Nul ne s’en soucie lorsqu’il fonctionne bien et pourtant... "On entend souvent parler pour la première fois de périnée lors de la grossesse, constate Sonia Petrau-Gay, kinésithérapeute au centre de thalassothérapie de Carnac. C’est regrettable car cet organe constitue notre plancher pelvien et joue un rôle fondamental dans le maintien des viscères : vessie, utérus, intestin…" 

Le périnée, un organe fragile 

Le périnée forme en effet une sorte de hamac qui s’étend depuis le pubis jusqu’à la base de la colonne vertébrale, au niveau du coccyx.

Les hommes en possèdent également un, mais qui ne leur pose généralement guère de souci. 

Chez la femme, il s’avère beaucoup plus vulnérable car il est percé par trois orifices successifs : l’urètre, le vagin et l’anus. Il subit en outre des pressions considérables chez la femme enceinte et lors de l’accouchement, surtout si le diamètre du crâne du bébé excède 35 cm.

Un mode de vie inadapté peut aussi le fragiliser dès le plus jeune âge et engendrer moult désagréments.

Périnée relâché : des causes multiples 

Le périnée est sollicité en permanence dans la vie de tous les jours. Courir, sauter, éternuer, rire ou aller à la selle génère des variations de pression dans la cavité abdominale qui se répercutent sur le périnée.

Si les muscles qui le constituent ne sont pas suffisamment résistants, ils s’affaiblissent peu à peu et perdent leurs capacités de maintien.

Un excès pondéral, des quintes de toux à répétition dues au tabagisme, à l’asthme ou à un reflux gastro-œsophagien peuvent également le traumatiser à la longue.

"Les métiers qui impliquent le port fréquent de charges lourdes et la pratique abusive de certains sports, comme le trampoline, le jogging ou l’équitation, malmènent aussi beaucoup le périnée", souligne le Pr François Haab, chirurgien urologue.

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Fuites urinaires, descente d'organes... Des conséquences fâcheuses

Lorsque le périnée n’assure plus parfaitement sa fonction, la fermeture des sphincters est perturbée. Du coup, des fuites urinaires peuvent intervenir.

Ainsi, près de 9 millions de femmes souffriraient d’incontinence urinaire légère (à l’effort) ou sévère (par impériosité). Et si la ménopause est une période particulièrement à risque, en raison de la baisse d’imprégnation hormonale qui affaiblit notamment les ligaments, les moins de 30 ans ne sont pas pour autant à l’abri. 

Un périnée très affaibli peut par ailleurs induire une descente d’organes (ou prolapsus) : vessie, utérus ou rectum font alors carrément saillie à travers l’ouverture du vagin ou de l’anus. Un phénomène moins rare qu’il n’y paraît : près de 40.000 femmes sont en effet opérées d’un prolapsus chaque année en France.

Mieux vaut donc porter attention à son périnée et le muscler bien avant l’apparition des premiers signes de faiblesse. La sexualité n’en sera que plus épanouie car un périnée tonifié est le garant de rapports plus satisfaisants. Les sensations sont immédiatement amplifiées et le plaisir décuplé pour les deux partenaires.

* Selon une enquête TNS Sofres