En France, on estime à 49 000 le nombre de cancers du sein diagnostiqués chaque année.

Et dans près de 40% des cas, les femmes ont recours à une mastectomie. Une intervention chirurgicale lourde et douloureuse tant physiquement que psychologiquement.  

Une pratique chirurgicale de moins en moins traumatisante 

Guérir en préservant l’intégrité physique est donc devenu prioritaire. Lorsque cela est possible, seule la tumeur est extraite et le sein conservé. L’ablation totale (mammectomie ou mastectomie) n’est aujourd’hui inévitable que dans 28% des cas, alors qu’elle était encore la norme dans les années 1990.

Du coup, nombre de patientes sont à présent opérées en ambulatoire. "Elles arrivent debout au bloc et en ressortent 3/4 d’heure après, ce qui est moins stressant qu’une hospitalisation classique", observe le Dr Séverine Alran, chirurgienne et responsable de l'unité de chirurgie ambulatoire à l'Institut Curie.

Résultat : au lieu de rester huit jours à l’hôpital, elles en repartent le lendemain, voire le soir même. De plus, toute la chaîne de ganglions lymphatiques qui part du sein était auparavant retirée systématiquement afin d’éviter la dissémination de métastases. Cette époque est révolue.

"On ne prélève plus que le premier ganglion (dit ganglion sentinelle), explique Séverine Alran. S’il se révèle sain après analyse, le curage axillaire est inutile", ce qui évite aux patientes  des conséquences fâcheuses : risque d’engourdissement du bras et de lymphœdème (syndrome du "gros bras").

Seules 20% des femmes se font aujourd’hui retirer tous les ganglions, contre 100% il y a dix ans. Une belle avancée.

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Quels sont les différents types de mastectomie ?

  • La mastectomie totale : l'intégralité de la glande mammaire, l'aréole, le mamelon et une grande partie de la peau du sein sont retirés. Réalisée en prévention, cette opération chirurgicale réduit au maximum les risques de contracter un cancer du sein. 
  • La mastectomie conservatrice de l'étui cutané : l'intégralité de la peau du sein est conservée, mais pas celle de l'aréole ni celle du mamelon. Esthétiquement la transformation est moins importante qu'avec une mastectomie totale mais pas les risques d'infection.  
    • La mastectomie conservatrice de la plaque aréolo-mamelonnaire : l'aréole et le mamelon sont conservés. Cette mastectomie sous cutanée offre un résultat plus esthétique mais également plus risqué (avec entre autres des risques d'infection et une élimination totale des cellules cancéreuses qui ne survient que dans la moitié des cas). 

La reconstruction mammaire est-elle systématique après une mastectomie ?

Après une mastectomie, les femmes ont le choix de recourir ou non, à une reconstruction mammaire.

Mais ce choix ne s'applique pas directement à toutes les femmes, notamment celles qui suivent une radiothérapie, en surpoids, celles qui souffrent d'hypertension artérielle ou qui sont sujettes au tabagisme, ou encore celles pour qui l’anesthésie est contre-indiquée par exemple.

Auxquels cas, il faudra attendre que la situation se régule avant de recourir à une reconstruction mammaire, ou bien y renoncer.  

Est-il toujours plus prudent de subir une double mastectomie ?

Bien sûr que non, puisque chaque cas est différent. Mais la double mastectomie peut s'avérer importante, voire indispensable, pour les femmes subissant des mutations génétiques. 

Peut-on allaiter après une mastectomie ?

Si les femmes ayant subi une mastectomie conservatrice allaitent leur enfant plus aisément que celles ayant subis une mastectomie totale, il semblerait que la majorité d'entre elles préfèrent tout de même allaiter avec le sein qui n'a pas été touché par l'opération. Allaiter avec le sein ayant été malade n'est donc pas impossible, mais l'allaitement sera probablement un peu plus douloureux et la production de lait moins importante. 

Toutefois, si les médecins ne contre-indiquent pas l'allaitement lorsque la rémission est totale, il faut s'assurer que si traitement médicamenteux il y a, celui-ci ne pose aucun problème pour allaiter.  

Quelles sont les différentes formes de reconstruction mammaire après une mastectomie ?

Après une mastectomie, la reconstruction mammaire peut être immédiate, c'est à dire être réalisée en même temps que la mastectomie, ou bien différée, par le biais d'une nouvelle intervention chirurgicale quelques temps après.

Enfin, il existe trois formes différentes de reconstruction mammaire :

      • La reconstruction par implant : lors d'une opération chirurgicale, une prothèse mammaire est placée sous le muscle pectoral de la femme.
      • La reconstruction par lambeau : lors d'une opération chirurgicale, des tissus graisseux provenant d'autres parties du corps sont utilisés.
      • La reconstruction par injection : lors d'une opération chirurgicale, des tissus graisseux sont injectés sous une coque, placée à la place du sein, pour recréer la forme de celui-ci.

Généralement, la reconstruction mammaire se déroule en trois temps : reconstruction du volume du sein, harmonisation des deux seins, création de la zone de l'aréole et du mamelon.

Mastectomie : comment l'aréole et le mamelon sont-ils recréés ?

L'aréole peut être refaite par tatouage, tatouage 3D, greffe de peau (prélevée au niveau de la zone génitale ou intérieure de la cuisse) ou de fragments de l’aréole de l’autre sein.

Le mamelon peut lui aussi être reproduit par tatouage ou tatouage 3D, greffe de la moitié du mamelon de l’autre sein ou autres prélèvements sur le corps et utilisation de la peau du sein reconstruit.