditionnellement à l’auto-complaisance et à la langue de bois.

Diktats de la minceur, manque de diversité ethnique, invibilisation des individus LGBTQ+ : leurs combats sont ancrés dans un air du temps emprunts de revendications socio-culturelles majeures, qu'elles et ils ne manquent pas de porter sur le catwalk haut et fort.

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Paloma Elsesser, le futur de la mode

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Mannequin de l’année selon le site professionnel Models.com, Paloma Elsesser se veut le visage d’une mode résolument plus inclusive.

Car, comme le précise la biographie de son compte Instagram qui culmine à plus de 400 000 followers, "some girls are just bigger" qu’on le veuille ou non.

Née à Londres d’une mère afro-américaine et d’un père d’ascendance suisso-chilienne, celle qui a toujours lutté contre les diktats de la beauté a d’abord été repérée sur les réseaux sociaux par la papesse du make-up Pat McGrath qui en fera l’egerie de sa première collection de cosmétiques.

Fenty Beauty, Glossier, Nike, Asos, H&M : on la voit rapidement sur toutes les campagnes mais aussi sur les catwalks de la Fashion Week de New York.

En janvier dernier, après des apparitions remarqués dans les éditions arabe et britannique, l’ex-étudiante de la New School campe l’une des 4 couvertures du premier Vogue US de l’année aux côtés de l'actrice Frances McDormand, la joueuse de tennis Naomi Osaka et la chanteuse Rosalía.

"New Year, New World" titrait le magazine. Et, ce nouveau monde, Paloma Elsesser compte bien l’incarner.

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Alton Mason, le demi-dieu des podiums

Difficile de passer au travers de la tornade Alton Mason tant le mannequin à la sexyness assumée semble occuper tous les fronts modeux !

Aspirant danseur et fan de Michael Jackson, il accompagne P.Diddy et Lil’Kim sur la scène des BET Awards en 2015 avant de se faire repérer par une agence américaine sur Instagram.

Après un premier show remarqué pour la présentation de la collection Yeezy Season 3 de Kanye West à New York, le jeune mannequin tape dans l'œil d’Alessandro Michele qui, après son passage lors du show Gucci croisière 2018, l’invite à participer à la campagne pre-fall 2017.

Puis ce sera la consécration avec le défilé Chanel Métiers d’Art 2018-2019 - où il incarne l’une des deux silhouettes masculines avec Pharell Williams - et le second défilé de Virgil Abloh pour Louis Vuitton, Alton Mason opérant pour ce dernier une entrée spectaculaire et acrobatique dont les Internets ne se remettent toujours pas.

Nommé mannequin de l’année 2020 par Models.com, Alton Mason foule aujourd’hui (presque) tous les catwalks notables de la Fashion Week et apparaît sur (presque) toutes les campagnes majeures de la fashion sphère. Pourvu que ça dure.

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Sora Choi, la catwalkeuse

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Avec plus de 412 défilés et 25 couvertures de magazines à son actif, celle qui a remporté la 3e saison de Korea’s Next Top Model dans son pays d’origine n’a plus rien à prouver à la mode.

Et si Sora Choi foule les podiums depuis plus de 8 ans, c’est l’année 2019, pré-apocalypse, qui lui a permis de percer avec près de 89 défilés, soit le plus grand nombre de shows jamais réalisés par un mannequin cette année-là.

Les deux années précédentes, elle est une mannequin exclusive de la maison Louis Vuitton pour les shows parisiens.

Un CV mode impressionnant donc, dans la lignée de Soo-Joo Park et HoYeon Jung, que Sora Choi doit à une ambition hors du commun, la jeune femme à la beauté androgyne ayant confié à Interview Magazine "vouloir simplement travailler dure pour devenir une meilleure mannequin."

Fun fact ? En 2019 elle se marie à Bali dans une robe de mariée noire offerte par Miuccia Prada herself. Chic.

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Anok Yai, la mannequin née sur les réseaux

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C’est l’histoire d’un conte de fées à la sauce Instagram. Alors qu’Anok Yai participe à une semaine d’intégration au sein de la prestigieuse Howard Université, un photographe professionnel lui tire le portrait.

Postée sur le fameux réseau social, le cliché devient rapidement viral et récolte 20 000 likes en 24h.

L’agence IMG est sur le coup, mais c’est finalement avec Next Models que la jeune femme d’ascendance soudanaise, née au Caire et élevée dans le New Hampshire, finira par signer. En février 2018, elle devient la deuxième mannequin noire à ouvrir un défilé Prada, vingt ans après Naomi Campbell qui fut la première.

Muse de la maison italienne, elle tapera aussi dans l'œil de Riccardo Tisci pour sa collab’ avec Nike tout en séduisant de nombreuses marques (Valentino, Saint Laurent, Versace….) et magazines de mode (Vogue, CR Fashion Book, W Magazine).

Vidéo du jour
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Jill Kortleve, la top "real size"

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Ne dites pas à Jill Kortleve qu’elle est un mannequin grande taille. Avec 1m75 et une taille 40, la jeune néerlandaise (d’origine surinamaise, indonésienne et indienne) affiche les mensurations d’une femme de son âge : ni plus size, ni ultra skinny, juste dans la moyenne.

Une banalité corporelle muée en curiosité exotique dans une industrie de la mode obsédée par la maigreur, les marques de luxe en faisant leur caution body-positive en la faisant défiler intensément depuis quelques saisons.

Propulsée par le show Alexander McQueen automne-hiver 2019, elle cassera les internets en foulant le catwalk de Fendi, Jacquemus, Michael Kors mais surtout celui du show Chanel automne-hiver 2020. Sous l’impulsion de Virginie Viard, un vent de révolution semble alors souffler sur la rue Cambon !

Un changement dont Jill Kortleve entend bien se faire l’une des porte-paroles.

"Aujourd'hui je veux (...) montrer que c'est OK de ne pas rentrer dans des cases de la beauté standard. C'est OK d'être métisse, avoir une moustache et des poils sur les bras, et c'est OK si vous n'avez pas un ventre plat." répondait-elle au site Dazed alors sélectionnée parmi les 100 personnalités de la mode les plus influentes.

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Krow Kian, le renouveau de la mode

Octobre 2019. Défilé Louis Vuitton printemps-été 2020. Après une transition précieusement documentée par le film éponyme de Gina Hole Lazarowich, le mannequin canadien Krow Kian revient fouler les podiums sous une nouvelle identité, la sienne, et devient ainsi le premier top transgenre à participer à la présentation d’une collection de prêt-à-porter féminin.

"C’etait génial ! L’énergie et la puissance que tu ressens grâce à la foule… Incroyable !" a-t-il déclaré au journal Le Guardian. Il n’en est toutefois pas à son premier contrat.

Mannequin depuis l’âge de 12 ans, celui qui confie à ne pas avoir compris les différences entre les genres pendant une majeure partie de son enfance a posé et défilé jusqu’à ses 18 ans avant d’entamer son processus de transition.

Son ambition ? Accroître la visibilité des hommes transgenres dans l’industrie de la mode.

"Avec un peu de chances, avec d’autres mannequins Trans parlant ouvertement de leur transidentité, nous pourrons ouvrir la voie à d’autres personnes qui veulent en parler plutôt que de faire comme si de rien était.” a-t-il confié au site Models.com

Instagram : @krowwithak

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