Gabriel Iacono assure maintenant que son grand-père ne l'a pas violé

Depuis onze ans, le petit-fils de l'ex-maire de Vence accusait celui-ci. Aujourd'hui, il souhaite le voir blanchi.

Le Point.fr

Gabriel Iacono maintient qu'il a été violé alors qu'il était enfant, mais ne se souvient plus par qui.
Gabriel Iacono maintient qu'il a été violé alors qu'il était enfant, mais ne se souvient plus par qui. © AFP

Temps de lecture : 2 min

Gabriel Iacono, qui accusait depuis onze ans de viol son grand-père, l'ancien maire de Vence Christian Iacono, s'est subitement rétracté en envoyant un courrier au parquet de Grasse (Alpes-Maritimes), a-t-il expliqué, mercredi, au quotidien Nice-Matin. "Je me suis lavé des erreurs que j'ai pu commettre. C'est désormais à la justice de faire son travail et de reconnaître les siennes", déclare le jeune homme de 20 ans au journal. "Personne ne m'a poussé à l'incriminer. Pour autant, je n'ai pas menti. J'y croyais vraiment. Et puis j'ai pris du recul et de la maturité. Dès la fin du second procès, j'ai commencé à me poser des questions. Cela a mis trois mois pour mûrir", explique-t-il.

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Christian Iacono, 76 ans, a été condamné le 23 février par la cour d'assises d'Aix-en-Provence à neuf ans de réclusion pour viol et agression sexuelle sur son petit-fils. L'ancien maire de Vence, qui a toujours clamé son innocence, a déposé un pourvoi en cassation. En première instance à Nice, en avril 2009, devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes, il avait déjà écopé de neuf années d'emprisonnement.

Gérard Baudoux, l'un des avocats de l'ancien maire de Vence, devait rencontrer mercredi matin son client à la prison de Grasse pour définir une stratégie judiciaire. Les avocats devraient demander la mise en liberté de leur client. "Je reçois la nouvelle avec prudence. Ma conviction a toujours été qu'au regard d'un conflit familial extrême, tout était possible dans le domaine de l'irrationnel", a-t-il commenté mercredi à l'AFP. Le fils de l'ancien maire de Vence, un médecin installé à Reims, voue notamment à son propre père une haine tenace, rappelle-t-il. "Ce n'est pas une vraie surprise", ajoute-t-il, en notant que le petit-fils avait confié à un psychiatre qu'il avait "encore des choses à dire".

Transposition ?

Les faits incriminés s'étaient déroulés entre 1996 et 1998, dans la villa de Christian Iacono à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans. L'accusation reposait sur des rapports d'expert signalant l'existence, sur le corps de l'enfant, de cicatrices indicatives de sévices sexuels ainsi que sur les déclarations réitérées de Gabriel Iacono, jugées crédibles et cohérentes par les experts. Dans ses nouvelles déclarations publiées mercredi, Gabriel Iacono confirme qu'il a été violé, mais dit "ignorer par qui". "Cette scène, je continue à la voir, mais je ne la crois plus possible. J'ai peut-être effectué une transposition, désigné mon grand-père à la place de quelqu'un d'autre", dit-il. "Je ne peux pas vivre tant que mon grand-père n'est pas blanchi", ajoute le jeune homme, qui veut devenir avocat.

Lors du procès en appel en février, il avait pourtant porté de lourdes accusations à son encontre, en affirmant "je veux que la vérité éclate". "Mon grand-père, je l'aimais. C'était un dieu à mes yeux. Au final, c'est lui qui a fait les choses les plus dégueulasses possible", avait-il dit devant les jurés. Il s'était également dit "soulagé" par le verdict.

Commentaires (6)

  • sherlock06

    Arrêtez de juger et de vous moquer de ce jeune. Tous les psys vous diront qu'avant huit ans, le récit des événements que vit un enfant est fortement sujet a caution.
    Une chose est sure : il a été violé. Donc il a vécu un traumatisme énorme et à ce titre, il faut manifester un minimum d'empathie. Et c'est encore plus terrible pour lui de devoir "accuser" son grand-père qui était son "dieu". Et d'être dans le doute, de ne pas savoir si c'est vraiment lui. Car le traumatisme du viol a influencé sa mémoire.

  • darkglance

    Travaillant dans le domaine, il est de principe de prendre du recul sur la question et de ne pas juger hâtivement... Aussi le "à mettre sous surveillance" me parait bien mal placé. Dans quel cas, il faudrait mettre sous surveillance bon nombre d'élus actuels pour les délits commis...
    Il y a selon l'enquête un fait de viols avéré. Selon l'étude psy également. La question qui se pose est de savoir dans un premier temps si la rétractation ne vient pas d'une pression familiale, en raison entre autres d'un vieil homme ne voulant pas finir ses vieux jours en prison et de l'honneur d'une famille... N'y a t-il pas eu dans l'esprit de l'enfant de l'époque un amalgame entre le grand père et le violeur ?
    Une telle annonce lancera une enquête de toute façon, c'est évident. Mais tant qu'un autre verdict n'annulera pas l'ancien, je n'irais pas juger ce gosse mal dans sa peau sans connaitre la raison profonde qui l'a amené à écrire ce courrier.

  • Clicoeur

    Ce jeune homme dit vouloir devenir avocat. Sincèrement, je n'aimerais pas être défendu par lui ; sa mythomanie mal soignée risquerait de me coûter cher.