Selon la définition de l'INSERM (organisme public de recherche français entièrement dédié à la santé humaine), "les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères." Ainsi, les addictions se traduisent par un besoin incompressible de consommer une substance ou de jouer, par exemple. 

Quelle différence entre addiction et dépendance ? 

D'après l'OMS (Organisation mondiale de la Santé), "la 10e Révision de la Classification Statistique internationale (CIM-10) des maladies et des problèmes de santé connexes définit le syndrome de dépendance comme un ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l'utilisation d'une substance psychoactive spécifique ou d'une catégorie de substances entraine un désinvestissement progressif des autres activités."

La définition du terme "dépendance" est donc très proche de celle du terme "addiction". Et pour cause. L'OMS ajoute : "En 1964, un Comité d'experts de l'OMS a introduit le terme de "dépendance" en remplacement des termes d'"addiction" et d'"accoutumance"". Il semblerait donc que l'on puisse user indifféremment les deux termes pour désigner ces pathologies.

Quelles sont les addictions les plus répandues ? 

Les addictions les plus répandues sont liées au tabac (nicotine), à l'alcool et au cannabis. Loin derrière, selon l'INSERM, on retrouve les opiacées (héroïne, morphine), la cocaïne, les amphétamines et autres dérivés de synthèse. Les addictions peuvent aussi être liées à des activités, comme les jeux d'argent, les jeux-vidéos, le sexe ou bien les achats compulsifs

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La consommation précoce de substances créant une dépendance accroit les risques d'addiction, c'est entre 15 et 25 ans que l'on a le plus de risque de développer une accoutumance. Aussi, parmi les consommateurs de tabac, 32% seraient dépendants. Certaines addictions interviennent plus rapidement que d'autres : par exemple, on peut développer une addiction au tabac, à l'héroïne ou à la cocaïne en seulement quelques semaines, tandis que l'alcoolisme se déploie sur une période plus longue. 

Comment expliquer le phénomène de dépendance ? 

L'INSERM explique que l'installation d'une addiction repose sur au moins trois mécaniques, qui sont l'augmentation de la motivation à consommer la substance (on recherche alors du plaisir), un état émotionnel négatif qui fait que l'on recherche une forme de soulagement et la baisse de la capacité à se contrôler, notamment sa consommation.

Le phénomène suivant se met en place : la consommation de la drogue (par exemple) donne du plaisir en libérant de la dopamine, de la sérotonine ou en activant les récepteurs aux endorphines, ce qui nous installe dans un état de bien-être.

Cependant, à terme, la production naturelle d'endorphine est perturbée et au-fur-et-à-mesure, on ne parvient à se donner du plaisir qu'en consommant la substance. La surconsommation induit ensuite une augmentation de la tolérance à la substance et donc une sensation de manque lorsqu'on doit s'en passer. C'est ainsi que s'installe l'addiction. 

Comment savoir s'il y a addiction ? 

Selon les experts du DSM (Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders, dont la 5e édition date de 2013), une personne souffre d'une addiction s'il présente ou a présenté au cours de l'année passée au moins deux des 11 critères suivants : un besoin impérieux et irrépressible de consommer ou de jouer ; une perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la consommation ; le temps (important) consacré à la recherche de la substance ; l'augmentation de la tolérance au produit ; la présence d'un syndrome de sevrage ; le fait d'être incapable de remplir certaines obligations importantes ; un usage même lorsqu'il y a un risque physique avéré ; des problèmes personnels ou sociaux ; un désir persistant de réduire les doses ou l'activité ; des activités annexes réduites au profit de l'addiction ; le fait de poursuivre la consommation même lorsqu'on a pris conscience des dégâts physiques ou psychologiques. 

Si le DSM ne reconnaît comme addition "authentique" que les dépendances aux substances ou au jeu d'argent, (les autres addictions, sexe, jeux-vidéos, smartphone... ne disposant pas de données scientifiques suffisantes), il existe plusieurs stades à l'addiction. Si le sujet remplit 2 à 3 des critères précédents, l'addiction est dite faible, elle est modérée s'il remplit 4 à 5 critères, et sévère au-delà de 6. 

Quelles conséquences à ces addictions ? 

Malheureusement, aucune addiction n'est sans conséquence, et celles-ci sont parfois tragique. L'issue peut parfois être directement liée à un usage excessif, comme lors d'une overdose ou d'un coma éthylique, ou liée aux effets secondaires sur le long terme, comme les nombreux cancers attribués au tabagisme ou à l'alcoolisme, les troubles psychiatriques et neurologiques attribués à la drogue, sans oublier les risques de contamination par le VIH, la perte de tous liens sociaux et professionnels... 

Comment sortir d'une addiction ? 

Pour se libérer d'une addiction, il faut tout d'abord en avoir conscience et être prêt à s'en sortir. De nombreuses structures et associations existent pour accompagner les personnes victimes d'addiction. Parmi elles, on retrouve Drogues Info Service, Tabac Info Service, Joueurs Info Service, des sites mis en place par le gouvernement qui accompagnent et dirigent vers des associations d'aide. Il existe aussi des annuaires d'associations utiles