Plus de 23 000 nouveaux cas de lymphomes, toutes formes confondues, sont diagnostiqués chaque année en France. Le type le plus fréquent, le lymphome non hodgkinien (80 % des cas environ), gagne du terrain. Le nombre de personnes atteintes croît de près de 5% par an depuis les années 1970 ! La profusion de produits chimiques qui nous entourent pourrait être responsable de cette hausse, selon l’association France Lymphome Espoir.

Certains pesticides, comme le glyphosate, sont notamment pointés du doigt. Une étude américaine de l’université de Washington a en effet montré début 2019 que son exposition à haute dose augmente d’au moins 40% le risque de développer un lymphome. Mais heureusement, grâce aux avancées de la recherche ces dernières années, les chances de guérison sont de plus en plus importantes.

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Une pathologie difficile à diagnostiquer

Comme les signes extérieurs de lymphomes ne sont pas spécifiques - gonflement d’un ou plusieurs ganglions, grande fatigue et démangeaisons, avec parfois fièvre persistante et amaigrissement -, le diagnostic est souvent tardif. Nombre de patients errent de spécialiste en spécialiste avant que l’hypothèse d’un lymphome ne soit évoquée.

Une biopsie s’avère alors nécessaire pour confirmer les soupçons. Une partie d’un ganglion atteint est prélevé par voie chirurgicale ou par ponction à l’aide d’une fine aiguille. Selon la localisation, cet examen est réalisé sous anesthésie locale (ganglion sous le menton, dans le cou, l’aisselle ou l’aine) ou sous anesthésie générale (ganglion du thorax ou de l’abdomen). Le prélèvement est ensuite analysé sous microscope en laboratoire. Des prises de sang et des examens d’imagerie médicale (scanner ou pet-scanner) sont également réalisés pour pronostiquer l’évolution de la maladie et arrêter le choix du traitement. 

Des traitements de plus en plus performants

Le combat contre les lymphomes a énormément progressé. Comme il n’existe pas UN lymphome, mais DES lymphomes, la prise en charge diffère selon les cas : le type de lymphome, son stade, le nombre d’organes touchés, etc… . "Le lymphome de Hodgkin est l’un des cancers que l’on soigne le mieux", indique l’Institut Curie. Son traitement repose principalement sur la chimiothérapie pour traiter l’organisme dans sa globalité et la radiothérapie pour éradiquer les cellules tumorales nichées au cœur des ganglions.

Les lymphomes non hodgkiniens ont quant à eux bénéficié d’immenses progrès depuis deux décennies. La majorité d’entre eux est désormais traitée par immuno-chimiothérapie, c’est-à-dire une combinaison de chimiothérapie et d’immunothérapie à base d’anticorps monoclonaux. Son principe : aider le système immunitaire du patient à lutter de lui-même contre les cellules cancéreuses, ce qui décuple l’efficacité de la chimiothérapie sans augmenter ses effets indésirables. Pour éviter un trop grand nombre de piqûres dans les veines, un cathéter peut être mis en place au niveau de la clavicule.

Si le cancer est très agressif, une greffe de cellules souche de moelle osseuse peut en outre être réalisée pour régénérer la moelle affaiblie par les traitements et réduire les risques de récidive. "Sept patients sur dix atteints d’un lymphome agressif peuvent espérer une rémission après une première ligne de traitement, précise le Dr Richard Delarue, hématologue à l’hôpital Necker de Paris et membre du Lysa*. Une étude a montré que ceux qui n’ont pas rechuté dans les 24 mois qui suivent le diagnostic et le début du traitement ont une espérance de vie identique à celle de la population générale".

Pour en savoir plus, des associations existent, comme France Lymphome Espoir qui soutient les patients et leurs proches dans cette épreuve difficile.

* Association pour la recherche clinique contre le lymphome