Vous posez deux questions différentes.
D’abord, pour le choix des sujets. Pour rappel, la poésie n’est pas tombée l’an dernier en dissertation (mais le roman), donc il y a bien un principe d’alternance. De plus, l’année qui précédait, vraisemblablement le sujet initialement prévu n’était pas la poésie (c’était je crois l’argumentation, mais l’information reste à vérifier), mais pour un problème de rupture d’équité, il me semble, c’est le sujet de remplacement qui est tombé : et effectivement en dissertation, c’était l’objet d’étude poésie. Ce sont malheureusement des choses qui arrivent, mais le directoire veille bien à l’alternance entre les objets d’étude. (Pour rappel, la nouvelle mouture du bac n’existe que depuis 2019 et il y a eu une année sans, en raison du Covid. Donc on manque aussi de recul).
Pour la seconde question : aucun élève n’est « puni » en tombant sur tel ou tel auteur. Ce n’est pas du tout l’esprit de la matière, ni de l’épreuve.
L’enseignant a le choix entre trois oeuvres, fixées par un programme national, pour chaque objet d’étude. Il fait le choix qui lui semble le meilleur pour ses élèves, en fonction de sa connaissance des oeuvres proposées, de sa progression annuelle (dans une perspective pédagogique) et enfin de ses goûts - puisque c’est bien connu, on transmet mieux ce que l’on aime ! L’enseignant ensuite amène sa classe à lire et étudier l’oeuvre, à en approfondir la lecture, si possible à l’apprécier.
Enfin, ce n’est pas parce qu’un auteur est moins connu qu’il y a moins de choses à dire sur celui-ci. De même, certaines oeuvres choisies sont moins connues et attendues que d’autres, mais les choix restent pertinents pour leur dimension littéraire. Ainsi « La Rage de l’expression » est moins connue que « Le parti pris des choses » de Ponge, ou encore on peut considérer que les « Cahiers de Douai » sont une oeuvre moins approfondie ou aboutie que « Illuminations » ou « Une saison en enfer » de Rimbaud (d’ailleurs il a même voulu détruire ces Cahiers). Pour autant, il y a pour chacune beaucoup de choses à dire et les élèves l’ont découvert cette année.
D’ailleurs, tout à l’heure, un parent a fait la même remarque sur Francis Ponge, en trouvant ce sujet plus difficile (et l’oeuvre également) que les autres… En fait, tous les sujets sont accessibles et les enseignants veillent à être bienveillants dans la notation et à équilibrer les notes.
Charlotte Laugraud