"Si vous êtes une femme violentée et que vous avez choisi d'être chez votre assistante sociale, votre amie, votre maman, à la mairie et que vous avez peur du commissariat (l'accueil qu'on peut vous apporter, le regard des autres, la difficulté de rentrer dans un commissariat, ce n'est jamais évident), alors les forces de l'ordre pourront se déplacer pour prendre votre plainte", a annoncé le ministre de l'Intérieur, rapporte FranceInfo.

Ce mardi 12 octobre, devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin a précisé l'expérimentation d'un nouveau dispositif pour lutter contre les violences conjugales : le recueil de plainte chez autrui. 

Cette annonce fait écho au mouvement #DoublePeine sur Twitter. Depuis plusieurs jours, des victimes de violences sexuelles et sexistes dénoncent le mauvais accueil reçu dans les commissariats. Une problématique qui revient souvent dans ce genre d'affaires où le manque d'écoute, d'accompagnement ou de considération peut dissuader les victimes de porter plainte. 

Expérimentation dans plusieurs départements

"Nous allons lancer avec [Marlène Schiappa], à partir de la fin de l'année, une expérimentation qui permettra dans certains départements que les policiers et gendarmes se déplacent" pour prendre les plaintes des victimes de violences conjugales", précise encore Gérald Darmanin. 

Vidéo du jour

Certaines parties du territoire seulement sont concernées par cette mesure-test. L'entourage du ministre a précisé à l'AFP qu'une liste de départements sera déterminée "dans les prochains jours".

Une demande de formation des policiers

La difficulté rencontrée par certaines victimes de violences sexuelles, de violences conjugales ou de sexisme pour aller déposer plainte avait déjà été dénoncée par le collectif NousToutes et leur enquête #Prendsmaplainte.

Face aux annonces du gouvernement, certaines associations féministes en demandent plus. "Il est temps d’arrêter d’expérimenter et de mettre en place des politiques publiques d’ampleur sur tout le territoire", défend ainsi #NousToutes sur Twitter.

Depuis le mouvement #Metoo, ou le Grenelle sur les violences conjugales, quelques avancées sont à noter. L'expérimentation du dépôt de plainte à l'hôpital avait été lancée à la suite du Grenelle, et doit être prochainement étendu à l’ensemble du territoire.

Le numéro d'écoute, 3919, destiné aux personnes victimes de violences sexistes, sexuelles et conjugales, est depuis récemment joignable tous les jours, 24h/24.