Véritable créatrice d'univers, Dorothée Meilichzon va jusqu'à inventer l'identité graphique des lieux qu'elle aménage pour apporter une cohérence jusqu'au boutiste dans son travail. Férue de vintage et du style anglo-saxon, elle mélange les genres et les univers avec panache. 

Une formation plurielle 

Devenir designer est pour Dorothée Meilichzon une vocation depuis ses 13 ans, lorsqu'elle découvre le travail de Raymond Loewy. Après le BAC, elle étudie à la Strate College et à la Rhode Island School of Design. Devenue designer industriel, Dorothée Meilichzon ne choisit pas tout de suite l'architecture d'intérieur, puisqu'elle apprend d'abord le design du jouet et le packaging. Mais ce qu'elle aime, c'est créer des lieux de vie où les gens viennent passer un bon moment. Elle se tourne donc rapidement vers le design global.

café pinson 

Café Pinson

Son maître mot est simple : convivialité ! Et Dorothée Meilichzon trouve toujours une manière différente d'inviter les gens à échanger et à partager. Elle trouve son inspiration partout : au cinéma, à l'étranger et sur le réseau social Pinterest, auquel elle reconnaît devoir beaucoup. Elle avoue également que si le réseau lui donne des idées, il contribue aussi à former le regard des gens, qui deviennent des connaisseurs, ce qui la pousse à renforcer encore son attention aux détails. A 27 ans, elle fonde sa propre agence, Chzon, après avoir travaillé cinq ans à Paris.

Une designer à succès 

En 2007, Dorothée Meilichzon entame une collaboration fructueuse avec un groupe d'amis qui ouvrent l'un des premiers bars à cocktails parisiens, l'Experimental Social Club, dans le quartier de Montorgueil à Paris. Très vite, elle prend en charge la décoration de tous leurs bars et restaurants : le Beef Club, le Fish Club, puis l'hôtellerie, avec le Grand Pigalle Hotel.

hotel panache

Hôtel Panache 

Vidéo du jour

La décoratrice met alors sa créativité au service de nouveaux concepts, car, à l'époque de la création de l'Experimental Social Club, les bars à cocktails ne couraient pas les rues parisiennes. C'est dans cet état d'esprit qu'elle accepte de participer au projet du Café Pinson, un "coffee shop cool sans gluten et végétarien". Comment trouver l'inspiration ? Une fois que le client lui a fait la description du lieu idéal, elle se lance, en portant une grande attention au quartier dans lequel s'inscrira le nouvel espace de convivialité, car c'est à ce dernier de s'adapter. Pour l'hôtel Bachaumont, même si elle a gardé très peu d'éléments d'origine, Dorothée Meilichzon s'est attachée à recréer l'esprit parisien qui le caractérisait : marbre, arches, monogramme et laiton, des matériaux qui font sa signature... Le but est toujours que le lieu qu'elle décore et met en scène soit adopté par les habitants du quartier, meilleur signe de la réussite de son travail.

Pour l'hôtel*** Paradis, dans le Xe arrondissement de Paris, elle crée un véritable lieu de détente au milieu de l'agitation de la capitale, en faisant de ses chambres des pièces dédiées au sommeil. Douceur et rêverie se partagent cet espace : nuages, oiseaux, ciel sont des images récurrentes de sa décoration.

hotel grands boulevard

Hôtel Grands Boulevards 

Dorothée Meilichzon exporte ce style français à l'étranger, comme l'hôtel Henrietta à Londres, ouvert par le même trio de l'Experimental Social Club : jeux de miroirs, et velours... Mais l'exotisme se trouve aussi à Paris. Le Rachel's Cafe est en effet tenu par trois amies cosmopolites : elles viennent des Etats-Unis, d'Autriche et de Bulgarie. Dorothée retranscrit ce pluralisme dans sa déco style café viennois, pour accompagner des spécialités américaines...

Le dernier en date ? L’hôtel Grands Boulevards où l’esprit Grand Siècle y est revisité sans chichis avec un certain sens de l'élégance. Un nouveau succès en prévision.

hotel paradis

Hôtel Paradis