À l’aube du Festival de Cannes 2024, la rédaction a sélectionné pour vous sept films, sept coups de cœur, à voir absolument ce mois de mai.

Pour questionner le sexe, l’amour et plus largement les relations ? La Vie selon Ann de Joanna Arnow. Avec humour, loin des clichés, la réalisatrice raconte l’histoire d’une femme qui pratique le SM (sadomasochisme). À propos de désir, on a aussi été séduites par Foudre. Pour son premier long métrage, Carmen Jaquier rembobine jusqu'au début XIXe siècle et suit les explorations d'Elisabeth,17 ans, jeune religieuse.

Zoom aussi sur deux films féministes : Reines de Yasmine Benkiran et Petites mains de Nessim Chikhaoui. Le premier suit une mère en fuite avec sa fille tandis que le second, rend hommage aux femmes de chambre d’un hôtel de luxe qui luttent pour de meilleures conditions de travail.

Dans le genre thriller, Border line est maître, survolant l’angoisse jusqu’à la faire exploser dans un aéroport.

Vidéo du jour
Et puis, à travers le regard du jeune belge Diego Murgia, premier rôle bouleversant, et de ceux de ses deux meilleurs copains - avec qui il forme Les trois fantastiques -, l'importance de l'amitié à l'adolescence, le traumatisme du harcèlement scolaire, le poids si lourd qui pèse sur les "enfants béquille" de leurs parents sont racontés. Du feel-good high school movies au drame, la réalisation de Michaël Dichter, avec aussi Emmanuelle Bercot et Raphaël Quenard, serre la gorge et le cœur. C'est si dur et si beau à la fois. 
 

Enfin, Le tableau volé, en salle depuis le 1er mai 2024, retrace l'histoire vraie d'un Egon Schiele, spolié par les nazis et retrouvé à Mulhouse chez un jeune ouvrier. La grande Histoire, en toile de fond d'un film qui parle aussi joliment d'art que des sentiments humains. De plus mesquins aux plus humbles. Un bijou signé de Pascal Bonitzer, porté par un trio juste et réjouissant : Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi. 

1/8

"La Vie selon Ann", de Joanna Arnow

PAN EUROPÉENNE

Sorte de Lena Dunham (Girls) en plus désespérée, Joanna Arnow chronique avec humour noir la vie sexuelle d’une trentenaire new-yorkaise. Trois raisons d’y succomber.

Dans la vie, Ann est une "soumise ". Cela signifie qu’elle fréquente des hommes rencontrés sur des sites pour vivre ses fantasmes – sans pour autant rencontrer l’amour. Et c’est bien là tout le problème. Est-il possible d’associer une sexualité SM à une vie "normale ", une relation classique avec un garçon  ? Peut-on être soumise sans se sentir rabaissée  ? L’actrice réalisatrice pose la question.

La suite de la chronique est à découvrir dans le magazine Marie Claire numéro 861, daté mai 2024.

De et avec Joanna Arnow, et aussi Scott Cohen, Babak Tafti… En salle le 8 mai.

E.B

2/8

"Reines", de Yasmine Benkiran

PETIT-FILM/MONT FLEURI PRODUCTION/NEED PRODUCTIONS/KEYFILM/PRIMA VISTA FILMS/DEUXIÈME LIGNE FILMS.

Pour échapper à la prison et sauver sa fille de l’orphelinat, Zineb kidnappe Asma, une conductrice de camion. S’ensuit une course poursuite avec la police à travers les sublimes montagnes de l’Atlas. Sans casser la baraque, ce "road trip" à la Thelma et Louise, prônant l’affranchissement des femmes marocaines, a du nerf et révèle un joli duo d’actrices.

De Yasmine Benkiran, avec Nisrin Erradi, Nisrine Benchara, Rayhan Guaran… En salle le 15 mai.

E.B

3/8

"Foudre", de Carmen Jaquier

La Vingt-Cinquième Heure

Ce premier long métrage d’une cinéaste suisse explore l’éveil sexuel et mystique d’une jeune religieuse dans les montagnes helvètes au début du XIXe siècle. Si ces thèmes nous sont familiers, la belle vigueur de la mise en scène – avec ses plans bucoliques semblant chacun renfermer une énigme –, et sa captation du désir féminin font de Carmen Jaquier une digne héritière du cinéma de Jane Campion.

