JIELDÉ : UN HOMME, UNE MARQUE, UNE LAMPE


Dans les années 1940, Jean-Louis Domecq, alors artisan et chef d’atelier dans la mécanique, constate qu’il n’existe aucun luminaire sur le marché qui s’adapte aux manipulations et aux exigences de son métier. Au fond de son petit atelier, il commence alors à imaginer et à dessiner sa propre lampe. Le cahier des charges est simple en apparence : il lui faut une lampe robuste, stable et surtout articulée pour convenir à tous les postes de travail. Après quelques tâtonnements, il livre le dessin définitif en 1950 et démarre la production l’année d’après pour son usage personnel. En 1953, au vu de l’intérêt que portent son entourage et ses confrères pour sa création, Domecq crée son entreprise et la nomme Jieldé, nom dérivé de ses initiales (J-L-D). Ainsi la lampe, appelée Standard en 1961 par ses clients, las de sa dénomination industrielle (S4000), peut être commercialisée.


LAMPE LOFT D6000 : LA STAR DES ATELIERS


Le succès est immédiat et les commandes nombreuses. Et pour cause, la Standard opère une petite révolution dans le monde de la lampe industrielle. A l’intérieur de son bras articulé multidirectionnel se cache une innovation ingénieuse : le cuivre remplace les fils qui finissaient toujours pas se sectionner à force de manipulation. Le courant est alors relayé par un contact en cuivre circulaire (onduflex) qui permet de faire tourner indéfiniment la lampe autour de son axe sans risque. Jieldé va breveter son invention en avril 1950 et va vendre sa création sous des slogans comme "unique au monde" aux "articulations véritablement sans fils". Il faut dire que l’invention constitue une véritable prouesse pour l’époque. La lampe Jieldé est idéale pour équiper toutes les machines-outils comme les fraiseuses, meules, tours, perceuses à colonne, etc. Outre cet atout, la lampe a également bien d’autres qualités, dont sa grande robustesse (elle est faite d’acier et de fonte d’aluminium), sa résistance aux vibrations, sa maniabilité (elle se fixe n’importe où), son étanchéité à l’eau et sa réparation aisée (les pièces sont facilement interchangeables).

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DE LA STANDARD A LA LOFT D6000

Décédé en 1983, le père de la Standard n’assistera pas à l’évolution de sa lampe. Passée dans les mains de sa fille, Marie-Françoise Domecq, l’entreprise va voir ses ventes diminuer à la fin des années 1980. Le style un peu vieillot du design et des matériaux de la Standard n’ont plus la cote auprès des usines qui lui préfèrent des concurrents plus modernes. Jieldé va donc décider de s’inspirer de la mode des lofts new-yorkais et de son mobilier industriel détournés à des fins domestiques pour revisiter sa Standard. Sans toucher ni à la conception ni au design d’origine, ils vont simplement lui ajouter quelques bras et un socle, lui donner un peu de couleur et la renommer Loft. Aujourd’hui, la gamme s’est étendue et la Loft D6000 se décline avec un ou deux bras. La société est toujours basée à Lyon et la production s’effectue dans les traditions de fabrication d’antan.