Les sujets de français du bac 2024 pour la voie générale sont à retrouver ici.
1. L’expression d’un amour passionnel
a. Une description sensuelle de la femme aimée
Le narrateur est d’abord un observateur fasciné par la duchesse de Nevers. Sa description est celle d’un véritable tableau qui met en valeur l’être aimé, avec le champ lexical qui renvoie à l’univers de la peinture : « je voyais son profil charmant se dessiner sur un ciel d’azur » (l. 3-4).
Mais le narrateur est aussi inclus dans ce tableau et associe l’être aimé à l’instant qu’il est en train de vivre. Ce dont témoignent les détails qui évoquent les « particules brillantes », le paysage, « l’air frais du soir » et surtout le doux « parfum du jasmin » (l. 1 à 10), ce qui donne une coloration sensuelle à la scène.
b. Un sentiment intense lie le narrateur à la duchesse
Cette intensité est soulignée par de nombreuses hyperboles :
« Une vive émotion s’empara de mon cœur » (l. 8),
« tout m’enivrait d’amour » (l. 12),
« je l’adore » (l. 13),
ou par une structure restrictive qui souligne son évidence :
« je ne puis que l’adorer » (l. 16-17).
c. Une complicité évidente et une entente parfaite entre les deux personnages
La femme aimée comprend le narrateur, c’est le sens de la métaphore du verbe « lire » :
« elle lit dans mon cœur, elle devine mes sentiments » (l. 14-15),
ou de la question rhétorique : « ne le savez-vous pas ? ».
ll y a une réciprocité des sentiments :
« Quand vous souffrez, je souffre avec vous » (l. 23-24), avec le parallélisme formé par la répétition du verbe « souffrir » qui témoigne de leur compassion mutuelle.
2. Mais cet amour passionnel est aussi un amour impossible
a. Le narrateur constate l’impossibilité de son amour
Une simple coordination et une hyperbole soulignent brutalement son drame intérieur :
« je l’adore, pensai-je, et je suis pour jamais séparé d’elle » (l. 13-14).
Drame rappelé par une négation lexicale :
« la barrière qui nous sépare est insurmontable » (l. 16).
b. La passion du narrateur s’enferre dans l’hésitation
La gestuelle du narrateur témoigne de son sentiment d’abandon :
« j’appuyais ma tête sur le balcon » (l. 20).
Il n’ose exprimer la profondeur de ses émotions :
« mon cœur était trop plein pour parler » (l. 20-21),
« je n’osai lui dire que oui » (l. 27).
L’éventualité du bonheur n’est exprimée qu’en creux, sur un mode hypothétique :
« si nous passions notre vie comme nous avons passé ces deux mois, vous seriez malheureux ? ».
c. Et le désespoir oblige le narrateur à chercher un substitut à son amour
Il vous reste 10.21% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.