Une rupture d’anévrisme – ou anévrysme - est une urgence vitale qu’il faut traiter au plus vite. Lorsqu’une artère déformée se dilate comme un ballon (anévrisme), en raison d’une malformation congénitale généralement, elle peut rompre brutalement. Il se crée alors une hémorragie interne susceptible d’endommager une région plus ou moins étendue autour du cerveau, et parfois même à l’intérieur.

Selon la zone touchée, les séquelles sont différentes.

Quels sont les symptômes de la rupture d'anévrisme ?

L’anévrisme intracrânien se rompt souvent sans signes avant-coureurs, comme un coup de tonnerre. Mais un mal de tête violent peut survenir quelques jours auparavant, suite à la compression des tissus cérébraux à proximité de l’artère gonflée. Des nausées, des vomissements, une raideur dans la nuque, un trouble de la vision ou de la parole et une perte de connaissance interviennent parfois aussi juste avant ou au moment de la rupture.

Une course contre la montre est alors engagée car plus la prise en charge médicale est rapide, moins les dommages seront importants. En cas de doutes, appelez immédiatement le Samu (le 15 sur un téléphone fixe ou le 112 sur un portable). Dès l’arrivée aux urgences, "un scanner est effectué pour confirmer l’existence de l’hémorragie", explique la société française de neurochirurgie.

Une artériographie (imagerie du réseau artériel) est également souvent pratiquée pour révéler l’état des vaisseaux avoisinant l’anévrisme.

Quels sont les traitements en cas de rupture d'anévrisme ? 

Le mode de traitement diffère selon la taille, la localisation et l’état des artères cérébrales du patient.

Deux techniques sont désormais possibles : 

La première est chirurgicale : elle consiste à poser une petite pince (un clip) à la base de l’anévrisme afin d’interrompre les saignements. Réalisée par des neurochirurgiens, elle se déroule sous anesthésie générale.

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La seconde fait appel à des radiologues vasculaires interventionnels. Un cathéter est introduit dans l’artère au niveau de l’aine. Il est ensuite acheminé sous contrôle radiologique jusqu’au cerveau. L’artère cérébrale lésée est alors colmatée à l’aide de microbilles qui empêchent le sang d’affluer.

Des séquelles variables, une longue rééducation

Certaines ruptures d’anévrisme traitées à temps ne laissent à terme aucune séquelle importante.

"Un sujet de moins de 40 ans porteur d’un anévrisme de moins de 12 mm, et en bon état neurologique, a trois chances sur quatre de guérir sans séquelle", estime la Société française de neurochirurgie.

En revanche, les chances tombent à une sur deux pour les patients de plus de 60 ans. Selon la zone du cerveau touchée, l’impact n’est pas le même. Certains ont juste quelques maux de tête et des pertes de mémoire, mais d’autres perdent l’usage de la parole, de la vue ou bien de la mobilité d’un bras et/ou d’une jambe.

Ces handicaps sont souvent réversibles, au prix d’une longue rééducation. Comme le cerveau est plastique, il peut surmonter la situation en se réorganisant autrement.

Grâce à des séances d’orthophonie, d’ergothérapie et de kinésithérapie, le patient récupère peu à peu tout ou partie de ses compétences. Mais il faut compter plusieurs années pour se remettre complètement. Une grande fatigue et des difficultés de concentration peuvent perdurer à plus long terme. Il faut laisser du temps au temps.