Depuis plus de quarante ans, Carole Bouquet est une actrice incontournable du cinéma français. Après une percée à l'international et des rôles iconiques, elle se fait désormais plus rare, entre séries et cinéma.

Retour sur son parcours dense, d'un premier grand rôle prometteur à un retour sur le petit écran plus tardif.

Une enfance près de Paris

Née le 18 août 1957 à Neuilly-sur-Seine, Carole Bouquet grandit auprès de son père, ingénieur dans le BTP, et de sa soeur. Elle est éduquée par les soeurs dominicaines, puis se destine à une carrière de comédienne. Après le lycée, elle entre au Conservatoire et décroche rapidement ses premières rôles. Elle a tout juste 17 ans. 

À TéléObs, en 2016, Carole Bouquet a partagé quelques confidences sur sa jeunesse, où dit avoir fait "toutes les bêtises possibles". "Je n'aurais pas aimé qu'on me filme à la sortie du studio 54", ironisait-elle alors. Les années précédentes étaient moins joyeuses. "J'ai eu une enfance très grise", précisait-elle à Paris Match, en 2020. Elle y confie également, qu'adolescente, "[sa] seule certitude" était de "partir de chez ses parents". 

Des débuts au cinéma chez Buñuel 

Pour sa première apparition sur nos écrans, la jeune actrice tient un rôle secondaire dans La Famille Cigale, un feuilleton diffusé sur TF1. Carole Bouquet a 20 ans à la sortie du film qui la révèle au public.

Vidéo du jour

En 1977, elle fait ses premiers pays au cinéma dans Cet obscur objet du désir, le dernier film du réalisateur espagnol Luis Buñuel, qui lui offre le rôle principal. En 2011, dans une interview pour Agenda culturel, elle se souvient de cette expérience comme "le début d'un rêve" : "Je voulais être actrice je le suis devenue du jour au lendemain grâce au film de Buñuel. Je n’aurais pas pu rêver d’un plus grand metteur en scène."

Je voulais être actrice je le suis devenue du jour au lendemain grâce au film de Buñuel.

Après un séjour aux États-Unis pour parfaire son anglais, la jeune actrice décroche son second rôle au cinéma dans Buffet froid de Bertrand Blier, aussi acteur dans le film, avec Gérard Depardieu dans le rôle principal.  

James Bond girl et le retour au cinéma français

Quatre ans après ses débuts, Carole Bouquet est la James Bond girl de Rien que pour vos yeux (1981) avec Roger Moore. Elle joue le rôle de Melina Havelock, une jeune femme souhaitant venger ses parents. La deuxième sollicitation aura été la bonne pour les producteurs, qui avaient déjà essuyé un refus de l'actrice pour Moonraker, en 1979.

À Vanity Fair, elle explique avoir finalement accepté la proposition, poussée par Roberto Benigni, Werner Schroeter, ami et réalisateur pour qui elle tourna dans Le Jour des idiots, et son mari de l'époque, Jean-Pierre Rassam.

Deux ans plus tôt, son refus tenait à sa "peur d'être cataloguée à vie comme la très jolie fille". Au cours de l'entretien, elle précise ne s'être "jamais autant ennuyée sur un tournage". Retour, donc, au cinéma français.

Dans les années 80, Carole Bouquet retrouve Gérard Depardieu pour deux films : Rive droite, rive gauche (1984) et Trop belle pour toi (1989), où elle joue l'épouse fictive de l'acteur. Pour ce dernier rôle, elle obtient le César de la Meilleure actrice. 

En 1997, elle incarne la résistante Lucie Aubrac dans un film biographique réalisé par Claude Berri, avec Daniel Auteuil dans le rôle de Raymond Aubrac. Enchaînant le rôles à la fin des années 90, elle est particulièrement appréciée dans Embrassez qui vous voudrez (2002) de et avec Michel Blanc, avec Charlotte Rampling et Jacques Dutronc

Toujours incontournable, Carole Bouquet se fait pourtant plus discrète au cinéma ces dernières années. Elle tourne une nouvelle fois avec Michel Blanc dans Voyez comme on danse en 2018, puis pour Christophe Honoré dans Chambre 212

En parallèle de sa carrière au cinéma, Carole Bouquet a régulièrement joué dans des pièces de théâtre et notamment dans la mise en scène remarquée de Phèdre par Jacques Weber, en 2002. Plus récemment dans Heureux les heureux de Yasmina Reza.

À côté de ses rôles, Carol Bouquet participe aux grands festivals internationaux. Elle est la maîtresse de cérémonie du Festival de Cannes, en 1995. Elle devient ensuite présidente et membre du jury de plusieurs autres compétitions : le festival international du film de Shanghai, le Festival du cinéma américain de Deauville, et le Festival de Cannes, en 2014. 

Grand retour à la télévision

Elle doit ses débuts à la télévision, en 1977. En 2004, après avoir délaissé l'international, Carole Bouquet apparaît dans un épisode de la saison 6 de Sex and The City face à Carrie Bradshaw.

