Le domaine de la transition écologique se profile comme une opportunité de premier plan pour les femmes. En préambule de cette journée évènement, Gwenaëlle Thébault et Chupa Renié (co-présidentes du Think & Do Tank) rappellent les chiffres de l’Ademe : « d’ici 2050, un million de nouveaux emplois devrait voir le jour dans la décarbonation, la défense de la biodiversité ou encore la performance extra-financière ». Autant de domaines où la présence féminine demeure encore nettement en deçà de son potentiel. 

 « LES FEMMES NE REPRESENTENT QUE 30 % DES MÉTIERS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET ÉCOLOGIQUE. »

«Les femmes ne représentent actuellement que 30 % des effectifs dans les métiers de la transition énergétique et écologique », souligne Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.

Dans son introduction, la marraine du Think & Do Tank encourage les femmes à investir davantage ces métiers d'avenir, plaidant pour un sentiment de légitimité accru dans les filières scientifiques et techniques.

Pour elle, tous les acteurs de la société civile, de l’éducation, des autorités publiques et du monde des affaires doivent aussi se mobiliser pour en favoriser la mixité. « C’est à la fois un enjeu d’attractivité pour notre pays, et un enjeu d’égalité entre les femmes et les hommes » précise-t-elle. Retrouvez l’introduction d’Aurore Bergé ici.

QUELS SERONT LES PROFILS LES PLUS RECHERCHÉS DANS LES 5 ANS ?

« En 2008, à la suite de la crise financière, j'ai dû procéder à de nombreux licenciements du jour au lendemain. Et j’ai réalisé que cela ne pouvait durer », se remémore Caroline Renoux. Aujourd'hui, à la tête du cabinet de recrutement spécialisé Birdeo, axé sur la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), elle s'est orientée vers les "métiers à impact ».

Pour la sixième année consécutive, Birdeo dresse son top 5 des métiers les plus recherchés : Chef de projet CSRD, Administrateur transformation durable, Responsable DRH, Direction RSE et Analyste data RSE. Des métiers « qui évoluent énormément » souligne Caroline Renoux.

Autre constat issu d’une étude récente menée par Birdeo en partenariat avec l’ESSEC et Bartle : 96% des cadres affirment que la RSE est une transformation majeure dans leur métier. « Aujourd’hui, ce ne sont pas uniquement les métiers techniques liés à l’environnement qui sont concernés. Ce sont tous les métiers qui sont désormais impactés » commente la fondatrice de Birdeo. C’est pourquoi, de plus en plus d’universités et de grandes écoles intègrent la RSE dans leurs parcours.

Elle souligne également que deux tiers des candidats de son cabinet sont des femmes, nombre d'entre elles se tournant vers ces métiers après une période de maternité, animées par le désir de donner du sens à leur travail.

Découvrez l’intégralité de la Keynote :

 

COMMENT INCITER PLUS DE FEMMES À INTÉGRER CES MÉTIERS À IMPACT ?

Réunis dans le cadre d’une table ronde, les partenaires du Think & Do Tank témoignent et sont unanimes. Comme l’explique Vinciane Beurlet, Directrice des ressources humaines de Dalkia Groupe, répondre aux défis environnementaux, c’est « aller au-delà de nos simples métiers ». Retrouvez l’interview de Vinciane Beurlet ici. Idem pour Sandrine Charnoz, cheffe de projet de lutte contre le harcèlement sexuel à la RATP, pour laquelle il faut « pousser sans arrêt les limites »Retrouvez l’interview de Sandrine Charnoz ici. Un effort qu’elle juge nécessaire pour atteindre des objectifs ambitieux. La RATP s’est ainsi engagée à réduire de 50 % les gaz à effet de serre d’ici 2025. Cette volonté d’aller de l’avant, Elisabeth Richard, Directrice des relations avec la Société Civile chez ENGIE et Membre du Haut Conseil à l’Egalité, la partage. Pour elle, il faut « tordre les sujets vers de l’impact. » Retrouvez l’interview d' Elisabeth Richard ici.

Pour Céline Roegiers, coach, la question doit être abordée sous l'angle du féminisme. Elle souligne que les femmes sont souvent victimes du syndrome de l'imposteur, attribuant leurs succès à la chance et s'accaparant tous les échecs. Selon elle, les femmes sont plus enclines que les hommes à rechercher un sens à leur travail, ce qui fait d'elles des candidates idéales pour s'impliquer dans la transition écologique.

