Car si le grand public a globalement embrassé le retour de flammes vestimentaire des années 2000, le string apparent continue de nous laisser vaguement hésitantes, voire complètement récalcitrantes.
Et pour cause, le grand public (vous, moi et globalement toute personne vestimentairement audacieuse née dans les années 80) n’a plus 15 ans, ni 20 ans, et a largement tiré les leçons des erreurs stylistiques de ses jeunes années.
Arme de séduction massive sur fond de vague porno-chic un brin patriarco-centré, le string jouissait en effet 30 ans plus tôt d’une popularité assumée, associant étroitement empowerment féminin et sexualité revendiquée.
C’est l’heure du girl power et des pop-stars aux chansons explicites, Britney Spears, Christina Aguilera et autres Spice Girls se livrant à des dégaines vestimentaires ultra-suggestives révélant autant que possible leur intimité.
Même combat sur le petit écran où des Paris Hilton et Loana connaissent alors leur heure de gloire à grand renfort de pantalons taille basse et de string apparent, mais aussi sur le tapis rouge, où des actrices dans l’air du temps comme Gillian Anderson et Halle Berry font faussement scandale en exhibant leurs controversées dessous.
Autant de figures et de moments forts de la pop-culture qui contribuent, en ces insouciantes années, à faire du string apparent un objet de désir, y compris et surtout auprès des jeunes filles qui souhaitent plus que jamais imiter leurs idoles au mépris parfois de la désapprobation de leurs parents.
Et pour cause, associé à l’univers pornographique et à des starlettes en proie aux excès diverses, le bout de ficelle sera progressivement marqué du sceau de la vulgarité, accusé de contribuer à la sexualisation outrancière des adolescentes.
Nous sommes en 2008, à l’aune d’une crise économique mondiale, qui comme chaque récession, se trouvera marquée par un virage vestimentaire des plus pudiques. Des pièces de lingerie longtemps répudiées tirent alors leur épingle du jeu, à l’image des culottes tailles hautes, des shorty vintages ou encore des nuisettes rétro.
Exit le string qui saucissonne les fesses au nom du soi-disant plaisir visuel de ces messieurs, les femmes privilégient désormais confort et bien-être avec des dessous couvrants et délaissent dans le même temps les pantalons taille basse au profit des désormais vénérés mom jean.
Autant de paramètres stylistiques qui conduisent le string à être relégué au rang de pièce utilitaire, celle que l’on porte dans un pur souci d’invisibilité.