C'est un fait, le manque de sommeil a un impact négatif sur la santé. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il a également une influence sur nos relations sociales. Des chercheurs suédois affirment en effet que le déficit de sommeil pourrait jouer sur notre sociabilisation dans une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America

Pour rappel, selon une enquête Opinion Way pour l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance, 36% des actifs Français dorment moins de six heures par nuit, hors, la National Sleep Foundation recommande 7 à 9 heures de sommeil pour un adulte.  

Moins de sommeil, moins d'interactions sociales

Les scientifiques du Karolinka Institute et de l'Université de Stockholm se sont donc penchés sur le lien entre habitudes de sommeil et interactions sociales. Les 641 participants à l'étude, tous professionnellement actifs, ont dû tenir un journal de bord de leurs habitudes de vie en détaillant leurs somnolences au cours de la journée, mais aussi leurs activités sociales et ce, trois semaines durant. 

En analysant les données des différents journaux, les chercheurs ont relevé des connections, encore inconnues, entre sommeil et sociabilisation. Ainsi, nos envies de dormir et notre pouvoir d'interaction avec les autres semblent être impactés par l'heure de la journée. Si vous avez l'habitude de vous engager dans des activités sociales en fin de matinée ou en début d'après-midi, sachez que cela a tendance à engendrer plus de somnolences. En parallèle, la sociabilisation en soirée nous aiderait à dormir plus longtemps. 

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Vues comme un tout, ces données montrent pour les chercheurs que l'envie de dormir induit, en général, une baisse d'interactions sociales, ainsi, ils indiquent que ces dernières peuvent diminuer jusqu'à 70% quand on a sommeil. 

Les Français dorment peu

Des somnolences régulières qui sont notamment dues à un manque de sommeil, qui devient de plus en plus courant. Les Français ne respectent d'ailleurs pas la moyenne recommandée par la National Sleep Foundation. Selon le baromètre de Santé Publique France publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 12 mars 2019, notre temps de sommeil est passé d'en moyenne 6h42 (en semaine) en 2017, contre 7h09 dans la précédente enquête de 2010. 

En 50 ans, nous aurions ainsi perdu entre 1h et 1h30 de sommeil. Pourtant, un sommeil suffisant (et de qualité) devrait être notre priorité, notre état de santé reposant grandement sur lui.

Des conséquences multiples sur l'organisme

S'il peut donc altérer nos relations avec les autres, le manque de sommeil a aussi des effets néfastes sur notre santé, qu'elle soit physique ou mentale.

A court terme, on note de l'irritabilité, des maux de tête, une baisse de motivation ou encore des problèmes de vigilance. La somnolence au volant est d'ailleurs la première cause des accidents sur l'autoroute. 

A long terme, les études ont montré que dormir trop peu pouvait engendrer des prises de poids, une baisse des défenses immunitaires, des problèmes cardiovasculaires ou encore des difficultés d'apprentissage et de mémoire