Elle, c’est Ariane : elle a 37 ans et elle a eu plusieurs vies. Après avoir travaillé dix ans dans la mode, elle fait un burn out qui a duré deux ans, puis s’est reconvertie dans une profession-passion. Et si on parle d’elle aujourd’hui, c’est qu'elle a décidé de se livrer dans un livre Ne t'inquiète pas, tout va bien (Ed. Flammarion)*. 

Et si l'histoire d'Ariane Dubois vous dit quelque chose, c'est qu'en 2018 elle avait témoigné devant la caméra du média Les Déviations**. Une vidéo devenue virale qui totalisait rapidement plusieurs millions de vues, selon les producteurs du portrait.

Trentenaires en burn-out : entre déni et prise de conscience

Si l’histoire d’Ariane a autant été partagée, appréciée ou commentée, c’est qu’elle fait écho à une situation de plus en plus connue des salariés, trentenaires ou plus âgés : l’épuisement professionnel ou burn-out. Si les chiffres sont encore rares sur ce sujet, de plus en plus d’études et d’outils mettent en lumière ce sentiment de perte de sens et de fatigue professionnelle, parfois que le salarié lui-même ne sait pas forcément diagnostiquer. D’ailleurs, “un salarié sur quatre n'arrive pas à estimer son risque de burnout” selon une étude datant de juillet 2018 menée par la startup Moodwork.  

En racontant son histoire, de son premier poste d’assistante styliste à cette fatidique réunion traitant de la couleur d’une jupe culotte, Ariane fait tomber doucement mais sûrement les tabous qui accompagnent - souvent - cette question du burn out : “L’argent, la reconnaissance, un bel appartement et des beaux habits. On ne peut pas se dire ou on ne pas se plaindre, en disant ‘ça va mal’ [...] On s’interdit d’aller mal ou de se dire qu’il y a un problème. Jusqu’au jour où …” 

Le jour où tout a basculé

Un jour donc, après des années à grimper les échelons, un boeing 747 lui arrive “en pleine tronche” et la “vacuité de sa vie” lui apparaît très clairement : “j’avais une vie vide de sens, et ça c’est terrible”, martèle-t-elle. Ce jour là, elle part. Physiquement et mentalement. Elle va en Poitou-Charentes chez sa mamie Pierrette, et elle y reste six mois, "dans un lit en dépression la plus totale". Ariane décrit alors ce qu’elle appelle “sa petite mort”, ses pleurs parfois, sa fatigue et ses questionnements sur qui elle est et ce qu’elle va faire de sa vie.

Et puis un jour, elle se relève et décide de faire ce qu’elle a envie. Elle n’a plus peur, ni du manque, ni de prendre le temps de s’écouter. Elle rencontre durant son cheminement les philosophes, leurs idées et leur folie parfois. Elle décide d’écrire un livre sur l’histoire de France qui est sa passion, qui lui ouvre d’autres portes dont celles d’un nouveau métier : journaliste, dans une émission historique. Un métier qui se révèle être en accord avec ses valeurs et ses passions.

Aujourd’hui, Ariane est en phase exploratoire, elle poursuit son cheminement et sort donc un autre livre. Pour raconter plus intimement son histoire : de sa descente aux enfers à sa renaissance, en passant par l'expérience du burn out.

Un ouvrage nécessaire qui nous fait réfléchir à la place du travail dans notre vie.  

* Ne t'inquiète pas, tout va bien, d'Ariane Dubois (Ed. Flammarion) 19 euros
**Les Déviations est un nouveau média 100% social, lancé en septembre, qui met en lumière des histoire de
gens qui ont décidé de changer le cours de leur vie. A retrouver sur les réseaux sociaux et sur www.lesdeviations.fr