Mardi 23 janvier 2024, Gérard Larcher, président du Sénat, s’est exprimé au micro de France Info concernant l’inscription de l’avortement dans la Constitution française débattu ce mercredi à l’Assemblée nationale. L’homme de 74 ans a estimé que "l’IVG [interruption volontaire de grossesse] n’est pas menacé en France".

Face à cette prise de position, Sophie Marceau a publié ce mercredi 24 janvier un texte engagé sur son compte Instagram dans lequel elle fustige l’homme politique, sans le nommer : "Vous n’avez que faire du sort des femmes, en vérité."

Sophie Marceau dénonce les propos de Gérard Larcher

Pour Gérard Larcher, "la Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux". Et si sa "première préoccupation" est les conditions dans lesquelles l’IVG est pratiquée, il ne faudrait pas, selon lui, sécuriser ce droit. Paradoxalement, il précise d’ailleurs "qu’on a fermé en plus de dix ans 130 centres" consacrés à cette intervention médicale.

En colère, l’actrice française s’est emparée de son clavier pour contredire l'homme politique sur Instagram et souligner que si, l’IVG est bien menacée. "Comme le sort des femmes qui ne peuvent y avoir recours et que vous mettez en danger de mort", poursuit-elle.

Pour la comédienne qui a récemment joué dans la pièce La note au côté de François Berleand (Le transporteur), le septuagénaire représente "le patriarcat dans toute sa splendeur : suffisant, rétrograde et hypocrite". Elle écrit même qu’il fait "honte à notre société française".

"Tant qu’il y aura des hommes comme vous, nous serons toutes en danger", conclut Sophie Marceau dans ce texte publié en noir et blanc et qui a récolté de nombreux messages de soutiens, notamment de la part d'internautes femmes.

Vidéo du jour

Andréa Bescond rappelle que le droit des femmes est fragile

La réalisatrice du puissant film Les Chatouilles a elle aussi exprimé son incompréhension et son mépris envers les déclarations de Gérard Larcher. Dans une courte vidéo Instagram, Andréa Bescond s’adresse alors à lui : "Tu nous parles de l’avortement, du droit à l’avortement, de l’inscription dans la constitution (…) que tu n’es pas d’accord, que ce n’est pas une priorité, mais tu sais si l’avortement n’est pas en danger en France aujourd’hui il peut l’être rapidement, comme ça en un claquement de doigt."

Elle rappelle que cette évolution est une promesse présidentielle qu’il faut honorer, et ce, "peu importe [son] avis". Elle martèle ensuite : "Nous sommes très nombreuses. (…) C’est un droit fondamental.

Puis, la cinéaste féministe évoque la déclaration d’Emmanuel Macron daté du 16 janvier 2024 concernant sa volonté d'organiser un "réarmement démographique" en France.

Le chef d'État qui soutenait avoir fait des violences faites aux femmes sa grande cause du quinquennat estime aujourd'hui qu'il faut lancer un "grand plan" pour lutter contre "le fléau de l’infertilité". Une future politique nataliste qui fait frémir Andréa Bescond : "On est en 2024, on nous parle de réarmement démographique, l’année dernière je ne l'aurais pas cru." Preuve selon elle que le droit des femmes "ça saute en un rien de temps", argumente-t-elle. 

"Il suffira d'une crise politique, économique et religieuse, pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilante", alertait déjà, en 1975, la grande Simone de Beauvoir.