Plébiscité par les personnes qui refusent toute exploitation animale, le régime vegan, et plus globalement le mode de vie vegan, fait de plus en plus d'adeptes.

Le principe ? Proscrire complètement les aliments d'origine animale de son assiette... mais aussi tous les produits d'origine animale de notre quotidien, de la garde-robe en passant par les cosmétiques. Exit donc les produits de beauté dont les ingrédients sont testés sur les animaux, idem pour les pièces de maroquinerie fabriquées en cuir.

Manger vegan, une question d'engagement

Si le mode de vie vegan peut paraître très difficile à suivre, il n'y a pas de doute : il séduit par son aspect "healthy", plus respectueux de l'environnement et non violent envers les animaux. Derniers chiffres en date dévoilés par le magazine Véganes : près de 1% de la population du Royaume-Uni dit avoir adopté ce mode de vie.

Attention cependant, si les dosages entres les différentes familles d'aliments ne sont pas respectées, et si l'on ne prend pas de compléments alimentaires, ce régime alimentaire peut provoquer des carences "notamment en calcium, en vitamine B12 et en fer- essentielle à la bonne santé des globules rouges - ou encore en acides aminés, que l'on retrouve en moins grande quantité via protéines végétales que via protéines animales", souligne Caroline Gérardin, diététicienne et nutritionniste à Paris. 

D'où l'importance de commencer sa transition alimentaire avec un professionnel de la santé, et de bien se renseigner avant de sauter le pas.

Marie Lafôret, auteure de nombreux ouvrages sur la thématique du véganisme est elle-même passée au 100% végétal en 2009. "J’étais végétarienne depuis un peu plus d'un an lorsque je me suis rendue compte que mon choix impliquait tout de même de tuer et faire souffrir des animaux", explique la jeune femme.

Elle estime alors que le droit des animaux à vivre et ne pas souffrir doit être plus important que nos goûts alimentaires ou vestimentaires.

"J’ai profité des vacances pour « essayer » une semaine 100% vegan, en me disant que si je pouvais être vegan une semaine, alors je pourrai bien être vegan le reste du temps ! J'ai trouvé cette expérience tellement concluante que j’ai continué."

Une transition qui s'est donc faite en douceur, sans changement brutal du jour au lendemain. 

L'auteure poursuit : "Je pense qu’il y a en fait deux transitions : une transition « mentale » où l’on se renseigne, regarde des documentaires, des vidéos, où l’on réfléchit et tire les conséquences de tout cela et la transition « concrète » où l’on va mettre en application au quotidien", même si "manger et acheter des produits vegan peut demander aussi un peu de recherche et un temps d’adaptation qui sera différent pour chaque personne."

Pour autant, la nutritionniste estime que ce régime est à éviter chez les enfants. "A cet âge, si on prive les enfants de nutriments essentiels à leur croissance, ils peuvent développer des troubles de performances cognitives, de carences en fer, en cuivre, en calcium...", alerte Caroline Gérardin.

D'où l'importance de supplémenter leurs besoins en vitamine B12, en iode, en vitamine D, en fer via des compléments alimentaires tels que le VEG1, à raison d'un demi cachet par jour pour les enfants de moins de 12 ans.

En 2016, la député conservatrice italienne Elvira Savino avait déposé un projet de loi selon lequel faire suivre un régime vegan à ses enfants pourrait être passible de prison si le projet était voté.

Un projet d'ailleurs vivement critiqué à l'époque par The International Vegan Rights Alliance (IVRA) -un réseau international de vegans travaillant ensemble pour faire campagne pour la mise en œuvre internationale des droits des végétaliens-, qui estimait que cette mesure est une attaque aux droits de l'homme.

Véganisme : par où commencer ?

Devenir vegan implique de revoir complètement sa façon de consommer, et son mode de vie. Autrement dit, on n'achète plus d'habits en cuir ou fourrure, on arrête de manger du miel ou des œufs, on ne consomme plus de produits laitiers - à l'exception des laits de soja, d'amandes, de coco, etc -, et on laisse tomber les produits contenant un seul ingrédient d'origine animal. 

Si toutefois certains et certaines souhaitent se lancer, il faut tout de même se référer à un médecin généraliste ou à un nutritionniste avant de sauter le pas. N'oublions pas qu'il s'agit d'un régime alimentaire bien particulier, qui pourrait ne pas convenir à toutes les conditions.

Caroline Gérardin le déconseille par exemple aux personnes âgées en raison de leur âge et de leur constitution plus fragile. "Le métabolisme change en vieillissant : il ralentit chez les personnes âgées. Les cellules prennent donc plus de temps à se renouveler."

Marie Lafôret elle, conseille d'entrer en contact avec une communauté vegan (une association, un groupe de personne, un forum, un groupe Facebook…) avant de se lancer. "Cela nous aide à nous sentir entouré et permet de poser toutes nos questions à des personnes qui sont déjà passer par là. D'autant plus qu'on trouve désormais des livres et des sites internet qui traitent du sujet « devenir vegan » et qui peuvent être très utiles", ajoute-t-elle. 

Régime vegan : les bons dosages sont essentiels

Pour éviter au maximum d'être carencé, il convient d'ajuster son alimentation, et de bien doser les différents aliments consommés.

Par exemple, Caroline Gérardin conseille de mélanger céréales et légumes secs dès que possible, afin d'assimiler les protéines de bonne qualité. "On peut associer le riz et les lentilles, semoule et pois chiches, maïs et haricots rouges, en veillant à consommer plus de céréales que de légumes secs."

Une combinaison qui n'évite cependant pas les carences en vitamine B12 et en fer.

Le but : assurer un bon apport en protéines, essentielles dans la fabrication des transporteurs chargés de transporter les nutriments garants, entre autres, de la solidité des os, de la digestion, du renouvellement cellulaire ou encore de la beauté des cheveux et de la peau.

Dans son ouvrage "Cuisine vegan pour débutants" (Editions La Plage), Marie Lafôret donne des trucs et astuces pour que chacun puisse s'y retrouver dans la cuisine vegan. Un choix éditorial basé sur son retour d'expérience en tant que vegan : "Lorsque je suis devenue vegan il n’y avait aucun livre disponible sur la cuisine vegan. Après avoir lancé mon blog, j’ai été contactée par des éditeurs pour publier des livres sur le sujet, j’y ai vu l’opportunité de faire sortir la cuisine vegan du carcan où elle se trouvait à l’époque et de montrer que manger vegan est non seulement facile mais aussi très gourmand."

L'auteure, qui n'en est pas à son coup d'essai, a déjà publié une quinzaine de livres sur le thème du veganisme traduits en plusieurs langues. Un succès qui reflète bien l'engouement autour de ce mode de vie où le bien-être animal prime. 

La Dolce Vegan Life - Sensations by Eluxtravel