De Carmen Jaquier, avec Lilith Grasmug, Mermoz Melchior… En salle le 22 mai.

E.B

4/8

"Jusqu'au bout du monde", de Viggo Mortensen

METROPOLITAN FILM

Pour sa deuxième réalisation, Viggo Mortensen signe un beau western néoclassique aux accents mélo, avec une Vicky Krieps éblouissante. Voilà longtemps qu'on apprécie l'acteur Viggo Mortensen, notamment pour ses collaborations mémorables avec le cinéaste David Cronenberg (Les Promesses de l'ombre, etc.), et qu'on s'émerveille de son français parfait à chaque interview.

Viggo Mortensen est un érudit, un peintre et un musicien, un artiste qui réfléchit. Aussi n'est-on pas surpris·e qu'il passe aux commandes d'un deuxième long métrage (quatre ans après Falling) et que celui-ci soit un western, l'art méditatif par excellence.

La suite de la chronique est à découvrir dans le magazine Marie Claire numéro 861, daté mai 2024.

 De et avec Viggo Mortensen, Vicky Krieps, Solly McLeod, Garret Dillahunt... En salle le 1er mai.

5/8

"Petites mains", de Nessim Chikhaoui

Avec humour et bienveillance, Petites mains retrace le combat syndical, en 2021, des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles pour obtenir des conditions de travail décentes. Un "feel good movie" adapté aux dimensions du film social, emmené par une clique d’actrices peu connues, drôles et touchantes – et Corinne Masiero en formidable emmerdeuse de service.

De Nessim Chikhaoui, avec Corinne Masiero, Lucie Charles-Alfred… En salle le 1er mai.

E.B

Ces critiques ont été initialement publiées dans le magazine Marie Claire numéro 861, daté juin 2024.

6/8

"Border Line", de Juan Sebastián Vásquez et Alejandro Rojas

Condor Distribution

Dans ce thriller haletant, Elena et Diego vivent l’une des angoisses les plus redoutées par les voyageurs : celles d’être arrêtés par la police des frontières dans un aéroport. Le couple espagnol qui espérait vivre aux États-Unis se retrouve ainsi coincé dans un interrogatoire infernale.

Si le film est ultra anxiogène, il est aussi ultra bien écrit et réalisé.

De Juan Sebastián Vásquez et Alejandro Rojas, avec Alberto Ammann, Bruna Cusí, Ben Temple... En salle le 1er mai.

G.F

7/8

"Les trois fantastiques", de Michaël Dichter

C'est l'histoire d'une mère (Emmanuelle Bercot) qui a douloureusement compris qu'elle ne pouvait plus sauver son fils (Raphaël Quenard), puisque lui-même ne le voulait pas. Ou de trois adolescents qui quittent brutalement l'innocence à cause de ces adultes, ou des à peine plus grands du collège, qui se croient invincibles parce que méchants de la cantine aux les booms, et désormais, sur les réseaux sociaux.
 
À travers le regard du jeune belge Diego Murgia, premier rôle bouleversant, et de ceux de ses deux meilleurs copains - avec qui il forme Les trois fantastiques -, l'importance de l'amitié à l'adolescence, le traumatisme du harcèlement scolaire, le poids si lourd qui pèse sur les "enfants béquille" de leurs parents sont racontés. Du feel-good high school movies au drame, la réalisation de Michaël Dichter serre la gorge et le cœur. C'est si dur et si beau à la fois. 

De Michaël Dichter, avec Diego Murgia, Jean Devie, Benjamin Tellier Emmanuelle Bercot, Raphaël Quenard... En salle le 15 mai.

8/8

"Le tableau volé", de Pascal Bonitzer

Le tableau volé, en salle depuis le 1er mai 2024, retrace l'histoire vraie d'un Egon Schiele, spolié par les nazis et retrouvé à Mulhouse chez un jeune ouvrier. La grande Histoire, en toile de fond d'un film qui parle aussi bien d'art que des sentiments humains. De plus mesquins aux plus humbles. Un bijou signé de Pascal Bonitzer, porté par un trio juste et réjouissant : Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi.  

De Pascal Bonitzer, avec Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, Louise Chevillotte, Alain Chamfort... En salle le 1er mai.

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