Michael Kienle, Global VP talent acquisition chez L’Oréal s’adresse directement aux femmes : « Ne vous laissez pas décourager par les stéréotypes, suivez vos passions »Retrouvez l’interview d'Anne Laure Thomas pour L’Oréal ici. 

Vinciane Beurlet clôt cette table ronde en appelant « tous les talents sans exception ».

Découvrez l’intégralité de la table ronde :  

FLORENCE SIMONET : « J’AI UN MÉTIER À IMPACT ET JE FAIS CARRIÈRE »

Partenaire du Think & Do Tank, Vattenfall, opérateur et énergéticien public suédois, est engagé dans une transition énergétique « juste et durable », avance Florence Simonet leur Directrice générale France. La dirigeante tient à souligner que ce sont « deux mots qui font vraiment partie de notre ADN ».

Pour atteindre la neutralité carbone à l’échéance 2040, l’entreprise s’appuie sur deux axes stratégiques : l’inclusion et la diversité. Dans cette perspective, les ressources humaines cherchent en amont à diversifier les profils et, tout au long des carrières, à les inclure et les faire progresser. Florence Simonet encourage les jeunes à cultiver « leur différence, parce que c’est un atout précieux ». Retrouvez l’interview de Florence Simonet ici

Signataire de Equal by 30, Vattenfall vise l’égalité femmes-hommes au niveau du leadership et de la rémunération à l’échéance 2030, « dans toutes ses activités, tous ses métiers et tous ses pays », précise-t-elle.

Enfin, un dernier défi de taille pour l'entreprise concerne la représentation des femmes dans le secteur éolien. Dans le cadre de ses efforts pour parvenir à la neutralité carbone, elle prévoit de recruter près de 10 000 femmes dans ce secteur, où la proportion d'hommes dans les effectifs atteint actuellement près de 80 %.

Découvrez l’intégralité du témoignage :

CSRD, DE NOUVELLES PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES ?

Avec la directive sur la publication d'informations en matière de durabilité (CSRD),« la notion même de valeur évolue, car les résultats financiers ne sont plus les seuls à compter », rappelle Emilie Kovacs, animatrice et directrice de la programmation du Think & Do Tank, avant de lancer le débat sur l'impact de cette nouvelle réglementation.

Valérie Combes-Santonja, Directrice de l’impact à la BPCE, voit dans la CSRD « une formidable opportunité pour tous ceux qui veulent changer le monde et pour les femmes qui aspirent à s’engager. »

La CSRD est une directive européenne sur la publication d'informations en matière de durabilité, précise Orith Azoulay de Natixis, elle brasse « un grand nombre de compétences, beaucoup de corps de métiers » et crée une forte « logique d’interdépendance ». Orith Azoulay l’affirme : « cet écosystème pléthorique attire beaucoup plus les femmes que d’autres métiers de la finance ». Retrouvez l’interview d'Orith Azoulay ici.

Sophie Flak, responsable de l'ESG et du numérique chez Eurazeo, tempère cependant cet enthousiasme en soulignant que si la CSRD offre des outils de comparaison permettant de mesurer et de progresser, le risque existe que, « dès lors que la RSE devient un facteur de performance », elle attire davantage les hommes.

Dans cette optique, Orith Azoulay souligne l'importance des aspects sociaux de la CSRD, tels que la diversité, l'égalité des chances et l'accès, insistant sur le fait que la directive doit rester une opportunité majeure pour les femmes.

Découvrez l’intégralité du Regards Croisés :

CHRISTOPHE BÉCHU : « ON NE PEUT PAS SE PERMETTRE DE SE PASSER DE LA MOITIE DE L’HUMANITÉ. »

Retrouvez l’interview de Christophe Béchu ici.

Le Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, souligne que certains constats formulés lors du Grenelle de l'environnement il y a quinze ans « nécessitent encore des actions à la hauteur des enjeux » . Il reconnaît cependant que derrière ces défis se cachent également des opportunités et des perspectives d'avenir.

Dans les dix prochaines années, environ 400 000 emplois devraient être créés dans les métiers de la transition écologique pour faire face à l'augmentation des températures. Pour répondre à cette urgence, le Ministre en appelle à toutes les bonnes volontés : « Dès lors que je dis qu’on a besoin de tout le monde, on ne peut pas se permettre de se passer de la moitié de l’humanité ». Et de conclure : « On a certainement des progrès à faire pour féminiser ces métiers de la transition. »

Découvrez l’intégralité de la conclusion et des échanges du public avec le Ministre :