"Charmante pute magnifique salope sexy." C'est le nom du projet artistique engagé de Clémence Leclerc. L'étudiante en photographie de 21 ans a dévoilé une série de 5 clichés sur ses réseaux sociaux. Sous chaque objet photographié, un mot inscrit en lettres capitales au pochoir. "Magnifique" sous un ticket de caisse Carrefour, "pute" sous un timbre... pour dénoncer, le harcèlement au quotidien, dans chaque lieu visité de son quartier, du supermarché au guichet de la Poste.
La sexualisation des corps féminins au quotidien
Quoi que j'y fasse, la charmante pute magnifique salope sexy c'est moi aux yeux de la rue
"Ces associations de mots et d'objets expriment la violence et le sentiment d'absurdité que je ressens face au harcèlement de rue, la sexualisation de nos corps au quotidien" détaille Clémence Leclerc. Son quotidien de femme ? "[Se] faire suivre, insulter, regarder, déranger continuellement dès lors [qu'elle] passe la porte de [son] appartement", énumère-t-elle. "Mon quartier, j'y passe avant tout du temps pour effectuer des tâches banales : m'acheter à manger, faire mes courses, laver mon linge, me rendre à la gare, aller à la Poste. Quoi que que j'y fasse, la charmante pute magnifique salope sexy c'est moi aux yeux de la rue."
C'est aussi elle, toujours féministe et engagée, derrière le compte-concept Instagram "Territoire corporels". Sur cette page dédiée, Clémence Leclerc travaille la question du body positive. Elle photographie des modèles, avant de les inviter à inscrire, sur le tirage, ce qu'elles pensent de chaque partie de leurs corps imprimés.
En fin de compte, ces deux projets artistiques et numériques se rejoignent. Le passant vulgaire n'a pas à interpeller une femme pour lui dire qu'elle est "magnifique", mais la femme peut le penser et se le dire.