Une étude publiée le 29 novembre 2022 par le California Institute of Technology dans la revue Current Biology a une nouvelle fois mis en lumière l’impact du microbiote intestinal sur notre santé, et plus précisément sur certains de nos comportements alimentaires.  

En s’appuyant sur des souris, les chercheurs ont découvert qu’une détérioration du microbiote intestinal, (notamment par une "prise d’antibiotiques intensive"), pouvait entraîner "une surconsommation d'aliments sucrés".

Un microbiote abîmé entraîne une surconsommation de sucre

Pour parvenir à leurs résultats, les scientifiques ont modifié le microbiote intestinal de souris par un “épuisement antibiotique”.

Ainsi, ils ont découvert que “l’absence de microbiote intestinal chez la souris entraîne une surconsommation élevée de granulés de saccharose” : concrètement, les rongeurs au microbiote détérioré consommaient 50% de sucre en plus que le groupe témoin. 

Mais ce n’est pas tout : “l’épuisement du microbiote intestinal a significativement augmenté la consommation d'aliments riches en graisses”, ont-ils ajouté. De ce fait, l'état de notre microbiote intestinal aurait des conséquences directes sur “l’alimentation spontanée de divers aliments appétissants.”

Une "frénésie alimentaire incontrôlable"

Après avoir placé du sucre dans les cages des souris pour analyser leurs comportements alimentaires avec un microbiote abîmé, les chercheurs ont tenté de déterminer quels efforts les rongeurs étaient prêts à faire pour obtenir ces aliments “appétissants". 

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Ainsi, les souris devaient appuyer sur un bouton pour recevoir leur pastille de sucre. Celles au "microbiote épuisé" "ont déployé beaucoup plus d’efforts pour obtenir de plus en plus de sucre, appuyant sur le bouton à plusieurs reprises comme si elles avaient désespérément besoin d’une collation”, détaille le communiqué publié en parallèle de l'étude.

Des fringales expliquées par l'absence de certaines bactéries intestinales 

D’après le Pr James Ousey, à l’origine de l’étude, ces fringales s’expliqueraient par l’absence de certaines bactéries intestinales : “Il y a une collection de microbes, qui est sensible à l’ampicilline ou à la vancomycine [antibiotiques] qui est responsable du contrôle de la réponse normale aux aliments hautement appétissants”, expliquait-t-il dans le communiqué. 

Ces recherches ouvrent donc la voie à l'étude de l'impact des antibiotiques sur notre santé intestinale afin de déterminer “si les personnes recevant des antibiotiques oraux présentent des différences dans leurs habitudes alimentaires et leurs choix alimentaires, et si celles-ci peuvent être associées au microbiote intestinal”, termine le chercheur.