À l’occasion de la Fête du Travail 2019, Randstad via l'institut Kantar TNS a publié une nouvelle étude sur "les Français et le 'sens' du travail. Résultat ? 18% des sondés ont l'impression d'occuper un Bullshit Job. 

Avec les innovations technologiques et les dérives économiques contemporaines sont nés « les métiers à la con ». Fer de lance du combat de l’anthropologue américain David Graeber – leader du mouvement Occupy Wall Street et professeur à la London School of Economics – ces « bullshits jobs » constitueraient le mal du siècle du monde du travail. Son ouvrage dédié - qui fut un best-seller outre Atlantique - vient de paraître aux Editions Les Liens qui Libèrent¨*.

Alors que le phénomène est depuis plusieurs années décrypté dans les médias, de plus en plus de salariés se sentent piégés dans des jobs à la con. S'il est question en partie de ressenti personnel, il existerait des signes pour savoir si vous avez un "job à la con". Petit bémol malgré tout : ces ressentis ou ces signes peuvent aussi être dus à un patron incompétent. Mais ce sera l'objet d'un tout autre article. 

5 signes que vous avez un Bullshit job

  • Vous avez du mal à expliquer votre métier en société

Premier symptômes des "jobs à la con" ? Vous ne savez pas vraiment ce que vous faites comme métier et surtout, vous ne pouvez pas l’expliquer. Ainsi, quant aux réunions de famille on vous (re)demande ce que vous faites, vous tournez autour du pot ou généralisez en résumant votre job au nom de l’entreprise pour laquelle vous travaillez.

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La plupart du temps quand on a un "bullshit job", on s’ennuie. Ne sachant pas vraiment ce que l’on fait la plupart du temps ni pourquoi on le fait, on commence à se créer des refuges. Exemple : vous avez débridé votre ordinateur de travail pour regarder Netflix… ou bien, vous passez la journée sur les réseaux sociaux au point que vous vous demandez si vous ne feriez pas un bon community manager… 

  • Vous pensez que votre travail peut être fait par un stagiaire de 3ème

Si vous ne savez pas vraiment expliquer le métier que vous faites, vous savez aussi qu’avec un bon briefing, n’importe quel adolescent sensibilisé aux ordinateurs pourraient le faire à votre place. D’ailleurs, dès que vous poserez votre démission, ce sera probablement le cas…

Pas un jour ne passe sans que vous envisagiez sérieusement de reprendre une formation pour devenir fleuriste/artisan/fromagère/infirmière ou prof. Des métiers que vous jugez beaucoup plus utile pour la société et où vous pensez pouvoir trouver votre place.

  • Vous comptez partager cet article avec certains collègues/amis/proches

Dernière preuve que vous avez (ou pensez avoir) un job à la con ? Vous allez immédiatement partager cet article avec vos proches, parce que oui, vous en parlez régulièrement.

Dernière précision avant de conclure, l’intitulé de "job à la con" ou "bullshit job" n’est en aucun cas un jugement de valeur sur un type de métiers ou de services, c’est en réalité un constat alarmant d'un mal-être observé par David Graeber chez de nombreux salariés à travers le monde. Le tout amplifié par le tournant ultra-technologique de la société et l’émiettement des tâches.

Et à David Graber de conclure : "Que penser d’une société qui, d’une part, méprise et sous-paie ses infirmières, chauffeurs de bus, jardiniers ou musiciens ? autant de professions authentiquement créatrices de valeur ? et, d’autre part, entretient toute une classe d’avocats d’affaires, d’actuaires, de managers intermédiaires et autres gratte-papier surpayés pour accomplir des tâches inutiles, voire nuisibles ?". 

*"Bullshit Jobs" de David Graeber, Ed. Les Liens qui Libèrent, 25 euros (septembre 2018)