A l’occasion de la 15ème journée du Sommeil, célébrée ce vendredi 27 mars, l’INSV s’est penchée sur l&rsrsquo;interaction entre sommeil, nutrition, métabolisme, prise de poids et santé.

Sommeil et métabolisme : une origine hormonale

« Nombre d’hormones suivent des rythmes circadiens et sont sécrétées pendant la nuit, ou davantage la nuit que le jour » explique le Pr Léger, président de l’INSV. « Une diminution du temps de sommeil vient tout naturellement bouleverser le tempo physiologique des hormones impliquées à la fois dans la régulation du sommeil et dans le métabolisme énergétique ».

La leptine et la ghréline : deux hormones impliquées dans la régulation de la balance énergétique

La ghréline, sécrétée le jour, stimule l’appétit tandis que la leptine, hormone de la satiété secrétée pendant le sommeil, l’inhibe. Cela provoque ainsi une diminution de la faim et une augmentation de sa sensation de satiété nocturne si l’on dort assez. Or, une réduction du temps de sommeil met à mal cet équilibre.

Les concentrations de ghréline et de leptine se modifient. On a faim et on perd cette sensation de satiété.

« L’hormone de croissance régule la masse grasse »

La sécrétion de l’hormone de croissance augmente pendant la nuit, en particulier pendant les 2 à 3 premières heures de sommeil. Si, chez l’enfant, elle assure la croissance, elle joue également un rôle chez l’adolescent et chez l’adulte. « L’hormone de croissance régule la masse grasse » explique le Pr Léger.

La réduction du temps de sommeil pourrait donc agir sur la masse grasse via la diminution de l’hormone de croissance.

Le cortisol, sécrété la nuit

Vidéo - Plats familiaux

La sécrétion de cortisol augmente dans la deuxième partie de la nuit et atteint son pic maximum le matin. La privation de sommeil ou l’insomnie perturbent ce rythme circadien. En résulte une augmentation trop précoce du niveau de cortisol dans la journée, laquelle a un impact sur la faim, l’insulino-résistance et le développement d’une obésité abdominale.

Dérèglement de la régulation glycémique en cas de manque de sommeil

Au cours de la nuit se produit une diminution de la consommation de glucose par le cerveau. Si on dort peu, ce mécanisme de régulation glycémique se dérègle, ce qui accroît encore l’impact du manque de sommeil sur la faim et la satiété.

La présence d’une composante comportementale

Sous l’effet d’une réduction du temps de sommeil, le comportement alimentaire se modifie tout à la fois la nuit et le jour.

  • On grignote plus : après une mauvaise nuit, on est fatigué. Et cette lassitude incite à rechercher de l’énergie : les grignotages augmentent, tout comme la quantité de calories ingérées.
  • On ingère plus de glucides : de nombreuses études ont montré qu’une restriction du sommeil sur plusieurs nuits entraîne une augmentation de la sensation de faim et des apports énergétiques, avec une attirance plus marquée vers les aliments caloriques riches en glucides.
  • On bouge moins : cette fatigue et ces variations alimentaires s’accompagnent d’une tendance à moins bouger. Cette baisse de l’activité physique diminue le métabolisme et, en corollaire, augmente la mise en réserve des calories absorbées.
  • On boit plus de café, ce dernier stimulant l’appétit.
  • L’envie de se faire plaisir augmente : on favorise alors les aliments sucrés et les excès.

A la lumière des données de cette enquête, il apparaît évident qu’une dette de sommeil comporte des risques pour la santé. Un déficit de sommeil est associé à un risque d’obésité, ce qui constitue également un facteur de risque pour d’autres maladies comme le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires.

Cependant, d’autres facteurs sont impliqués à la fois dans les troubles du sommeil et dans l’obésité : l’exercice physique, l’humeur, l’anxiété.