Les staphylocoques sont des germes très répandus. Ils colonisent fréquemment la peau et les muqueuses, principalement celles du nez, car ils font partie du microbiote cutané naturel. On en trouve aussi dans l’environnement, aussi bien dans les eaux non-traitées, que dans les sols, dans certains aliments, sur les torchons, les téléphones portables et même les claviers d’ordinateurs.

Tous ne sont pas identiques. Certains comme les staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus) sont impliqués dans des pathologies sévères, d’autres comme les staphylocoques blancs (Staphylococcus epidermis) ou les staphylocoques saprophytus s’avèrent généralement moins redoutables.

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Comment attrape-ton un staphylocoque ? 

30 à 50% de la population est porteur sain de staphylocoques dorés, selon l’Institut Pasteur, c’est-à-dire que ces germes colonisent leur peau sans provoquer de symptômes. Mais, il suffit que leur barrière cutanée soit altérée (coupure, commissures des lèvres craquelées, eczéma…) pour que les bactéries s’infiltrent à l’intérieur.

Si la souche est virulente et la personne en petite forme immunitaire, les staphylocoques vont proliférer et développer une infection cutanée avec formation de pus : folliculites et furoncles notamment. Chez le jeune enfant (moins de 10 ans), un impetigo bulleux (syndrome de la peau ébouillanté) peut aussi survenir. La sphère ORL peut également être touchée, avec apparition d’une otite, voire d’une pneumonie.

Si les bactéries s’immiscent plus en profondeur, à l’occasion d’une intervention chirurgicale, de la pose d’une sonde ou de l’introduction d’un tampon hygiénique par exemple, tous les organes peuvent être contaminés : les os (ostéomyélites), le cœur (endocardites), les poumons (pneumopathies), les reins (pyélonéphrite)… Et si le sang recèle trop de germes et de toxines bactériennes, c’est la septicémie, potentiellement mortelle.

Des bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques

Il y a quelques années, un traitement antibiotique permettait de juguler rapidement ces contaminations. Mais avec la prolifération de souches devenues récalcitrantes aux antibiotiques, certaines infections apparemment bénignes peuvent aujourd’hui tourner au drame.

La multiplication des séjours à l’étranger complique la donne, dans la mesure où les germes voyagent de plus en plus vite. "L’importation d’infections à staphylocoque doré résistantes à la méticilline est préoccupante", estime le Pr Éric Caumes, chef du service maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital La Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Les staphylocoques sont de fait les bactéries les plus fréquemment impliquées dans les infections nosocomiales, c’est-à-dire contractées à l’hôpital selon l’agence Santé Publique France. Et dans un cas sur cinq, la souche en cause se révèle désormais résistante aux antibiotiques.

Prévenir une infection à staphylocoque doré grâce aux gestes barrières

Pour éviter la contamination, les personnels soignants doivent se désinfecter systématiquement les mains entre chaque patient. Et à titre individuel, nous devons aussi être vigilant dans la vie quotidienne et nous laver soigneusement les mains - à l’eau tiède et au savon ou avec un gel hydroalcoolique - en sortant des transports en communs ou des magasins.

De même, désinfecter régulièrement son smartphone et ses ustensiles de maquillage n’est pas un luxe. Les staphylocoques peuvent en effet survivre longtemps sur des surfaces inertes, puis se réactiver dès qu’ils entrent à nouveau en contact avec la peau.

Si l’un des membres de la famille a un furoncle ou un orgelet, il faut redoubler de précautions (désinfecter les verres et les couverts) et surtout ne pas partager ses gants et serviettes de toilette.