Insuline sécrétée par le pancréas, œstrogènes produites par les ovaires, cortisol libéré par les glandes surrénales, tyroxine élaborée par la thyroïde… Plusieurs dizaines d’hormones distinctes circulent dans le sang pour orchestrer le bon fonctionnement de notre organisme. Si toutes jouent précisément leur partition, la symphonie est harmonieuse : la température du corps, la tension artérielle, les battements du cœur, l’assimilation des aliments, l’élimination des déchets, la gestion des émotions, etc… se déroulent à merveille.

En revanche, si une ou plusieurs d’entre elles font des fausses notes, deviennent inaudibles ou trop sonores, des dissonances apparaissent. Ainsi, le moindre dérèglement de notre balance hormonale se ressent : il chahute notre bien-être et notre santé.

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Les symptômes classiques du déséquilibre hormonal

"Chaque seconde, grâce aux hormones, 60 000 milliards de cellules de notre organisme s’échangent des informations très complexes, explique le Dr Thierry Hertoghe, auteur de Le régime hormone* (éd. Thierry Souccar). Ce système de communication doit fonctionner à la perfection, sinon des dommages se propagent comme une tache d’huile".

Les symptômes les plus courants de déséquilibre hormonal sont une fatigue durable, des sautes d’humeur perpétuelles, une libido en berne, des troubles digestifs, une chute de cheveux, une frilosité ou une transpiration excessive, des insomnies répétitives, un affaiblissement du système immunitaire, ainsi qu’une prise ou une perte de poids en l’absence d’excès ou de restriction alimentaire.

La ménopause, un facteur de risque connu

Lorsqu’on avance en âge, les glandes du système endocrinien vieillissent aussi. Leur production d’hormones devient alors souvent chaotique, d’où des déséquilibres plus fréquents. Chez la femme, l’arrivée de la ménopause est une période de chamboulements bien connue (arrêt des règles, sécheresse de la peau, fragilisation des os…) en raison justement du tarissement des hormones féminines.

D’autres perturbations hormonales provoquent tout autant de troubles. Un dérèglement des glandes surrénales, par exemple, dérègle le métabolisme du sucre et des protéines, ainsi que l’ajustement de la tension artérielle. Et une glande thyroïde qui tourne au ralenti fait rapidement prendre 4 à 5 kilos, induit une grande lassitude matinale, une déprime, une constipation, des crampes musculaires…

Les polluants sur le banc des accusés

Le stress, le tabac et l’exposition aux métaux lourds jouent les trublions en contrariant l’activité des glandes endocrines. Leur impact est particulièrement délétère sur les ovaires, la thyroïde, le pancréas et les glandes surrénales.

Mais d’autres agents, de plus en plus présents dans notre environnement quotidien, interfèrent considérablement avec notre système hormonal : les fameux perturbateurs endocriniens (bisphénol A, pesticides organochlorés, composés perfluorés…). En se fixant sur les récepteurs hormonaux des tissus, ils détraquent l’activité des glandes endocrines. Ces perturbateurs se trouvent un peu partout : dans les dentifrices et les produits cosmétiques, les textiles d’ameublement, les jouets, certains équipements électriques… Leur omniprésence multiplie les déséquilibres hormonaux.

Comment retrouver l'équilibre ?

En cas de doute, en parler à son médecin traitant. Il procèdera à un examen clinique, puis prescrira des dosages sanguins et urinaires pour diagnostiquer un éventuel trouble hormonal. S’il s’agit d’un déséquilibre des hormones féminines (œstrogènes et progestérone), un RDV avec un gynécologue s’impose pour palier les déficits. Sinon mieux vaut consulter un endocrinologue, le médecin spécialiste des hormones, qui pourra prescrire le cas échéant un traitement médicamenteux.

Les petits dérèglements hormonaux peuvent aussi être améliorés par l’alimentation. "L’idéal est de ne jamais manger un même aliment plus de deux fois par semaine, conseille le Dr Hertoghe. Mieux vaut aussi restreindre les céréales et les laitages". En revanche, ne zappez pas la viande et le poisson, indispensables à l’équilibre hormonal. Les coquillages sont aussi recommandés car ils constituent une bonne source d’iode, essentielle à la thyroïde.

Se protéger du stress et des perturbateurs endocriniens est également indispensable. Bannissez donc les conserves et les emballages en plastique. Et optez pour les aliments et les produits d’hygiène les plus naturels possibles.

(*) Le régime hormone du Dr Thierry Hertoghe et de Margherita Enrico, (Éd. Thierry Souccar). Disponible sur Place des Libraires ou Amazon