À partir de 2014, la Française multiplie les premiers rôles sur le petit écran. En 2014, elle est à l'affiche de deux shows télé : la mini-série américaine Rosemary's Baby et dans la saison 2 et 3 des Hommes de l'ombre, sur France 2

En 2017, elle joue cette fois-ci dans une série policière, La Mante, diffusée sur TF1 et désormais disponible sur Netflix. Dans un rôle bien différent du reste de sa filmographie, elle incarne le personnage de Jeanne Deber, une tueuse en série incarcérée.

Toujours sur TF1, en 2020, elle apparaît dans Grand Hôtel. Début 2021, elle fait partie du casting de En thérapie d'Olivier Nakache et Eric Toledano, diffusée sur Arte. 

Engagée pour la protection de l'enfance

Depuis 1985, Carole Bouquet est la porte-parole de la fédération de l'association La Voix de l'enfant, chargée de "l'écoute et la défense de tout enfant en détresse quel qu’il soit, où qu’il soit." Invitée au nom de l'association,au 20h30 le dimanche sur France 2, en 2018, elle a évoqué avec poigne le fléau des violences sexuelles sur les enfants.

Après avoir évoqué deux affaires judiciaires en cours, elle explique : "La justice dit ne pas avoir pu retenir la violence, la menace, la contrainte ou la surprise qui constituent les éléments du viol. Dans cette affaire, l’avocat général avait requis huit ans de prison et un suivi judiciaire. L’accusé, présumé auteur, a été acquitté et les jurés de la cour d’assises de Melun n’ont pas tenu compte de l’âge de la victime, ni de son état de sidération et de terreur."

Carole Bouquet a aussi toujours revendiqué son engagement féministe. "Je suis profondément féministe. La révolution doit passer d’abord par l’éducation et, dans nos pays, par l’égalité des salaires. Quand on sera tous sur le même pied, les relations entre hommes et femmes changeront et les choses se mettront en place d’elles-mêmes", avançait-elle à Paris Match. 

Je suis profondément féministe.

Carole Bouquet, productrice de vin en Italie

Dans les années 90, Carole Bouquet a acheté une propriété sur l'île de Pantelleria, au large de la Sicile. Pour la première fois, en 2020, l'actrice se laisser filmer sur ses terres. Face aux équipes de TF1, elle affirmait "aimer l'Italie d'une façon pas raisonnable du tout". Elle dit se "sentir légitime en Italie parce qu'elle produit quelque chose avec la terre". 

Depuis quinze ans, l'actrice s'est trouvé une autre casquette, celle de productrice de vin. Depuis 2005, en dehors des heures de tournage, elle fabrique avec ses équipes un vin blanc doux, le Sangue d’Oro. Sur son île, elle produit et vend également des câpres et de l'huile d'olive. Pour la première fois propriétaire d'une maison de campagne, Carole Bouquet, qui révélait au Monde être "une enfant des villes, du bitume",  a trouvé son paradis.

Carole Bouquet et Philippe Sereys de Rothschild

Entre 1978 et 1985, Carole Bouquet a partagé la vie du producteur de cinéma Jean-Pierre Rassam. Ensemble, ils ont eu un fils, Dimitri Rassam, époux de Charlotte Casiraghi, fille de Caroline de Monaco. En 1987, l'actrice a eu un second fils, Louis, avec le photographe et réalisateur Francis Giacobetti.

De 1992 à 1996, elle a été mariée au médecin Jacques Leibowitch, reconnu pour ses recherches sur le sida.

Elle a ensuite formé un couple très médiatisé avec Gérard Depardieu, avec qui elle avait déjà tourné trois films, de 1996 à 2005. Leur rencontre remontait à 1979, sur le tournage de Buffet froid de Bertrand Blier. 

En 2020, elle a expliqué à Vanity Fair être tombée amoureuse de lui, seulement après avoir changé son regard sur son ancien partenaire de jeu. "Quand il venait manger chez nous, je voyais un ami. J’avais une tendresse immense pour cet ami et une admiration infinie pour cet acteur, Gérard étant pour moi quelqu’un d’une puissance de jeu inégalée. Puis, un jour, il vivait seul, il s’était séparé, il aimait venir chez moi me raconter ses histoires... J’étais seule aussi, je venais d’avoir 40 ans... Et je me mets à le regarder autrement. D’un ami merveilleux, je l’ai regardé comme un homme", s'est-elle souvenue. 

Depuis 2014, Carole Bouquet partage la vie de Philippe Sereys de Rothschild, fils de l'acteur Jacques Sereys et de la baronne Philippine de Rothschild. Ils sont apparus pour la première fois ensemble au Festival de Cannes, en 2015.

Depuis, l'actrice française reste discrète sur sa vie privée. En 2017, elle confiait à Paris Match admirer chez son compagnon "la générosité, la gentillesse et l'attitude avec ses enfants".