Environ cinq millions de Français refusent de se faire soigner les dents par manque de moyens financiers. Mais ce chiffre est amené à régresser. A partir de janvier 2020, certains soins dentaires ne coûteront plus rien car ils seront intégralement remboursés.

Deux syndicats de dentistes sur trois ont accepté, jeudi 31 mai 2018, de signer la nouvelle convention proposée par l'Assurance maladie, permettant ainsi le remboursement à 100% de certaines prothèses, comme l'avait promis Emmanuel Macron en 2017.

Selon le nouveau texte, l'objectif premier sera de favoriser la prévention aux soins dentaires. Un examen bucco-dentaire préventif sera remboursé à 100% tous les trois ans, pour les personnes âgées de 3 à 24 ans (contre 6 à 18 ans aujourd'hui). 

Le prix des prothèses sera quant à lui encadré et plafonné, mais en contrepartie les tarifs des soins conservateurs (caries, détartrage, dévitalisation...) seront revalorisés et de nouveaux actes dentaires devront être créés. 

Les prothèses "standard" entièrement remboursées

Toutes les prothèses ne bénéficieront pas du "reste à charge zéro". Seules les couronnes en métal pour les dents du fond et les couronnes en céramique blanche pour les dents de devant seront intégralement prises en charge. Actuellement, pour une de ces prothèses, le prix est d'environ 650 euros (parfois plus selon les dentistes). Elles sont remboursées à hauteur de 70%.

"Les prothèses que nous remboursons sont de grande qualité (…) Ce n’est pas du tout bas de gamme", indiquait la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, vendredi 1er juin 2018 à l'antenne d'Europe 1, après avoir essuyé certaines critiques quant à la qualité des prothèses qui seront intégralement remboursées à l'avenir.

Si un patient souhaite avoir un autre type de prothèse que celles couvertes par cette nouvelle convention, il devra en revanche payer de sa poche le surplus ou bien se tourner vers sa mutuelle.

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Certaines voix dénoncent une "dentisterie low cost"

Un syndicat manque tout de même à l'appel : la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL), qui reste toujours opposée à des négociations et dénonce "une dentisterie low cost". 

Les premières mesures de l'accord entreront en vigueur début 2019, la mise en place du "reste à charge zéro" sur les prothèses commencera dès 2020 et devra être accessible pour tous en janvier 2021.

D'ici à 2023, près de la moitié des prothèses dentaires (46%) devraient pouvoir profiter du remboursement total, tandis qu'un quart bénéficiera du "reste à charge modéré" avec des prix plafonnés. Les actes restants (29%) resteront, eux, à tarifs libres.