Comme le souligne un article de The Guardian, la majorité des gens apprécie la saison des fêtes. Et pour cause : Noël et le Nouvel An sont propices aux retrouvailles, aux discussions, aux rassemblements et à la sociabilité. Mais comment appréhender les célébrations quand on est timides, introvertis et mal à l’aise en société

Tout d’abord, si l'on en croit la journaliste Lucy Mangan, qui se définit comme introvertie pour le média anglais, la définition clinique d’un introverti est quelqu’un qui est épuisé par l’interaction sociale (en dehors de quelques conditions très limitées)”. Un trait de personnalité à différencier de la timidité.  

En effet, “quand on est timide, on a peur du jugement d'autrui et du regard de l'autre. L'introverti ne s'isole pas par crainte mais pour ‘recharger ses batteries’ (là où l'extraverti a besoin des autres pour se recharger)”, explique de son côté Emma Scali, thérapeute et autrice. D'où la difficulté d'apprécier les rassemblements festifs. 

Se demander si l’on veut vraiment faire la fête

D'abord, demandez-vous si vous avez vraiment envie d’aller à cette soirée. La question de l'envie est fondamentale, commence la thérapeute. Comme le mot l'indique, on parle de ce qui vous fait plaisir et de votre motivation à sortir : rencontrer de nouvelles personnes, danser ou faire la fête, lâcher prise ? En clarifiant ce point, on clarifie les enjeux et on sort de ce que les autres vont penser".

Se demander si on doit vraiment y aller, une technique qu'approuve Lucy Mangan auprès de The Guardian, et qui préconise, elle, de parfois délaisser ces soirées pour se préserver : “des mesures d’autoprotection et des manœuvres d’évitement doivent être déployées si nous voulons protéger notre santé mentale et nos capacités limitées de socialisation”.

Poser des questions aux autres

Mais parfois, impossible d’y échapper. Dans ce cas-là, le secret c'est de poser des questions selon les expert.es. Une stratégie moins difficile que de parler de soi.

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Ainsi, tentez d'entamer la discussion en questionnant les autres et évitez qu’on vous questionne trop, vous. Pour cela, "il suffit de poser une question à quelqu’un sur lui-même, de fixer un regard d’intérêt sur votre visage”, explique Lucy Mangan.

Et si questionner est trop difficile, il existe une autre possibilité : "si on a du mal avec les conventions sociales qui fatiguent et nécessitent des efforts, laissez les autres venir. Soyez curieux, posez des questions mais sans pression. Il n'y a pas d'enjeu. Juste un bon moment à passer”, commente l'autrice de Séries sur le Divan, Histoires et Personnages en thérapie (EnvolUme, 2022).  

Surtout rester soi-même 

Si vous avez du mal à socialiser, ne faites pas semblant pour faire plaisir aux autres : “quand il s’agit d’entamer une conversation être transparent est la voie à suivre. Je pense que tout ce qui est chargé, ou prédéterminé, rend l’interaction initiale fausse, fabriquée”, dévoile de son côté Joël Golby, toujours à The Guardian

Ainsi, le secret est de rester soi-même, quitte à s'accorder des moments seul.e ou à sortir s'aérer : “si vous vous forcez à jouer un rôle, vous pouvez avoir l'impression que ce sera payant à court-terme, mais à long terme, cela va vous épuiser. Ce qui est nourrissant, c'est de pouvoir créer du lien en profondeur et pour cela il est important de se respecter soi-même”, précise Emma Scali. 

Prendre son temps 

Mais surtout n'allez pas trop vite. Ne vous forcez pas à être drôle, détendu.e et à l'aise avec tout le monde. "Quand on est introverti.es, se socialiser demande des efforts. De fait, cela nécessite du temps, de bien se connaître et de faire les choses de manière progressive. Choisissez peut être le type de sortie qui vous fait le plus envie", propose la thérapeute.
 
Autre possibilité pour se sentir bien et compris.e en soirée : donnez votre "mode d'emploi" aux autres, pour qu'ils appréhendent différemment votre comportement. Pour finir, "rappelez-vous que votre timidité n'est pas un défaut mais une particularité de votre personnalité, qui a aussi ses qualités comme la capacité d'écoute ou d'observation et c'est très précieux", conclut Emma Scali.