Actrice et humoriste, Muriel Robin s’est révélée être une véritable figure de la comédie française. Née le 2 août 1955 à Montbrison (Loire), sa famille déménage à Saint-Etienne alors qu’elle n’a que 5 ans. Ses parents y tiennent plusieurs magasins de chaussures. Par deux fois, elle rate son bac et se retrouve à travailler dans l’un des magasins familiaux. Mais Muriel Robin rêve de théâtre. Elle décide de partir seule à Paris. 

Les planches dans le sang

En 1977, elle réussit le concours d’entrée du Conservatoire d’art dramatique. Elle a une révélation lorsqu’elle assiste au premier cours de théâtre de son professeur Michel Bouquet. Elle rejoindra par la suite la troupe du Petit théâtre de Bouvard et jouera son premier rôle sur scène en 1985. Mais sa carrière peine à décoller. 

Trois ans plus tard, elle rencontre Pierre Palmade. Entre eux, une véritable amitié se crée. Au micro d’Europe 1, l’humoriste dira d’elle, « C'est la plus grande rencontre de ma vie ».

C’est la plus grande rencontre de ma vie

Leur rencontre s’avérera prolifique au niveau professionnel. Son premier seule-en-scène, intitulé Les majorettes se cachent pour mourir, en 1988, est un véritable succès. S’ensuivent coup sur coup, Un point c’est tout et Tout m’énerve, également écrits avec Pierre Palmade. « Être co-auteur de Muriel Robin, qui devenait tout à coup une femme comique incontournable dans les années 1990, cela a tout changé », confie-t-il sur Europe 1. 

Jusqu’en 1997, où elle signera la mise en scène de Ils s’aiment, écrit pour Pierre Palmade et Michèle Laroque. Succès retentissant, la pièce reçoit un Molière du meilleur spectacle. 

Une révélation sur petit et grand écran 

En 1997, Muriel Robin obtient son premier rôle au cinéma en reprenant le rôle de Valérie Lemercier dans Les visiteurs 2 : les couloirs du temps. Elle décide de se concentrer sur le cinéma en 2000, après la dernière représentation de son spectacle Toute seule comme une grande.

Vidéo du jour

Elle obtient le rôle principal du film de Mehdi Charef, Marie-Line. Son potentiel comique n’est plus a démontrer et ses apparitions se multiplie : Saint-Jacques La Mecque de Coline Serreau, avec Pascal Légitimus et Jean-Pierre Darroussin, Musée haut, musée bas.

Elle décroche le Emmy Award du meilleur rôle féminin pour le téléfilm Marie Besnard, l’empoisonneuse. Visiblement aussi à l’aise sur tous les terrains, elle alterne ses passages sur le petit écran et les planches. Elle ne reviendra au cinéma qu’en 2016 avec le film de Christophe Honoré, Les malheurs de Sophie. 

Le rire envers et contre tout

En 2008, elle est sacrée chevalier de la Légion d’honneur, lors d’une cérémonie qui n’aura lieu qu’en 2010.

Faire rire sans jamais blesser

Nicolas Sarkozy, alors Président en exercice, salua sa façon "de faire rire sans jamais blesser". Insistant sur sa dimension fédératrice : "Vous, vous êtes quelqu'un de populaire sans être populiste, qui amenez à réfléchir, sans jamais donner de leçons."

Quelques semaines plus tôt elle réalisait un carton d’audience sur TF1 dans le téléfilm Folie douce. 7,5 millions de téléspectateurs étaient massés devant leur écran pour voir Muriel Robin interpréter une mère se faisant passer pour amnésique auprès de ses proches.

L’engagement après « Jacqueline Sauvage » 

En 2018, elle incarne, métamorphosée, Jacqueline Sauvage dans le téléfilm de TF1 Jacqueline Sauvage : c’était lui ou moi. Le destin de cette femme battue par son mari et condamnée en 2014 pour son meurtre, avant d’être graciée en 2016 par François Hollande, va la bouleverser. "J'ai eu envie de porter le combat de la légitime défense", confie-t-elle au JDD. 

Le 22 septembre 2018, à l’initiative de Muriel Robin, 88 personnalités lancent un appel à Emmanuel Macron pour agir contre les violences conjugales. 

Depuis, la comédienne a participé à la marche internationale contre les violences faite aux femmes en novembre 2018, et s’est engagée auprès du collectif féministe #NousToutes, prenant même la parole lors d’assemblées générales. 

Contre l'homophobie 

Côté vie sentimentale, Muriel Robin est pacsée à la comédienne Anne le Nen depuis décembre 2009. Une relation qu'elle défend bec et ongle et qui lui a valut agressivité et remarques homophobes. 

"C'est elle qui me fermera les yeux. C'est mon amie, ma sœur, mon mari", déclarait-elle dans l’émission Le divan, de Marc-Olivier Fogiel.